1 - Rencontre indésirable

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Jimin sauta sur le côté pour éviter de se faire asperger par une voiture, et se réfugia dans un snack, sa valise lui battant les jambes et sa sacoche en bandoulière

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Jimin sauta sur le côté pour éviter de se faire asperger par une voiture, et se réfugia dans un snack, sa valise lui battant les jambes et sa sacoche en bandoulière.

_ Monsieur ? demanda la vendeuse avec un grand sourire.

_ Je voudrais une pizza.

_ Tout de suite... Il ne fait pas très beau, aujourd'hui, n'est-ce pas ?

Jimin sortit sa carte bleue d'une des poches de sa veste.

_ Pas très, non.

_ Vous êtes nouveau dans le coin ?

Il sourit, hocha la tête.

_ Oui. Je viens de Séoul. J'emménage aujourd'hui.

_ Ah, Séoul... soupira la vendeuse. Ça va vous changer d'être ici. Notre petite ville est très calme, très reposante. Je suis sûre que vous vous y plairez.

_ Je n'en doute pas, acquiesça Jimin en réglant son achat sur le terminal.

_ Et... vous allez habiter où ?

_ Impasse des Glycines.

_ Oh... En tout cas, vous ne serez pas dérangé par le bruit. C'est un des coins les plus paisibles.

Jimin souleva son bagage avec un grand sourire.

_ C'est exactement ce que je cherche. Au revoir !

_ Au revoir...

La porte s'ouvrit en grinçant. Jimin essuya une rafale de vent humide et glacée et sortit stoïquement dans la nuit. Les vitrines illuminées dégoulinaient. La rue tout entière ruisselait, dans un fourmillement de couleurs reflétées par le sol détrempé. Vision impressionniste d'un jour de novembre.

Jimin changea sa valise de main et s'efforça de voir le bon côté des choses. Pas de panique. Il aurait préféré un climat un peu plus sec, mais dans quelques minutes il serait chez lui, à l'abri, bien au chaud. Et puis, il avait lu quelque part que la pluie était excellente pour les cheveux, alors.

La vue de la petite impasse fleurie lui rendit instantanément le sourire. Un amour de ruelle, bordée de maisons aux façades patinées par le temps. Il avait eu le coup de foudre à la seconde où il avait aperçu ce coin de paradis. Ce jour-là, il faisait un temps superbe. Un chat blanc moucheté de noir se léchait la patte arrière sur un muret. Une petite fille jouait à la balle contre un mur. Des géraniums-lierres dégringolaient des fenêtres. Un décor idyllique, sorti tout droit d'un magazine pour lecteur stressé, assoiffé de chlorophylle et de détente. Et puis, il avait découvert la maison, et la mauvaise humeur qui ne le lâchait pas depuis qu'il avait appris qu'il était une victime de la délocalisation s'était envolée comme par enchantement.

La bâtisse était un ancien hôtel particulier de deux étages, reconverti en appartements. Située tout au fond de l'impasse, elle ressemblait à un gros cube rouge et crème, coiffé d'un toit pointu en ardoise. L'entrée principale desservait le rez-de-chaussée et le premier étage. Pour accéder à son appartement, au deuxième et dernier étage, il fallait contourner la maison et emprunter un escalier de service adorable, avec une rampe en fer festonnée de lierre.

Impasse des Glycines - JIKOOKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant