Mille roses et une tulipe

IV

- Mettez vous par groupe de deux. Peut-être que comme ça vous arriverez à un résultat qui s’approche du passable, tonna Rogue.

J’avais horreur cours de potion. Horreur. Tout était horrible dans ce cours : la matière, le local, le prof, tout !

Je me dirigeai vers Drago qui était mon binôme en temps normal quand Astoria me coupa rapidement la route pour se planter à côté de lui.

- Tu viens avec moi Drago ? Roucoula-t-elle.
- Heu… Je… bégaya-t-il en me regardant.
- C’est rien… Je vais aller avec Pansy …

Je tournai les talons, peu envieuse de voir la suite mais j’entendais Astoria glousser. Pansy c’était déjà mise à la table de Blaise ( comme d’habitude) et je commençais à désespérer. Elle me vit errer sans but dans la classe et se tourna vers Blaise. 

- Ça te dérange si je me mets avec Evelyn cette fois ?
- Oh… Non t’en fais pas.

Elle lui sourit avant de venir vers moi.

- Ça va ? S’inquiéta-t-elle.

J’acquiesçais, cependant peu crédible.

- Merci… dis-je doucement.
- Les copines avant les connards non ? Répondit-elle en souriant.

Je hochai la tête.

- Allez viens…

Elle me prit la main pour nous installer. Je sortis mes livres et mon matériel. Pansy fusilla Astoria du regard avant de me chuchoter :

- Il sait pas ce qu’il perd. T’es dix fois mieux qu’elle.

Je haussai les épaules.

- Mmh…

Elle me pris par les épaules pour m’obliger à la regarder.

- Eh ma chérie, tu vaux mieux que ça. Drago est un abruti. Vraiment. Tu veux que j’aille lui casser la gueule ? Ou mieux : le castrer !

Je ris un peu. Pansy a toujours eu le tour pour me remonter le moral. C’est peut-être pour ça que notre amitié avait survécu aux épreuves et à nos divergences d’opinions et de mode de vie.

- Non, ça ira… répondis-je.

Elle afficha une moue déçue.

- Nul… J’avais déjà tout prévu… J’aurais pu mettre sa microbite dans du formol et la mettre dans le dortoir comme déco !

Je la regardai horrifiée et pas vraiment certaine de savoir si elle était sérieuse ou non.

- Non, tu ne vas pas faire ça, dis-je, intransigeante. Et il n'a pas une micro... Non, laisse tomber...

Elle me sourit tendrement pendant que nous nous mettions au travail. Le cours le parut encore plus long que d’habitude vu le supplice que je devais subir et qui consistait à regarder Astoria rire comme une idiote en tapant le bras de Drago.
Le cours fini,  je remballai en vitesse mes affaires, embrassai Pansy et couru vers le seul endroit où je pouvais être tranquille : la bibliothèque. Du coin de l’œil, je vis que Drago voulait me suivre mais il fut arrêter par Astoria qui palpait son biceps accompagné d’un «  Comme tu es musclé ! C’est le Quidditch qui te sculpte comme ça ? ».

                               ***

Je me prenais la tête sur le devoir que Rogue nous avait donné. Mes parents n’était pas friand de Poudlard et j’étais autorisée à y aller uniquement si je maintenait des notes assez hautes à leur goût. Et comme je n’avais vraiment pas envie de finir dans une école stricte dans le fin fond de la Roumanie, je travaillait dur. Potion était le seul cours où j’avais ses difficultés.

Je laissai tomber ma tête dans mes mains. Une larme roula sur ma joue. L’horloge sonna 20h. Merde… J’avais raté l’heure du repas en prime ! La pression des cours, la fatigue et maintenant, les histoires avec Drago, c’était trop. Beaucoup trop.

Je sanglotais tranquillement dans mon coin quand Drago arriva par derrière et posa sa main sur mon épaule.

- Evelyn ? Ça va ?

Je secouai la tête.

- Laisse moi… articulai-je entre deux sanglots.
- Eh … viens la…

Il ouvra les bras. Je ne bougeai pas pendant quelques instants avant de me blottir contre lui. Il passa sa main dans mes cheveux avant de m’embrasser le front. Je me calmai doucement contre lui. Ses bras autour de moi me rassuraient beaucoup.

- Je… je dois te parler de quelque chose, finit-il par dire.

Je reniflai et m’essuyai le nez avec le mouchoir qu’il me tendait.

- Je t’écoute…
- Je… Il faut qu’on arrête de coucher ensemble.
- Je vois… soufflai-je, la gorge nouée.
- Je… je sais que tu veux pas te poser dans quelque chose de sérieux et Astoria m’a proposé de se voir vendredi… Je pense qu’elle veut vraiment quelque chose et ce… Ce serait pas correct vis-à-vis d’elle…

J’acquiesçais simplement. A vrai dire, j’avais un peu arrêter d’écouter. C’est vrai qu’au début de notre « arrangement », je ne voulais rien de sérieux et c’est d’ailleurs pour ça que nous nous voyions sans contraintes, quand nous en avions en vie. Mais le temps avait passé et je n’étais plus vraiment sûre de ne pas vouloir de sérieux.

De toute façon, c’est trop tard…pensai-je.

- Je t’apprécie beaucoup et j’aimerais qu’on reste amis. Après tout, c’est ce qu’on était avant que… enfin… qu’on ajoute le sexe à notre relation.

J’inspirai profondément pour me ressaisir. J’étais ridicule à pleurer comme ça.

- Bien sûr, c’est comme tu veux. Tu me dois rien de toute façon.

Il sourit.

- C’est OK entre nous alors ?
- Bien sûr, mentis-je.

Il m’embrassa le front avant de partir et je restai là comme une idiote pendant un petit temps avant de me lever à mon tour pour retrouver Pansy.