Un Paradoxe

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Allais-je le dire à ma mère? Non. Pas encore.

Allais-je le dire à ma soeur? Bien sûr.

J'étais obligé.

Il fallait qu'on soit présentes, toutes les deux, pour l'annoncer à ma mère et la soutenir. Cette dernière avait passée 45 années de sa vie aux cotés de mon père, la nouvelle n'allait pas être facile à annoncer et à digérer. Je ne pense pas qu'elle s'en remettra.

Comment allait-elle pouvoir se séparer de lui?

Je cessai ma réflexion et repartie dans la chambre de mon père. J'essayai de rigoler avec eux et de faire comme si l'infirmière ne m'avait rien dit mais, j'essayai vraiment, mais c'était impossible.

L'heure qui sonnait la fin des visites était arrivée très vite. Nous avons du évacuer la chambre pour laisser mon père se reposer.

Alors que nous étions sur le parking de l'hôpital, j'attrapai le bras de ma soeur et fit signe à ma mère d'avancer.

-Tu veux quoi? Me brusqua-t-elle

-Je dois te parler de quelque chose d'important, je-

-Ça va être long?

-Euh...oui quand même.

-Ok bah on va parler chez moi, je veux pas rester ici.

-Oui mais je dois rentrer vite, ici c'est plus adéquate-

-Non je ne veux pas!

Sa voix trahis sa peur et son inconfort.

Je ne continuai pas la négociation et décidai de partir avec elle. On marchait alors jusque sa voiture quand elle se retourna pour me demander;

-Je peux savoir pourquoi tu me suis?

-Bah, c'est William qui a ma voiture...

-Franchement Izyah, tu es pathétique.

Elle leva les yeux au ciel mais me laissa quand même rentrer dans sa voiture. Je ne pouvais pas le cacher, sa remarque m'avait touché. Les sièges étaient miteux, les vitres étaient sales, son post radio ne se trouvait pas à sa place et une odeur nauséabonde emplissait l'air. Un mélange de tabac froid et d'alcool.

-C'est pas une de tes voitures de luxes mais j'ai travaillée dur pour l'avoir.

-J'ai rien dis.

-Tes yeux parlent pour toi.

Je me sentis rougir de honte. Malgré mes conditions de vie maritale et sociale plus que déplorable, je devais l'avouer, je m'étais habituée à un certain train de vie.

Même si mon mariage n'était pas basé sur l'amour, j'avais tout eu sur un plateau d'argent. Les bijoux, les vêtements et les sacs de luxe étaient devenus mon quotidien. À force, j'en avais oubliée la vrai facette de la vie et les difficultés financières.

⁂✯⁂

J'essayai de marcher sans écraser un vêtement ou une des boîtes de pizza à moitié entamée voir vide qui remplissaient le sol du studio de ma soeur.

Son appartement était similaire à sa voiture. Des tâches de moisissures s'était formées sur les murs, le lavabo était plein d'assiettes et de couverts sales. Une odeur de renfermé habitait l'unique pièce qui servait de foyer à ma soeur. Je n'arrivais toujours pas à comprendre comment une fille qui visait aussi haut, a fini aussi bas.

Elle m'invita à m'assoir sur son matelas aussi malpropre que le reste de son studio.

-J'ai une question. Est-ce que papa et maman savent que tu vis ici? Demandai-je