Parler

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Buck observe la pièce dans laquelle il se trouve.

C'est une petite salle d'attente assez simple. Il y a seulement trois chaises, une petite table sur laquelle sont disposés plusieurs magazines en tout genre.

Une bibliothèque décorative occupe le mur à sa droite tandis qu'une fenêtre aux vitres opaques se trouve sur sa gauche. Quelques livres sont disposés sur les étagères, au milieu de plusieurs babioles que Buck trouve assez ridicules.

En face, sur le mur, divers diplômes de psychologues sont affichés. Il y en a un spécialisé dans les traumatismes de guerres, un pour les enfants, un autre pour tout ce qui est de l'ordre de la peur et de la phobie, un autre plus calé sur la sexualité, un pour aider au deuil quel qu'il soit et enfin le dernier, celui que Buck va voir, est en quelque sorte un généraliste. Il a étudié un peu tous les domaines alors c'est celui qui est le mieux placé pour l'aider, d'après Maddie du moins. D'après lui, c'est une perte de temps et d'argent mais il a promis à sa sœur d'essayer de régler le problème alors le voilà, en train de compter les secondes jusqu'à ce que se soit son tour de subir l'interrogatoire du docteur Simmons.

Ils ne sont que deux dans la pièce: Buck et une dame âgée qui lit tranquillement un magazine people. Il la fixe se demandant qui elle peut bien venir voir mais, ne voulant pas paraître irrespectueux, il détourne vite le regard pour le porter sur la bibliothèque. Il scrute vaguement les titres des ouvrages.

Il y retrouve des auteurs classiques dont il connaît seulement le nom comme Freud avec "Introduction à la psychanalyse". Il y a également des gens qu'il ne connaissait pas comme Jean Piaget avec "Le langage et la pensée chez l'enfants" ou John Bowlby avec "Attachement et perte".

Il semblerait que chaque spécialiste du cabinet ait ramené un ou plusieurs livres pour décorer la bibliothèque. Chaque domaine peut être retrouvé parmi les ouvrages.

Buck retient un soufflement de nez, pour ne pas déranger la dame, même s'il souffle intérieurement. Comme si des gens pouvaient réellement prétendre savoir ce que d'autres ressentent à tel point qu'ils en écrivent des livres. Buck trouve ça absolument stupide et ridicule. Tout comme le fait de venir parler de ses problèmes avec une parfaite inconnue. Elle ne le connaît pas alors comment pourrait-elle l'aider alors que même Maddie, sa sœur qui le connaît mieux que quiconque, n'y parvient pas.

Il sort de ses pensées lorsqu'une porte s'ouvre, laissant deux voix se propager dans la pièce.

"-Je vous revois la semaine prochaine Eddie. Lance une voix féminine, sûrement celle du Dr Simmons

-Bien entendu Rebecca. Répond une voix masculine

-Et n'oubliez pas de faire ce que je vous ai dit."

L'homme répond par l'affirmative avant de la saluer et de quitter la pièce.

Buck soupire. En plus de juger sa vie et ses problèmes, elle va aussi lui donner des devoirs. Décidément, ça l'enchante de moins en moins mais il reste quand même et se lève lorsque le docteur Simmons l'appelle car il l'a promis à sa sœur et qu'il ne trahit jamais ses promesses.

Il avance en traînant des pieds jusqu'au bureau et la vieille dame lui fait un sourire compatissant, ayant sûrement déjà dû avoir sa première séance et connaissant sans doute cette sensation. Il lui lance un petit sourire et entre dans la salle de consultation alors que le docteur Simmons referme la porte derrière eux.

Elle lui montre un canapé en cuir blanc crème, l'incitant à s'y asseoir, tandis qu'elle même s'assoit sur un fauteuil en cuir noir.

Une fois assis, Buck examine la pièce. Elle est dans un style moderne essentiellement composé de noir et blanc. Il n'y a que peu de couleurs dans la pièce ce qui contraste légèrement avec le tailleur vert que porte la femme assise face à lui.

(Mal)Heureux hasardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant