VIII

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Drago m’avait donné rendez-vous dans le parc.

-Juste entre amis. Mais tu me manques Evelyn… Avait-il dit.

J’avais accepté.  Sa présence dans ma vie me manquait terriblement, j’avais besoin de le revoir.

J’arrivai dans une robe d’été blanche à petites fleurs. Drago m’attendais, adossé à un arbre. Il portait une chemise bleu marine, ce qui me fit sourire.

-Très belle chemise… affirmai-je en arrivant.
-Elle te plaît ? S’inquièta-t-il.

J’acquiesçai.

-Beaucoup.

Il me sourit avant de me tendre son bras. Je le saisis et nous nous promenâmes dans le parc. La discussion était fluide, comme avant. Il nous mena jusqu’à un banc pour pouvoir nous asseoir et je posai ma tête sur son épaule. J’étais bien. Le moment était parfait… Puis Astoria arriva.

-Drago ! T’es la. Je t’ai cherché tout l’après-midi ! On doit aller faire du shopping avec mes copines !

Il pinça les lèvres et baissa un peu la tête.

-Et puis c’est quoi cette chemise ? Le bleu c’est vraiment horrible ! Je t’ai déjà dit que j’aimais pas en plus non ?
-Si, tu me l’as dit. Mais moi j’aime bien. Je suis pas ta poupée, Astoria.

Elle le tira pour le relever comme une gamine qui pique une crise.

-Arrête de dire des bêtises et viens avec moi !

Il soupira.

-J’arrive.
-Tu as 2 minutes.

Elle tourna les talons et partis, le nez un peu en l’air. Drago me regarda avec une petite mine.

- Je suis désolé…
-C’est pas grave Dray…

Il me sourit doucement avant de m’embrasser la joue.

-Tu étais très jolie dans cette robe…
-Merci…

Astoria revint à grands pas avant d’attraper le bras de Drago.

-On y va. On est déjà en retard et en plus tu dois changer de chemise. Celle-là ne te va vraiment pas. Tu devrais la jeter.

Elle se tourna vers moi pour afficher un sourire faux.

-A plus Williams !

Ma gorge se noua. Elle se pendit à son bras et partit rapidement avec Drago.

                              ***

Je travaillais tranquillement quand Drago vint s’asseoir à côté de moi.

-Coucou Evelyn…

Je levai la tête pour le regarder.

-Je suis désolé pour tout a l’heure… Tu veux qu’on se refasse ça ? Demanda-t-il.

Je fermai mon livre avant de le regarder.

-Dray… je… je peux pas…

Il parut ne pas comprendre.

-Tu peux pas quoi ?
-Tout ça… Astoria… Ne t’avoir qu’à moitié… Je peux pas… Je suis désolée… C’est trop difficile…
-Ça veut dire quoi ça ?

Je déglutis difficilement.

-Je peux pas… Te voir avec elle… c’est trop dur.
-Mais pourquoi ?
-Parce que tu es avec elle et pas avec moi ! Voilà pourquoi !

Il parut perdu avant de répondre.

-C’est toi qui voulait rien de sérieux !
-Oui et ben c’était une belle idée de merde, voilà !

Il me scruta sans comprendre.

-Hein ? Mais de quoi tu parles ?
-Ça me rend malade de te voir avec elle. Je peux pas. Je veux plus qu’on se voit.

Il essaya de prendre ma main mais je la retirai.

-Evelyn, je…

Je sentis les larmes me monter mais je refusais de pleurer. Pas devant lui. Pas comme ça. J’attrapai mon livre et me levai.

-Laisse tomber… tu comprends rien de toute façon…
-Evelyn…

Je partis à grands pas. Je l’entendais me suivre avant de crier :

-Laisse moi !

Il s’arrêta et je me précipitai vers les serres ou j’espérais trouver Pansy. Elle adorait la botanique mais n’aimait pas beaucoup que tout le monde soit au courant. C’est pourquoi elle y traînait l’après-midi.

En entrant dans la serre, comme prévu, je trouvai Pansy au milieu de plantes dans son grand tablier beige. Je me ruai dans ses bras et laissai les larmes couler a flot. Elle m’enlaça tendrement en me serrant contre elle.

-Eh eh… Evelyn… qu’est ce qui va pas ma chérie ?

Je la serrai fort en sanglotant un peu.

-Drago est un… un imbécile !

Elle caressa doucement mes cheveux en m’embrassant le front.

-Je sais… Je sais ma chérie… C’est un idiot fini… Je suis désolée…

Je restai longuement dans ses bras. Pansy était la seule avec qui je me sentais vraiment bien. Je finis par me calmer et elle nous ramena à la maison.

Mon cœur était brisé. Drago n’était à moi. Il était avec Astoria et je n’avais pas ma place dans ce tableau. Je ne l’aurai sûrement jamais d’ailleurs. Et l’idée d’être son ami m’était tout simplement insoutenable. Je voulais plus, j’avais besoin de plus. Et il ne pouvait pas me le donner. C’était simple : je devais l’oublier. Mais cette idée m’était insupportable.

En arrivant au dortoir, je me jetai dans mon lit et me roulai en boule. Pansy m’apporta un t-shirt large et un pantalon de jogging.

-Tiens… tu seras plus confortable…

Je me redressai pour les enfiler doucement avant de me laisser aller contre Pansy. Elle me prit doucement dans ses bras. 

-C’est fini maintenant … Je suis la moi. Qui a besoin d’un mec quand on a une Pansy sérieux ? Tu pourras même me rouler des pelles si vraiment ça te manque trop !

Je ris un peu et la serrai contre moi. Elle releva doucement ma tête pour que je la regarde.

-Eh, tu vas devenir la meilleure version de toi-même et le faire se rendre compte que c’est un abruti ok ?

J’acquiesçais doucement. Elle me serra en caressant mes cheveux. Elle me berça doucement tandis que je calais ma tête dans son cou.

-Moi je t’aime, me chuchota-t-elle. Mais faut pas trop le dire, je tiens à garder ma réputation de cœur de pierre.

Je la serrai fort contre moi.

-Promis. Je dirai rien… murmurai-je.

Je restai le reste de la soirée dans ses bras. Pansy avait raison : je devais devenir une meilleure version de moi. Le temps ferait le reste…

Mille roses et une tulipeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant