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NDA : Les dialogues en italique indiquent que les personnages parlent polonais.

Monde sans alter/omégaverse

Paris,15 juillet 1942.

Les chuchotements se faisaient de plus en plus paniqués. Les hommes discutaient dans leur langue maternelle. Des bribes de conversation arrivaient aux oreilles du jeune homme qui bouchait celles de sa fille, somnolente dans ses bras. Il caressait ses longs cheveux rouges la berçant doucement. Les mêmes cheveux que son mari avait autrefois. Son mari, qui se trouvait dans la cuisine de leur petit appartement. L'homme de la maison discutait avec des amis de la famille: Kai Chisaki et Tenko Shimura. Les deux garçons étaient de Pologne, comme eux, et avaient fuis le pays il y'a quelques mois suite aux évènements récents. Les chuchotements cessèrent un moment avant que Tenko ne reprenne.

- La pauvre Rumi, quand je pense qu'elle est encore dans ce bagne.

- Chut, parle moins fort. Kei est déjà assez angoissé avec tout ce qu'il se passe. Pas la peine d'en rajouter une couche.

Keigo eut un rictus face au manque de tact de son ami et à la discrétion d'éléphant de son homme. Il retint un soupir triste et continua de bercer sa fille qui avait à présent les yeux clos et une respiration calme. Il prit une grande inspiration. Le silence seulement troublé par les voix des trois hommes était apaisant. Les minutes passèrent dans cette même ambiance apaisée durant laquelle le blond se concentrait pour écouter la conversation dans la pièce d'à côté.

- Ils emmènent...bientôt...ordures...

De là où il était, il n'était capable de percevoir que ces quelques mots qui revenaient bien souvent dans la discussion. Son mari lui avait demandé de rester ici jusqu'à ce qu'il lui autorise à les rejoindre. La curiosité le démangeait. Doucement, il allongea sa fille sur son lit et sortit de la chambre le plus silencieusement possible. Il se campa devant la fine cloison qui séparait la cuisine du couloir et colla son oreille contre le mur.

Tenko- J'ai entendu dire qu'il ne prenaient que les Alphas adultes. Keigo et Hitomi n'ont rien à craindre.

Toya- Dis pas de conneries ces salauds prendront tous ceux à leur portée.

- Toutes façon, on y passera tous ensembles. Y'a pas d'issus...dit Kai en baisant la tête.

Un bruit sec retentit faisant sursauter les trois hommes. Toya venait d'abattre son point sur la table, secoué de sanglots silencieux. Il murmura de manière presque inaudible.

Toya- Je veux pas les perdre. Je veux pas qu'ils souffrent. Ce serait trop injuste. Ma fille...mes fils n'auraient même pas de quoi vivre quelques mois ...

Le blond, en l'écoutant parler, posa doucement une main sur son ventre rebondi, une larme roulant sur sa joue.

Dans la cuisine, la conversation reprit.

Kai- On sait bien...c'est vrai que c'est injuste mais on y peut pas grand chose Toya. Tu-

Il se fit soudainement coupé par Keigo qui fut prit d'une toux soudaine. Il essaya de la calmer en vain quand il sentit une main se poser dans son dos. Il se retourna pour faire face au regard sévère et inquiet de son mari.

- Kei, je t'avais dis de rester dans la chambre avec Hitomi.

- Désolé...articula difficilement le blond.

Toya l'aida à se relever et l'amena dans leur chambre ou il l'allongea sur le lit en lui disant de se reposer. Le blond acquiesça avant d'embrasser son homme et de s'endormir.
Il se réveilla une demi heure plus tard. Les invités étaient toujours présents. Keigo, décidé à participer à la conversation, quitta la pièce et se dirigea vers la cuisine. En entrant dans la pièce, il y trouva avec surprise sa fille qui sautillait toute souriante. Les autres garçons autour de la table souriaient aussi en regardant la petite fille toute guillerette. Le blond s'approcha de son mari. Toya lui indiqua de s'asseoir sur ses genoux, prétendant que toutes les chaises étaient prises. Il s'assit, prenant garde à ne pas lui faire mal.

1939-1944// Dabixhawks ( WW2 ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant