À toute vitesse. [maximeXDjilsi]

À ton tour de vivre

Je me suis endormi avec l'espoir qu'à mon réveil le monde serait différent. Le matin, quand j'ai ouvert les yeux, le monde n'avait pas changé.
Après avoir passé la nuit à conduire jusqu'à se retrouver au beau milieu de nul part, où l'on pouvait regarder les étoiles malgré toute la pollution qui couvrait Toulouse, j'avais l'espoir qu'à mon réveil, ce serait différent. Que je me lèverai avec envie, que j'aurai l'envie de sortir.

« C'est juste la gueule de bois » me hurle ma conscience.

Une gueule de bois qui dure depuis bientôt deux ans.

« Bah alors, t'étais passé où hier soir ? » dit mon coloc en faisait éruption dans ma chambre.

« Je m'ennuyais et un mec aussi alors on est partis »

« Tout les deux ? »

« Mhh oui, pourquoi c'est étrange ? »

« Non, non » et il repart.

J'ai écarté les draps mais je suis resté là, allongé, encore un peu. Le temps de me refaire toute la soirée de la veille en tête.
Sid s'était senti comme un imposteur, et moi aussi, peut-être que c'était ça notre problème, peut-être qu'on n'était pas des vrais garçons, on était des imposteurs.

Alors que je pensais à tout ce que l'on pouvait être et ne pas être, mon téléphone vibre, une fois.

Numéro inconnu:
J'espère que t'es bien rentré gros nez et que tu restes zen (t'as compris, nez-zen?) Bref, c'est quand la prochaine fois qu'on se capte ?
- Sid

En lisant le message, j'ai poussé un soufflement du nez, si Sid avait reçu ce message il aurait probablement fini hilare, mais je me demandais s'il aimait tant rire que ça, ou si ça aussi c'était de la comédie pour lui.

Moi:
Mince, moi je suis plutôt coup d'un soir tu vois c'était pas prévu de te revoir... (Ps. T'es pas drôle et je te ferai dire que ton nez est si long que tu peux écrire avec ton nez comme si c'était un onzième doigt donc je ne parlerai pas trop si j'étais toi...)

J'envoie mon message.
Je ne me trouvais pas drôle mais j'espérais secrètement qu'il rit, ou comprend le sens de la blague. Et sa réponse ne se fut pas trop tarder car mon téléphone vibre une nouvelle fois.

Sid:
Mince... moi qui était en train de tomber amoureux après la nuit torride qu'on a passée :( Je suis déçu.

Je rigole.
Puis d'un coup, mon cerveau pense à la soirée d'hier et du fait que Sid a dit qu'avec la confiance, personne ne pouvait capter si c'était vrai ou faux, alors je commence à me dire que s'il faut ce n'est pas de l'humour. Mais j'enlève rapidement cette idée de ma tête et je clos rapidement cette conversation et surtout cette blague.

Moi:
Ahah. Sinon rendez vous à 19h place capitole ? On mange ensemble stv.
Tchao.

Et je mets en veille mon téléphone, et regarde la fissure sur mon plafond.

• • •

Je suis assis sur l'un des bancs en pierre de la place, je l'attends. Et entouré de toutes ces personnes qui se déplacent à toute vitesse comme s'ils avaient le rendez vous d'une vie, je me suis demandé ce que ça pouvait faire de vivre comme eux. Peut-être que la plupart des gens que je croise ici sont comme moi, hyper anxieux et en gueule de bois, ou peut-être que d'autres sont comme Sid, ou Manas, au final, toutes ces personnes seraient un peu tous et personne à la fois.