En multimédia le cheval d'Henriette
Un Mardi d'un beau mois de mai, Henriette et moi étions assises sur son lit, en train de discuter d'échanger nos avis sur la dernière oeuvre de Molière, qui faisait grand bruit à la cour.
En un mouvement précis, Henriette ferma le livre, et posément s'excalama :
_ Bertille, j'ai quelque chose à vous dire. Rien de grave, mais c'est quelque chose dont vous ne devez point dire mot à qui que ce soit !
_ Vous avez ma parole ! lui répondis-je
_ Ces deux dernières semaines lorsque mère et vous êtes en compagnie de ses amies, et bien je mets mes bottes et mon vêtement d'équitation et je pars,
elle me regarda avec inquiétude et continua en baissant les yeux- je prends le cheval de père, Flamme et je me travestis en homme afin de pouvoir sortir.
Sur ce mon cœur s'arrêta de battre. Comment pouvait-elle faire cela. Elle en homme, chevauchant un cheval et galopant dans le vent dur de la Bretagne ? Je la regardai, abasourdie. Respirant doucement je lui dis :
_Comment pouvez-vous faire cela ! Voulez-vous être excommuniée ?! Et si mère l'apprenait ? Je ne sais même pas si elle s'en remettrait, déjà que vous êtes pour elle un déshonneur !
Sur cette dernière parole elle me regarda d'un regard triste. Je répliquai :
_Oh, je suis désolée. Je n'aurai pas dû dire cela. Je ne voulais pas...
Elle me coupa la parole :
_Non, ce n'est rien. Je m'attendais à une telle réaction. Mais s'il vous plait ne dites rien à mère. Ce moment de liberté est mon seul moment où je suis moi-même !!
La prenant en pitié je répliquai :
_Votre secret est mien. Surtout ne vous inquiétez pas. Mais je vais avoir tellement peur pour vous. Oh doux Jésus !! Comment faire si père, mère où quelqu'un d'autre l'apprenait ? Cela serait pour notre famille le déshonneur immédiat auprès de l'Eglise et de la Cour. Je vous en supplie ma très chère Henriette, ne fait pas quelque chose qui se répercutera sur nous. Par pitié !!!
Elle me regarda d'un regard rempli de tendresse et me susurra :
_Ne vous inquiétez pas, avec moi la discrétion est d'or !!
Sur ce, elle commença à me conter ses exploits et ses aventures. Dans ma tête tout cela me faisait rêver !
Depuis déjà plusieurs semaines, Henriette paraissait distante. Plusieurs fois je lui demandai ce qu'il se passait mais rien ne sortait de sa fine bouche. De plus, ses sorties étaient de plus en plus fréquentes, sa peau n'était plus aussi blanche qu'à l'accoutumé et ses belles mains étaient toutes abimées. La plus grande peur à mes yeux durant ces quelques semaines était que ma mère la voit revenir ou partir de ses escapades, ou qu'une personne proche de ma famille, connaissant Henriette, la reconnaisse sous son déguisement vulgaire. Mais tout se passa un lundi du mois de juin. Alors que je jouais tranquillement du clavecin dans le salon rose donnant sur la cour d'entrée, j'entendis un bruit de sabot sur les dalles de la cour. Levant mon regard en direction de cette sonorité, pensant que cela n'était qu'un voyageur demandant asile pour la nuit, ma stupéfaction fut tout autre. Henriette chevauchant Flamme sortait en direction de la mer. Elle tenait sur son épaule un petit baluchon de couleur roche et noir. Essayant de me rappeler quel jour nous étions je la vis se retourner et regarder dans ma direction. Son regard était triste et nerveux, elle détourna la tête et partit. De ce pas, je courus en direction de la fenêtre et je compris tout de suite de quoi il en était. Une larme coula doucement sur ma joue. Puis une autre et plusieurs rejoignirent les premières. Me détournant de la fenêtre, je commençai à marcher en direction de ma chambre, essayant d'éviter ma mère ou des domestiques qui me demanderaient la raison de mes larmes. Hélas, mon souhait ne fut pas réalisé. Ma mère, assise dans le salon, me vit et d'un ton de reproche me signala :
_Pourquoi pleurez-vous ? Votre teint va en être tout gâché.
Je lui répondis d'une petite voix :
_Je me suis mise une poussière dans l'œil !!
_Vous pleurez pour si peu. Une demoiselle de noblesse ne pleure jamais pour si peu. Allez-vous changer ma fille se soir nous recevons une personne de haut rang !
Elle passa devant moi sans même me faire un geste de gentillesse. Tout le monde pense qu'être une personne de noblesse est un luxe. Pourtant il faut souvent faire des sacrifices et perdre des personnes qui nous sont chères !!!
Alors chères abonnées, Que pensez-vous de ce chapitre ?! Qui est la personne importante qui vient souper chez Bertille ?! Vous le saurez dans le prochain chapitre !!
Bisous Bisous Sixtine44
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Une entrée à la cour - REPRISE
Historische RomaneRentrez au cœur de la vie de Bertille de Pusay, sœur de Henriette de Pusay, personnage incarnant l'une des Colombes de Anne-Marie Despladuc. Entre mensonges, conflits, défis et peut-être un peu d'amour et un peu d'amitié, cette histoire ne sera pas...