1 - Retrouvailles

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Le réveil se déclenche. La musique "Eye of the Tiger" retenti à la radio. La jeune fille grogne, et replonge la tête dans son oreiller, désespérée par cet émergement brutal. Elle n'est pas vraiment du matin. Elle soupire, puis se lève trop vite. Sa tête se met à tourner, et elle patiente quelques secondes, le temps que le monde revienne à la normale. Elle souffle, envoyant valser ses longs cheveux blonds ondulés. Elle regarde l'heure: sept heures.

Déjà ! La jeune fille bondit, récupère quelques vêtements au hasard dans son placard, et passe rapidement par la case salle de bain. Elle en resort deux minutes plus tard, habillée, coiffée et maquillée au minimum syndical. Perdre du temps en "trucs de filles", ça n'a jamais été pour elle.

- Clarke! Viens manger, c'est presque l'heure ! Hurle une voix.
- Oui, j'arrive maman! Répond-elle en criant.

Clarke récupère son sac de cours, puis descend quatre à quatre les escaliers pour finir assise devant la table de la cuisine. Sa mère passe une de ses mèches brunes derrière son oreille, et lui sert des pancakes de son autre main. La jeune fille s'empresse de les arroser de sirop d'érable, habitude prise lors de vacances au Canada.

- Cette nuit je rentre tard, je dois faire des heures supplémentaires à l'hôpital. Mais Marcus sera à la maison.

Clarke hoche la tête. Abby Griffin, médecin réputé, est parfois peu à la maison, ce qui peut se comprendre. Marcus, son beau-père, est quant à lui un peu plus présent. Coach sportif, ancien champion de haut niveau, ses horaires sont plus malléables.
Sa mère vient alors s'asseoir en face d'elle pour finir tranquillement son café, et lui demande:

- Pourquoi t'être levée si tard?
- Les cauchemars, répond laconiquement Clarke.

Son regard dérive au loin. Toujours les mêmes, depuis des années. Qui, le lendemain, la laissent morte de fatigue, et la réveillent en larmes. Depuis la rentrée scolaire, il y a une semaine, elle avait cru y échapper. C'est raté. Malgré la musique qui s'était déclenchée à la radio, prise par son subconscient, elle ne s'était réveillée qu'une demi-heure plus tard.
Sa mère ne répond rien. Elle sait ce qui hante les nuits de sa fille. Elle était là, quand c'est arrivé. Certaines blessures ne sont jamais totalement pansées. On fait juste semblant de les oublier...

La jeune fille se lève, et pose ce qu'elle à utilisé dans le lave vaisselle.

- J'y vais, Jasper doit m'attendre.

Sa mère lui fait signe tout en buvant sa boisson, et la jeune fille sort retrouver son ami, qui s'était accoudé à une fenêtre. Il lui sourit.

- T'en a mis du temps ! J'allais finir par croire que tu ressortirais en vraie fille!
- Bien sur Jasper.

Venant de n'importe qui d'autre, elle aurait remballé la personne. Mais lui était immunisé contre ses remarques acerbes. Jasper est le garçon le plus naïf qu'elle connaît. Il s'émerveille d'un rien, et manque cruellement de tact.
Après dix minutes de trajet et de discutions pour savoir si oui ou non Clarke commençait à se comporter comme une fille, ils tombent finalement sur Monty et Octavia. Les deux garçons se prennent virilement dans les bras, comme s'ils ne s'étaient pas vu depuis des semaines, et les deux filles se firent posément la bise, comme toutes françaises qui se respectent. La sonnerie du lycée retentit alors. Les quatre amis se séparent pour rejoindre leurs classes respectives: STI pour Jasper et Monty, SVT pour Clarke et Octavia.

Les filles montent alors au bâtiment scientifique pour leur premier cours de la journée, physique chimie. En se rapprochant de la salle, Octavia cache brusquement son visage derrière ses cheveux noirs.

- Qu'est ce qui t'arrive? Questionne Clarke, inquiète.
- Le prof... C'est bête je sais, mais il me fait vraiment peur.

La jeune fille blonde sourit pour détendre l'atmosphère. Ce n'est que ça! Depuis sa longue maladie, Octavia à toujours été un peu peureuse, mais aussi tête brûlé pour rattraper toutes les expériences qu'elle avait raté pendant de nombreuses années. La jeune fille avait donc l'habitude de soutenir et réconforter son amie.

- Ne t'inquiète pas, je reste à côté de toi.
- Merci Clarke.
- Dans le pire des cas, tu peux toujours demander de l'aide à Bellamy.

La jeune brune eu un faible sourire. C'est vrai que son grand frère est réputé pour être une teigne. Du haut de ses 18 ans et de sa terminale SSI, il était vraiment impressionnant. Et, comme si ça ne suffisait pas, ses yeux noirs de "beauté glaciale " mettaient toutes les filles à ses pieds.

Mais il aurait tout fait pour sa petite sœur. Absolument tout. Depuis sa maladie qui l'avait poussée à rester enfermer des années, il était devenu ultra-protecteur.

Pendant sa rémission, ses seuls rayons de soleil étaient lui et Clarke, qui, ayant tous les deux un fort caractère, se supportaient à défaut de s'entendre.
Clarke lui prend la main, la sortant de ses rêveries.

- Viens, ne craint rien.

Elles passent alors devant le professeur, habillé d'une chemise froissée et d'un pantalon strict. Il remonte d'un coup sec ses lunettes, et leur déclare:

- Il est huit heures deux mesdemoiselles. Vous devez être en cours à huit heures précises. Ne soyez pas en retard, la prochaine fois.

Le dédain est visible dans sa voix. Clarke, visiblement vexée, ouvre la bouche pour répliquer, mais Octavia la tire de toutes ses forces jusqu'aux dernières places libres, au fond de la salle.

- Évitons de nous faire remarquer dès début, murmure la jeune brune.
- Mouais, grommelle sa compagne.

Elles s'assoient en silence, après avoir salué discrètement les quelques personnes qu'elles connaissent. Les deux tiers des premières S les entourant sont encore de parfaits inconnus.

Le prof commence son cours de chimie, et est interrompu des les premières minutes. Il montre clairement son déplaisir, et ouvre la porte à l'inconnu qui vient de frapper.

Un homme grand, impressionnant. Sa peau brune met en valeur ses muscles, relativement visibles grâce à son débardeur blanc. Il fait heureusement chaud en ce début de septembre. Octavia soupire d'aise, et Clarke la regarde, outrée.

-Tu vas pas commencer? S'indigne la jeune fille.
- Il est mignon avoue.
- Pas vraiment mon genre, répond Clarke en chuchotant.

Mais elle continue de fixer l'homme, intriguée. Elle est persuadée de l'avoir déjà vu quelque part.
Après avoir discuté avec leur agaçant prof, celui ci prend alors la parole, et ses mots font rejaillir les souvenirs de la jeune fille.
Elle sait. Elle sait qui il est.

Touches moi si tu peux -The 100Où les histoires vivent. Découvrez maintenant