Chapitre 2

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- DRIIIIIIIING !

La sonnerie me tire de mon sommeil. Super, j'ai dormi durant une bonne quarantaine de minutes ! Je me lève péniblement de ma chaise tandis que le reste de ma classe se précipite vers la sortie pour se rendre en cours de français. La salle est à l'autre bout de l'établissement, et j'espère ne pas croiser quiconque pourrait irriter mon humeur déjà bien trop sombre.

Une fois arrivée à l'aile 4, je tombe sur un groupe de filles populaires qui cherchent à tuer le temps.

Merde, il faut que je foute le camp.

- Oh, mais qui voilà ? Ce ne serait pas la gothique du bahut ? me lance Ashley.

Je ricane à ces paroles. "Bahut", sérieux, qui utilise encore ce mot ?

- Ça te fait rire ? Ça ne te suffit pas d'être une des plus grosse ratée ? me dit Ashley avec arrogance.

En plus de n'avoir aucun vocabulaire, elle ne sait même pas insulter.

- Je préfère encore est une ratée plutôt que de finir comme toi.

- QUOIIIIIII ?! Qu'est-ce que tu dis là ? me crie-elle en me plaquant contre les casiers pour ensuite me refaire le visage.

Bien que je puisse pouvoir me défendre, je n'en fais rien. Je ne sais pas, j'ai toujours été comme ça. Je suis d'avis que le fait d'harceler quelqu'un est comme un médicament pour eux, je les laisse donc faire.

Et non, je ne suis pas folle.

J'ai beau attendre, aucun coup ne fuse. J'ouvre les yeux et alors je le vois.

- Lâche-la, je suis le seul à pouvoir l'embêter.

C'est Arthur. Je suis à la fois contente et en colère qu'il soit intervenu. Pourquoi tout le temps lui sérieux ? Ça ne pourrait pas être quelqu'un de moins chiant qui viendrait me sauver pour une fois ?

- Ah, c'est toi. Salut l'alien ; je lui dis en guise de salutations, toujours plaquée contre les casiers.

- Salut sorcière ; me répond-il. Bon, je n'ai pas toute la journée, soit tu la lâches soit tu ressois mon poing en pleine gueule, Barbie.

Ashley le regarde de haut en bas, puis me libère à contre cœur, pour ensuite faire signe à sa bande de partir. Elle a beau ne pas avoir toute sa tête, elle a le sens des priorités.
Tout le monde connaît la réputation d'Arthur, et personne n'a encore réussi à le battre, ni même à lui tenir tête. Mise à part moi, mais ça on n'est pas vraiment obligé de le savoir.

Je me décolle, attrape mon sac à dos qui ornait le sol et m'apprête à partir, mais il m'agrippe par la bretelle de ce dernier.

Qu'est-ce qu'il veut encore ?

- Et alors madame, on ne dit pas merci ?

- Mhmm, merci ; je grogne.

- T'es de meilleure humeur d'habitude ; ricane-t-il.

- Ta gueule, je n'ai presque pas dormi de la nuit.

- Ah je vois, tu pensais trop à moi. Il faut dire que ma beauté est sans limite ; dit-il en tripotant ses cheveux noirs comme l'encre.

- Mais bien sûr, tu peux toujours rêver... je lui réponds en levant les yeux au ciel.

Nous marchons à côté en silence pour nous rendre jusqu'à nos salles respectives, en nous croisant quelques fois du regard.

Une fois arrivée devant la porte, je rentre et lâche un « désolée » avant de me rendre à ma place.

La prof ne semble même pas me prêter attention et continue tranquillement son cours. Le français est une des seules matières que j'apprécie. Contrairement à l'heure précédente, je ne m'endors pas et écoute la leçon de grammaire.

À 10h15, la sonnerie retentit pour laisser place à la récréation. Je rejoins Julie, ma meilleure et seule amie. Je n'ai pas pu lui parler ce matin et ça m'attriste un peu.

- Salut Léana ! me crie-t-elle en faisant de grands signes de bras.

- Coucou Julie ! je lui réponds en rigolant.

Nous sommes inséparables depuis la primaire, bien que nous n'avons aucun point commun. Nous sommes comme le Jour et la Nuit, mais notre amitié est plus forte que tout.

Je lui raconte ma matinée, et un grand sourire se forme sur ses lèvres lorsque j'évoque Arthur.

- Je sais à quoi tu penses, et je t'assure qu'il ne se passera jamais rien entre nous ; je lui dis.

- Mais bien sûr, et ma grand-mère c'est Michel Jackson !

- Tu ne changeras pas d'avis, hein ?

- Tu as tout compris ! me répond-elle en maintenant son sourire.

– Et sinon, ça se passe comment avec Théo ?

Elle rougit à la mention de son prénom. Dans le mil.

– Hier soir, il m'a ajoutée sur Snapchat...

– MAIS C'EST SUPER ÇA ! Pourquoi tu ne me l'as pas dit plus tôt ?

– J'allais t'appeler pour t'annoncer la nouvelle mais il m'a envoyé un message et j'ai été absorbée par la conversation... m'annonce-t-elle.

– Bon, je ne t'en veux pas, mais il faut que tu me racontes votre discussion en détails !

Je passe le reste de la récréation à l'écouter et à pousser de grands sourires dès qu'elle prononce le nom de son crush.

Je pousse un grognement de dégoût lorsque j'entends la cloche retentir une nouvelle fois et annoncer la fin de la pause. J'ai tout sauf envie d'aller en cours d'Histoire et d'apprendre la vie passionnante de quelqu'un qui n'est plus qu'un cadavre depuis bien des temps.

– Tu as cours de quoi là ? je demande à Julie.

– Physique... la matière que je déteste le plus...

– Oh ne te plains pas, moi j'ai Histoire.

– Ah, force. Cette fois ne te prends pas la tête avec M. Ramaniellou.

– Mouais, je vais essayer, mais je ne te promets rien ; je dis, peu convaincue.

– Bon, je te laisse. À plus tard ma Biscotte ! me crie Julie, déjà loin.

Je n'ai vraiment pas eu de chance en tombant sur ce prof raciste, de plus que ma mère est marocaine : j'ai donc hérité de sa peau mate, au plus grand désespoir de mon professeur.

Avant chaque contrôle, il fouille ma trousse pour voir si je n'ai pas caché d'antisèche, et est toujours déçu quand il constate qu'il n'y en a aucune.

Je m'apprête à entrer en classe, puis me fige sur place en réalisant à côté de qui je vais devoir passer le cours.
Mon sang ne fais qu'un tour.

***

Bonjour, bonsoir ! J'espère sincèrement que ce nouveau chapitre vous aura plu.
J'essayerai d'en sortir un minimum par semaine.
Tout commentaire constructif est le bienvenu !

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