Chapitre 2

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"Il y a des choses qui se racontent mal et l'humiliation en est une." -Francine Noel


Je me réveillais le lendemain complètement déprimé. Je ne voulais pas retourner dans cette fichue école, même si j'y étais déjà ! Je me levais tout de même, avec difficulté, et allais prendre une douche. Je sortis ensuite prendre mon petit déjeuner. Justin était là avec tous ses acolytes, il était le roi ici, ça se voyait bien. Il était toujours au centre de tout, apparement c'était la star du hockey, le sport international du Canada et il sortait avec la plus belle fille du lycée, enfin c'est ce que disait les rumeurs. Mais en quoi ça me regarde? Ce gars fait ce qu'il veut, du moment qu'il me laisse tranquille ! Lorsque j'entrais dans la caféteria, il y avait un sacré bouquant et personne ne fit attention à moi, excepté quelque uns qui pouffaient à mon passage. Justin et Sanna étaient à l'opposé, de la caféteria, ils avaient la table la plus grande et tout ce qui va avec. Il rigolait et semblait vraiment joyeux. Je pris mon petit déjeuner et m'installais à une table seule. J'avais une vue parfaite sur eux. Ryan et Chaz entrèrent dans la caféteria à leur tour. Ils marchèrent vers les autres et Justin leur parla dans l'oreille et ils se mirent à rire. Ils quittèrent la table et marchèrent vers la mienne. Mes muscles se bandèrent sous le stress et j'eu de quoi ! Chaz s'installa à côté de moi et Ryan en face.

-Alors la pauvre, comment tu vas? commença Chaz.

Je ne répondis pas, Chaz passa ensuite une main dans mes cheveux mais je le repoussais.

-Attention Chaz, elle va te frapper ! ricanna Ryan.

Quelqu'un siffla et Chaz s'écarta directement de moi, mais avant de partir il prit mon plateau et me le balança sur les genous.

-Bienvenue à Ontario Wood.

Je serrais les dents et les regardais partir. Je ne voulais plus faire attention à eux mais c'était difficile, ils contrôlaient tout ici. Je me levais et nettoyais tout ce que j'avais sur moi, mais il y en avait trop alors je remontais dans ma chambre et me changeais. Je sortis de ma chambre et vis Chaz et Ryan dans le couloir. Je passais devant eux mais Chaz se posta devant moi. Je reculais surprise.

-Qu'est-ce que tu veux?
-M'excuser.
-T'excuser? demandai-je surprise.
-De t'avoir toucher les cheveux comme ça tout à l'heure. J'aurais pas dû.

J'étais sincèrement stupéfaite de cette annonce.

-Heu ... Oui, c'est pas grave.

Il s'écarta de mon chemin et je passais devant eux. Mais Ryan me rattrapa le bras.

-Mais, on est pas amis. Ne prends pas ça pour un drapeau blanc.

Je ne répondis pas et m'écartais d'eux. Je redescendis en bas au même moment où la sonnerie retentit. Ce qui me fit rire intérieurement c'est que personne ne connaissait mon nom, personne ne me l'avait demandé. En fait, non cela ne me faisait pas rire, cela me blessait. J'allais en cours, il ne restait plus qu'une seule place, je la pris et remarquais que Justin était là. Chaz entra après la sonnerie et alla s'installer à côté. Ils étaient juste à deux rangs en face de moi à ma droite. Chaz regarda Justin et hocha la tête. Puis le cours commença, c'était le cours de littérature. Le professeur m'adressa la parole.

-Que pouvez-vous dire du poète français Charles Baudelaire, Mademoiselle ...
-June Sensor. Il a écrit les Fleurs du Mal en 1857 et l'a réedité en 1861 et il y a eu une édition posthume en 1868. C'est principalement basé sur le Spleen, c'est à dire la dépression, le mal-être du monde. Son premier poème était à "Une Dame Créole" écrit pour ...

Justin me coupa.

-Bon sang que c'est barbant ! Franchement, monsieur, vous trouvez pas qu'elle en fait trop? Je crois, et je suis sûr que je ne me trompe pas, qu'elle veut juste attirer mon attention, rien d'autre !
-Possible Monsieur Bieber, mais Mademoiselle Sensor à raison. Et si vous terminiez Mademoiselle?

Justin me jeta un regard noir. Il venait d'être contredit, sûrement pour la première fois de sa vie. Je decidais de mentir, je ne voulais pas m'attirer ses foudres.

-Je ne sais plus Monsieur.

Le cours reprit et je perdis le fil. Je pris cependant automatiquement des notes. Le professeur annonça que nous aurions une dissertation à faire sur ce recueil de poème. Je sortis au bout d'une heure et Justin vient me voir. Il portait un bonnet rouge posé en arrière, ce qui faisait vraiment ressortir la couleur de ses yeux, portait un pull marron claire et un jean foncé et cintré. Il me prit par le bras.

-La prochaine fois que tu fais ça, je te jure que tu le regretteras. Je suis sûr que tu ne veux pas être mon ennemie, n'est-ce pas?
-Non, je ne veux pas l'être.
-Bien.

Il me relâcha et partit. Je le suivis du regard, il était vraiment très fier et mon regard se dirigea malencontreusement sur son caleçon rose. Le rouge me monta aux joues, juste au cas ou quelqu'un m'aurait vu, je regardais autour de moi. Je retournais en cours de maths et de science mais il ne se passa rien d'exraordinaire, j'ai été seule comme toujours maintenant. Le repas du midi arriva et je retournais à la cafétéria. Elodie vient me retrouver.

-Qu'est-ce que tu fais? demandai-je.
-Je viens manger avec toi.
-Mais tu n'as pas peur de te taper la honte?
-En fait, j'ai quelque chose à te montrer.
-Quoi? répliquais-je sur la défensive.
-Cela ne vas pa te plaire.

Elle sortit son téléphone, le trifouilla quelques secondes et me le tendit, quand je vis "Potins- Wood" je me mis à trembler. Qu'est-ce qu'on racontait encore sur moi?
"Bonjour mes chéris !
Aurait-on le droit à un Roméo&Juliette, version riche&pauvre? A huit heures ce matin, la pauvre (comment s'appelle-t-elle déjà? Vous ne le savez pas? Bah moi non plus) à remis le beau, le sexy, le sportif Bieber à sa place ! La demoiselle se croit tellement intelligente, il va falloir que quelqu'un la remette à sa place ! Et là, je suis sûr que vous pensez pareil que moi ! Comment le beau Bieber va se venger? Parce que vous le connaissez aussi bien que moi : Justin le roi de la vengence ! Mais ce n'est pas tout en effet, ce matin à neuf heures, la pauvre a été vu entrain d'admirer les fesses de Bieber. Et mes petits chéris, photo à l'appui ! "
Effectivement, il y avait une photo.

-Oh non la honte ! Qui l'a reçus?
-Tout le monde, je pense. Si moi je l'ai, la bande doit l'avoir.
-Oh !

Je cachais mon visage dans mes bras.

-Les fesses de Justin sont-là bas si tu veux !

Je relevais la tête et vis Chaz et Ryan complètement mort de rire après leur sois-disant blague.

-Très drôle ! leur répondit Elodie.
-Oui c'est vrai que l'on a un humour foudroyant, expliqua Ryan.

Je sortis de la cafet lorsque je finis de manger, et remontais dans ma chambre faire mon sac pour les cours de cet après-midi. Dans le couloir avant de reprendre les cours, je croisais Sanna.

-Tiens, la pauvre, je crois que tu vas finir par devenir célèbre ! Deux articles sur toi en moins de deux jours ! Si tu veux, je peux t'avoir une photo des fesses de Justin comme ça tu n'auras plus à te taper la honte !
-Très drôle.

Elle explosa de rire et partit. Bon sang, dire qu'il me reste encore quatre ans ici !J'allais en cours et tout le monde semblait avoir les yeux braqués sur moi. J'avais envie de leur dire "Arrêtez, j'ai juste matté des fesses ! Tout le monde l'a déjà fait !" Bon c'est vrai que personne n'était pris en photo entrain de le faire ! C'est vraiment la honte ! Pendant toute ma vie à Atlanta, jamais je n'ai connu ce genre de situations. J'étais pas dans ce qu'on appelle les "populaires" mais personnes n'étaient là entrain d'espionner les faits et gestes de tout le monde. Bien sûr, mon ancienne école n'était pas aussi prestigieuse mais franchement, ici ils avaient une mentalité complètement différente et c'était dur à supporter. J'ai l'impression de ne pas être sur la même planète qu'eux et c'est frustrant. Quelle est la différence si j'ai de l'argent ou non? Ici personne ne roulait en Mercedece ! En même temps, on en avait pas besoin, pusiqu'on ne pouvait pas sortir. Mais justement, j'aurais cru que le fait qu'il n'y ait pas de superbes voitures ou ce genre de choses, il y aurait moins de différence mais c'était carrément l'opposé. Ce monde était réellement incompréhensible. A quoi bon que je fasses des efforts si personne n'en fait avec moi?

Thanks to herOù les histoires vivent. Découvrez maintenant