Qingque

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Une divinatrice ordinaire de la Commission de divination. Elle ne serait jamais trop paresseuse pour ne pas s'accorder un bon moment de détente.
Conformément aux souhaits de ses parents, Qingque s'était présentée à la Commission de divination, mais le poste confortable auquel elle s'attendait était en réalité un travail acharné et intense.
Après plusieurs années de travail, Qingque avait affiné ses compétences. Quel que fût le département dans lequel elle était transférée, elle parvenait toujours à rester au bas de l'échelle.
Elle feuilletait des livres et jouait à des jeux de tuiles anciens pour passer le temps... Que pouvait-on demander de plus qu'une vie comme celle-là ?

I.

La légende de Qingque commence au lycéum.

Pour Qingque, depuis sa première année d'études jusqu'à l'obtention de son diplôme, tous ses résultats s'enchaînaient et se ressemblaient. Le mot Qingque était toujours suivi de la même mention écrite en toutes lettres : passable.

Au début, ses tuteurs ne prirent pas la peine de se pencher sur son cas, pensant que Qingque n'était qu'un esprit moyen inadapté au monde universitaire. Cependant, comme la même mention apparaissait sans relâche dans les registres d'examen, ses tuteurs commencèrent à soupçonner que cela n'avait rien d'une coïncidence.

Très vite, les longues conversations intimes avec les tuteurs étaient devenues monnaie courante pour Qingque. Quiconque aime les sophismes a déjà entendu ces phrases toutes faites : au début, elle était « calme et bien élevée », ou « surdouée ». Puis, plus tard, le ton glisse lentement vers le reproche, « Dommage que votre gros cerveau ne serve à rien », avant le feu d'artifice final : « Si seulement vous pouviez consacrer une telle intelligence à vos études, alors... » Toujours la même rengaine !

Mais Qingque savait quelle vie elle voulait mener, et ce bien mieux que n'importe lequel de ses tuteurs. Elle ne cessait de répéter « Oh oui, bien sûr », et « Oui, tout à fait », avant de faire demi-tour pour s'endormir à son bureau et obtenir savamment pile la moyenne lors de l'examen suivant. Voilà comment Qingque se protégeait face à la pression et aux menaces de ses tuteurs.

Ils finirent par perdre patience avec elle. Finalement, ils ne purent que laisser un message de conclusion plein de rancune, dans son carnet de fin d'année :

« Un défi d'excellence »

II.

Pendant plus de dix ans à la Commission de Divination, Qingque avait mené une existence discrète, tel un petit moineau inoffensif.

Après avoir suivi les directives de ses parents et occupé un emploi stable, Qingque pensait pouvoir pousser un soupir de soulagement. Toutefois, elle ne se rendait pas compte que la Commission de Divination, cet organisme chargé de recueillir des renseignements et de les organiser était un panier de crabes, un gouffre sans fin pour les paresseux, qui n'avait que faire de tous ses efforts. Ce travail de haute intensité avait plongé Qingque dans un tourment dont elle ne pouvait plus s'échapper.

Cependant, comme le veut le dicton : « Ce qui ne te tue pas te rend plus fort. » Qingque était devenue une professionnelle chevronnée. Elle avait appris quelques tours de passe-passe auprès de vieux roublards. Elle avait changé de département et travaillé sous plusieurs patrons. Mais à chaque fois, elle restait cette divinatrice de bas étage. On pouvait cependant l'affirmer sans crainte : cela lui allait parfaitement.

Cependant, deux choses continuaient de la perturber. L'une concernait la tradition du nouvel an qui consistait à rendre visite à ses parents pour discuter de la vie et de ses projets d'avenir, car elle n'en avait aucun. La seconde, c'était sa patronne, plus rapide qu'un boulier de jade pour lui donner du travail dès qu'elle la surprenait à bayer aux corneilles.

Qingque était résolue à améliorer ses compétences en matière de gestion du temps pour mieux échapper à la persécution de sa responsable. Hélas, elle ne comprenait pas que le destin était aux commandes et que chacune de ses pensées était gouvernée par l'omniscience.

III.

Le jeu du jade céleste était censé exister depuis l'époque de l'Empire antique, mais il s'était volatilisé pendant la longue période de dérive interstellaire de l'Alliance Xianzhou. Grâce à un divinateur anonyme de la Commission de Divination, les règles furent assemblées à nouveau et ramenées au Xianzhou des temps modernes, où la population eut la chance d'accéder à ce jeu de tuiles époustouflant basé sur l'astrophysique et les phénomènes célestes.

Bien sûr, les règles seules ne suffisaient pas. C'est pourquoi le divinateur a utilisé les plans de ses archives comme appât, afin d'attirer ses proches collègues de la Commission de l'Artisanat pour qu'ils fabriquent des tuiles de jade céleste ainsi qu'un plateau. La fonctionnalité du mélange automatique des tuiles était intégrée à ces plateaux et se démocratisa rapidement dans la salle de jeux Planche Quatra.

De nos jours, le jade céleste est l'un des jeux les plus populaires à bord du Luofu de Xianzhou. La divinatrice plaisante parfois à ce sujet dans les échanges épistolaires qu'elle entretient avec son compagnon artisan : à l'origine, elle destinait ce jeu à son plaisir personnel, et non à conquérir le cœur de millions de personnes à Xianzhou. Tout cela n'est que le fruit du hasard.

« Ma foi, ce n'est pas une mauvaise chose. »

« Après tout, si je peux utiliser ce jeu cérébral pour me détendre tranquillement, alors pourquoi m'en priver ? »

IV.

« Être heureux au travail est une forme d'art. »

« Premièrement, ne vous essoufflez pas à la tâche. Les supérieurs veulent voir leurs projets progresser à un rythme régulier avant d'atteindre la date limite, alors ne rendez jamais rien en avance. »

« Deuxièmement, ne prenez jamais l'initiative. Si les supérieurs ne vous disent pas personnellement ce qu'ils attendent de vous, ce n'est pas votre problème. »

« Troisièmement, ne travaillez pas dur tout seul dans votre coin, et ne vous battez jamais pour avoir de l'influence. Si vous le pouvez, essayez de trouver quelqu'un pour souffrir avec vous. Quoi que vous fassiez, ne travaillez jamais seul dans le but d'essayer de démontrer une quelconque aptitude. »

« Par la suite, vous pouvez féliciter vos pairs, à la fois comme un simple signe de reconnaissance et une façon d'investir dans votre avenir. Mais aussi comme un garde-fou contre l'éventualité d'une promotion de la part de vos supérieurs : une promotion signifie encore plus de travail. »

« Ce qu'il faut retenir, c'est qu'il y a trois principes de bas à respecter pour être heureux au travail : ne jamais prendre d'initiative, ne jamais dire non et ne jamais prendre de responsabilités. C'est compris ? »

Anecdotes :

◼ 青 Qīng signifie "vert" et 雀 Què signifie "oiseau" ou "moineau".

Honkai Star Rail : Le Lore des PersonnagesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant