III

61 4 7
                                    

L'humeur était à la tristesse. Dans cette voiture, les quatres hommes et la petite fille s'entassaient ensembles sur la banquette arrière.
Kai, voyant la détresse des jeunes parents, avait prit Hitomi sur ses genoux lui racontant tout plein d'histoires la rassurant du mieux qu'il pouvait. Tenko, ébouriffait les longs cheveux couleur cerise de la petite fille, comme il le faisait dans leurs moments complices. Toya offrait un sourire rassurant à sa fille, lui souriant de toutes ses dents blanches. Tous retenaient leurs larmes et leur peur face à la jeune enfant. Seul Keigo avait du mal à cacher son angoisse. Collé contre Toya, il cachait son visage larmoyant du mieux qu'il pouvait. Son courage l'avait quitté depuis un moment déjà. Toya, plus qu'inquiet pour le blond le surveillait du coin de l'oeil, serrant sa main moite dans la sienne. Si Keigo était naturellement doté d'une peau pâle, ce n'était rien par rapport à sa couleur actuelle qui virait au blanc laiteux. Des sueurs froides dévalaient le long de son échine et son corps entier tremblait de plus en plus au rythme que la voiture avançait. Il semblait fatigué, lassé. Lorsque le blond posa une main sur son ventre, le blanc pensa à ses pauvres enfants qui naîtront dans ce monde injuste. Ils n'auront même pas le temps de se sortir de l'enfer. Tout ce qu'ils connaîtront sera la souffrance et la tristesse. Sa main gauche rejoignit celle de son homme qui le regarda d'un regard vide. Il s'enlacerent doucement sous le regard inquiet de leur fille. Elle vint se joindre au câlin, réclamant elle aussi du réconfort auprès de ses parents. La petite afficha un regard perdu en voyant son père lâcher une larme.

- Pourquoi tu pleures ?
Keigo la regarda, cherchant une excuse. Il implora silencieusement l'aide du blanc qui intervint comme il le pouvait.

- Il..il est triste chérie, il voulait rester à la maison.
Bon sang ça ne voulait rien dire.
Il sourit maladroitement, peu convaincu par sa propre explication.
Explication qui parut convenir à sa fille qui se contenta de sourire et de poser sa tête contre le ventre de Keigo en lui disant de ne pas pleurer et qu'ils allaient bientôt rentrer. Le blond sembla perdu par les paroles de sa fille avant de la prendre tout contre lui tandis qu'elle se plaignait qu'il l'a serrait trop fort.

Kai sourit en coin, un voile de tristesse passant sur son visage face à l'enthousiasme de la petite. Tenko,lui, offrit un sourire radieux à celle qu'il considérait comme sa nièce, affichant ses quelques trous dans la bouche causés par ses nombreuses bagarres.
La petite lui répondit de son propre sourire où, pour elle aussi, des trous apparaissait laissant place à quelques petites dents définitives. Mieux valait sourire tant qu'on le pouvait, pensait-il. Cependant il comprenait que les autres et en particulier Keigo avec ses hormones à fleur de peau, aient du mal à sourire au vue de la situation actuel. Il était conscient qu'ils vivaient peut être leurs dernières heures. Ayant besoin de parler sérieusement, Tenko décida d'aborder la conversation en Yiddish, langue que lui et les autres garçons parlait peu mais assez pour maintenir une discussion. Il aurait pu choisir le polonais mais la petite Hitomi, malgré qu'elle ne parle pas cette langue, en connaissait quelques mots.

-Vous pensez qu'il nous emmènent où les salauds ? Les autres hommes se tournèrent vers lui tiltant au bout de quelques secondes pourquoi le brun avait employé cette langue.

- À ton avis ? Lui répondit l'autre brun. Ils nous emmènent à Auschwitz. C'est la dernière étape. Après nous avoir retiré nos droits ils vont nous prendre nos vies c'est sûr. Il se tut, scrutant alors les visages malgré eux horrifiés des autres passagers. Seule Hitomi semblait plus ou moins heureuse. Elle posait des questions à son père qui se contentait de lui répondre fébrilement, faisant semblant de ne pas entendre les dires du brun.

- Certains s'en sont sortis vous savez...ma grand mère s'est évadé pendant la drôle de guerre. Tenko avait prononcé ces mots avec une faible lueur d'espoir au plus profond de ses pupilles couleur rubis. Ils avaient peut être une infime chance de tous s'en sortir. Une chance si faible.
Toya eu un sourire triste.

- J'aurai bien aimé jouer les téméraires avec vous, mais je pense pas que Keigo sera assez en forme pour s'évader. Quoi qu'il arrive je reste avec lui.

Le blond déglutit. Il savait bien qu'il ralentissait le groupe habituellement sportif et courageux. S'il avait eu ses pleines capacités physiques, il aurait peut être fuis avec sa bande et sa fille. Mais actuellement...
Il revint sur terre en sentant une petite main tirer sur sa manche.

- Est ce que tu sais conduire papa ?

La question quelque peu inattendue de la rousse surprit le blond qui sourit doucement.

- Non trésor je ne sais pas conduire.

- C'est vrai ? C'est dommage...moi quand je serai grande je serai conductrice de bus.

Keigo eut un rire franc, face à l'absurdité des paroles de sa fille. Rire qui lui attira le regard des trois autres hommes qui furent quelque peu attendris par la gamine pleine d'innocence qui se trouvait devant eux. La pauvre si elle savait. Le blond s'arrêta de rire et se mit à admirer le visage de sa fille. Ce visage d'ange ne méritait pas d'être sali par la crasse et la suie. Il fut interrompue dans sa contemplation lorsque la voiture s'arrêta net, faisant sursauter les passagers. Il regarda à travers la vitre sale. Des traces de mains de précédents passagers étaient présentes sur le verre quelque peu amoché. Ces traces l' horrifiaient, s'imaginant des hommes et des femmes se débattre dans le véhicule, tentant de s'échapper comme ils le pouvaient. Ces gens étaient ils blessés à l'heure qu'il est ? Étaient ils même encore en vie ? Ou bien leurs corps pourrissaient-ils quelque part avec d'autres gens comme eux ? Était-ce ce qui les attendait eux aussi ? Mais bien que toutes ces pensées lui étaient désagréables, ce n'était rien face à la vision qui s'offrait devant eux au delà de la vitre.
Des femmes, des enfants, des hommes, des vieux des jeunes... Tous réunis ici, devant cette immense bâtisse à la forme rappelant un triangle. Tous, ayant un point commun les ayant mener ici. Du coin de l'oeil il aperçu un petit garçon qui devait sûrement tenir la main de sa soeur. Ils semblaient tous deux fatigués, leurs petits yeux vide de joie étaient soulignés de grosses marques noires. Cernes ou suie, il ne savait pas quel était le mieux. On les sortis de la voiture leur demandant d'avancer vers l'entrée du bâtiment. Tous les uns derrière les autres devant la porte de fer. Hitomi et Keigo serraient tous deux la main du blanc dans une tentative de réconfort.
Il passèrent lentement la grande porte. Ce qui se trouvait de l'autre côté du mur leur coupa la respiration.

//
Bjr, bjr !
Comment allez vous mes chers amis ?
Pas très joyeux tout ça, vous m'en voulez de les faire tant souffrir ?
Et bien désolé pour vous mais ça va pas aller en s'arrangeant :)

Une photo du Vél d'Hiv pour les curieux:

Pas très accueillant hein ?Sur ce,Zoubi, zoubi :3

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Pas très accueillant hein ?
Sur ce,
Zoubi, zoubi :3

( Je n'ai pas eu le temps de me relire en détail, n'hésitez pas à me signaler toutes fautes d'orthographe)

21/07/23-1200 mots.

1939-1944// Dabixhawks ( WW2 ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant