Contact d'urgence

Chapitre 21

Je jette inconsciemment un regard derrière moi alors que j'avance dans l'aéroport de Perth entre Joni et Nat. Depuis que nous sommes partis de l'hôtel de Melbourne, Harry se tient loin de moi pour ne pas se faire repérer. J'attire l'attention à l'avant et il passe un moment après moi, sa capuche et ses lunettes de soleil sur la tête, à côté d'un membre du staff qui passe lui aussi inaperçu.

J'aurai aimé pouvoir voyager à ses côtés, l'avoir près de moi dans l'avion... mais nous avons dû nous rendre à l'évidence : Trop risqué.

C'est difficile de devoir se cacher comme ca, de devoir contrôler chacun de mes regards dans sa direction pour ne pas éveiller les soupçons ni attirer l'attention. Je meurs d'envie de l'attendre et de glisser mes doigts entre les siens pour serrer fort sa main, bien conscient qu'il n'est pas à l'aise dans ce genre de situations.

J'aimerai pouvoir le rassurer et tenir fièrement sa main... mais je sais aussi que c'est mieux ainsi pour l'instant, que nous avons besoin de temps pour nous reconstruire loin des regards et des jugements.

-Il y a du monde, souffle Joni en apercevant la sortie du terminal à travers les vitres transparentes.

Presque aussitôt, mon cœur s'emballe en entendant les cris hystériques des fans qui attendent un peu plus loin et je tourne à nouveau mon regard inquiet en direction de Harry qui s'arrête à quelques mètres de moi, relevant quelques secondes ses lunettes de soleil pour croiser mon regard.

-Paul, vous filez directement aux voitures, d'accord ?

Paul, le gars du staff qui se tient près de Harry hoche immédiatement la tête aux mots de Joni et fait signe à Harry de remettre ses lunettes pour le suivre.

Ils passent près de nous et mon cœur s'emballe un peu en sentant mon petit ami si près mais si loin à la fois. J'ai envie de tendre ma main vers lui pour attraper la sienne mais me retiens in extremis. La porte vitrée du terminal s'ouvre et les fans hurlent avant de se calmer, ne reconnaissant pas Harry sous sa casquette ni Paul qui est inconnu du grand public.

Tout le monde m'attend moi, ce qui leur permet de sortir de l'aéroport en toute tranquillité, l'air de rien.

-On ne s'arrête pas, me prévient Joni.

-Pas du tout ? Je demande, un peu déçu pour mes fans.

-Non, trop de monde, pas assez de sécurité mise en place par l'aéroport. On trace jusqu'aux voitures, Louis.

Je me pince un peu les lèvres, déçu. Je déteste passer ainsi sans prendre le temps de remercier les personnes qui sont présentes pour moi.

-D'accord ? Il insiste.

-Oui, d'accord, je cède.

Joni hoche la tête et me fait signe de le suivre, restant près de moi alors que Nat se place de l'autre côté, faisant barrage lui aussi entre les fans et moi. Les portes vitrées s'ouvrent et les hurlements s'élèvent instantanément lorsque j'apparais à la sortie du terminal, me rendant presque sourd.

Les années passent et pourtant je ne crois pas être en mesure de m'habituer à ça un jour, cette ferveur, ces hurlements, ces fans qui s'évanouissent à mon passage. C'est complètement dingue et presque irréel, et pourtant, c'est mon quotidien depuis plusieurs années.

Je n'ai pas le droit de m'arrêter mais je prend tout de même le temps d'offrir quelques sourires et signes de mains aux personnes présentes. Comme prévu par Joni, la sécurité mise en place par le staff de l'aéroport n'est pas assez grosse et rapidement, les fans réussissent à nous entourer, nous empêchant d'avancer.

On se retrouve plongés dans une marée humaine, les fans attrapant mes bras, mon tee shirt, ma casquette... Joni et Nat se resserrent aussitôt autour de moi, m'entourant de leurs bras pour me protéger et m'aider à avancer. Mes autres gardes du corps réussissent à se frayer un chemin jusqu'à nous et nous escortent jusqu'à l'extérieur. Le chemin jusqu'à la porte du van est vraiment compliqué et j'ai un mal fou à me glisser dans la légère ouverture de la portière mais j'y arrive finalement et Nat monte à ma suite avant que Joni ne referme derrière nous pour se glisser à l'avant.