Chapitre 6

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Je me retourne. C'est Noah, et il me fixe de ses grands yeux bleus à tomber. Merde, mes battements de cœur battent de plus en plus vite, ça va sûrement éveiller ses soupçons...

- Je... hem... qu'est-ce tu fais là ? tu lui demandes.

- Je me baladais, quand je t'ai vue de dos. J'ai donc eu envie de te parler.

- OK, mais là je vais manger.

- Oh, je vois. Ça te dit un ciné pour me rattraper, vendredi soir ?

Nous sommes mardi, ce qui fait qu'il m'invite pour dans seulement trois jours. Par chance, je n'ai rien de prévu ce soir-là.

- Ouais, pourquoi pas ? je dis, un sourire en coin.

- Parfait, je t'attendrais au UGC Quai de Loire, dans trois jours !

- C'est noté, à plus !

Je mange seule dans le réfectoire, et la journée passe plutôt vite. Je vois Julie durant les inter-cours, et nous nous racontons prestement nos journées avant de rejoindre nos classes respectives.

Dans les couloirs, je croise Arthur qui me bouscule de l'épaule volontairement. Lorsque je me retourne pour l'insulter, il me regarde déjà avec un sourire moqueur. Quel con.

Je rentre chez moi après la dernière sonnerie de la journée, et pousse la porte d'entrée.

- Salut maman, je suis rentrée ! je crie pour être sûre qu'elle m'entende.

Je l'entends descendre les escaliers au pas de course pour me dire :

- Fais moins de bruit Léana, ton petit frère dort et j'ai mis beaucoup de temps pour le bercer.

- OK, désolée ; je souffle.

- Tiens, tant que tu es là, va ranger ta chambre.

- Pourquoi ?

- Parce que les Leroy viennent dîner vendredi, et ta chambre est dans un état pas possible... !

Oh non, Arthur va venir manger chez moi... eh, mais c'est le soir où j'ai dit à Noah que j'irai au cinéma avec lui !

- Maman... je suis prise ce soir là...

- Et bien annule.

- Mais ça compte beaucoup pour moi...

- Inviter les Leroy compte aussi beaucoup pour moi. Maintenant arrête de discuter et va ranger ton bordel.

- OK...

Si j'ai renoncé si facilement, c'est parce que ma mère est à bouts de nerfs, et la contrarier la fatiguerait encore plus. Je monte les escaliers pour m'enfermer dans ma chambre.

Je prends mon téléphone et me rends sur l'onglet Snapchat de mes discussions avec Noah. Il ne faut plus que lui annoncer la nouvelle...

Je compose le message le mieux que j'ai pu faire :

Salut Noah, je suis vraiment désolée mais je ne vais pas pouvoir aller au ciné avec toi vendredi soir, car ma mère vient d'organiser un dîner surprise. On reporte à plus tard ?

Je clique sur envoyer. Le pauvre, il va croire que je ne veux plus de lui.

Il vient d'ouvrir mon message.
Il écrit.
Rien. Attendez, il vient de supprimer son SMS là ?
Il réécrit.
Cette fois il laisse une réponse :

Pas grave t'inquiète, je comprends. On le reporte à lundi soir ?

OK, nickel !

Il ne m'a pas harcelée de messages pour savoir où j'allais, ça montre bien à quel point il a évolué.

Je retourne dans le salon pour demander à ma mère :

- Arthur sera là ?

- Oui, comme d'habitude.

Et merde, encore lui.

- OK... je réponds, tout en remontant dans ma chambre.

À 20h30, ma mère m'appelle pour manger, ce qui m'oblige à raccrocher à Julie. Notre appel m'a fait beaucoup de bien.

Nous mangeons devant une émission télé, et je remonte dans ma chambre vers 21h15 pour lire Captive durant 2h. Asher m'énerve particulièrement.

Aux alentours de minuit, je range mon livre pour essayer de m'endormir. Une heure passe. Puis deux. Il est déjà 01h45. Mon insomnie n'a pas l'air de vouloir me lâcher.

Je me lève de mon lit pour me rendre dans le garage. J'allume la lumière pour apercevoir le magnifique sac de frappe que ma mère m'a offert pour l'anniversaire de mes 10 ans. Il est usé, mais le fait d'être en son contact m'apaise inexplicablement. C'est sûrement parce que la boxe m'a sauvée d'une mort certaine et de quelques viols. J'aime réellement ce sport.

Je m'echauffe tranquillement, puis enfile mes gants noirs. Je m'abandonne alors dans une série de crochets, de jabs, de cross et d'upercuts.

Lorsque je regarde l'heure tout en transpirant à grosses goutes, mon téléphone affiche 03h24. Ça me fait une bonne séance.

Je rentre dans la salle de bains pour prendre une douche rapide, et dès que j'ai fini de m'habiller j'entends mon frère Antoine pleurer. Je me lève pour aller le bercer, et je vois ma mère apparaître dans l'embrasure de la porte quelques secondes après.

- Mhmm... qu'est-ce tu fais là... ? me demande-t-elle, à moitié somnolente.

- Je me charge de calmer Antoine, va te recoucher.

- Mais... hem...

- Vas-y maman, ne t'en fais pas.

- Merci... me souffle-t-elle en sortant de la pièce d'un pas traînant.

Au bout de 10 minutes à l'apaiser, mon frère s'endormit dans mes bras. Je le reposais dans le berceau le plus délicatement possible, pour ne pas le réveiller. Je retourne ensuite dans ma chambre et m'enmitoufle dans la couette, pour sombrer dans un sommeil des moins reposants.

Je me réveille en sursaut. 07h12. J'ai encore fait un cauchemar. Cette fois, mon père revenait à la maison et me faisait vivre un enfer.

"Tout va bien, ce n'est qu'un rêve..." je dis, pour moi-même.

Je me lève, et constate que mon dos est trempé de sueur. Je vais donc prendre la deuxième douche de la journée. Je me savonne, me rince et enfile une serviette autour de ma poitrine.

J'arrive dans ma chambre et choisis un tee-shirt à manches longues moulant pour enfiler en dessous d'un tee-shirt oversize gris foncé. Je prends ensuite un cargo noir. Ma tenue va encore attirer les regards.

Je fais mon sac de cours, descends manger une poire et me dirige vers la porte d'entrée pour me rendre au lycée.

- Bonne journée maman !

- Bonne journée Léana... me dit-elle d'une voix fatiguée.

**

Coucou ! Je vois que vous êtes de plus en à lire mon histoire, et j'en suis très reconnaissante. J'essaie d'améliorer au plus mon histoire, mais n'hésitez pas à me donner des conseils !

Sur ce, bonne lecture !

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