Chapitre 4

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BORDEL, C'EST QUOI ÇA ?

Pourquoi Noah, qui m'a embrassé il y a 30 minutes est en train de tabasser Tristan, le meilleur pote de mon ennemi ?
C'est le scénario le plus improbable que j'ai vu de toute ma vie.

Je cours vers la scène, Julie sur les talons. Du sang coule toujours sur le sol goudronné de la cour du lycée.
Pourquoi personne n'est intervenu ?

– NOAH ! je crie. NOAH, ARRÊTE !

Il se retourne, et me fixe avec tristesse.

– Léana... dit-il les larmes aux yeux. J'ai pris de la drogue... forte... j'en peux plus... et j'ai appris que ce mec t'a aimé durant les cinq années de collège... je ne pouvais pas rester sans rien faire... je... pardon...

– Ce n'est pas grave, allez, suis-moi.

– Tu ne m'en veux pas ?

– On reparlera de ça plus tard.

Toute l'assemblée disposée autour du corps sanglant de Tristan est comme paralysée.

Ils n'ont sûrement pas l'habitude de voir quelqu'un dans cet état. Moi, j'ai eu un père violent. Ça forge.

– Bougez-vous, appelez une surveillante, une ambulance ! MAIS MAGNEZ-VOUS !

Ils me regardent, abasourdis, puis quelque-uns commencent à composer le 119, tandis que d'autres sont déjà partis à la recherche d'un adulte.

Je suis obligée de soutenir Noah avec mon épaule droite afin qu'il ne tombe pas, et Julie fait de même pour la gauche.

– Léana... murmure-t-il, à bout de forces.

– Je suis là, tout va bien.

– Mhmm... merci... On va où... ?

– Ne t'inquiète pas, je t'emmène dans un endroit sûr.

– Mhmm... d'accord...

Nous nous dirigeons vers l'ascenseur, et je demande à Julie :

– Tu as toujours les clés ?

– Oui, elles sont toujours là ! dit-elle en sortant un trousseau de sa poche.

Il faut obligatoirement avoir les clés de l'ascenseur pour pouvoir l'utiliser, et mon amie a eu une entorse par le passé et n'a pas rendu le trousseau, elle a donc un accès illimité sur l'ascenseur de cet établissement.

Nous entrons tous les trois dans la grande cage métallique, et j'appuie sur le bouton qui mène à l'étage numéro 2. Le mécanisme se met en route, et nous arrivons seulement au bout de quelques secondes.

– Direction la salle de service... je dis pour moi-même.

Nous arpentons les couloirs, et le poids de Noah commence à se sentir.
Nous arrivons enfin devant une petite porte où il est inscrit "seulement personnel". Tu parles, la moitié des élèves connaissent cette planque pour fumer durant la pause.

Nous entrons donc, et deux élèves sont assis par terre, un mégot à la main. En nous voyant arriver, ils rassemblement leurs affaires en vitesse, et se pressent de sortir de la salle en voyant Noah en piteux état.

Attendez, mais ce n'était pas Kate et Cameron qui étaient là ? Bon, de toute manière je n'ai pas le temps pour ce genre de futilités. Du moins, pas maintenant.

Je dépose Noah sur le peu de mètres carrés qu'offre cette pièce, et Julie fait de même. 11h53, ça sonnera dans deux minutes. Je vais sûrement rater le service de restauration et encore avoir des problèmes avec l'administration. Et merde.

Enfin bon, pour l'instant je dois faire face à quelque chose de plus important.

Je me lève pour aller chercher un kit de premiers soins accroché au mur en face de moi. Je l'ouvre et y vois du désinfectant, des pansements et de l'arnigel. Parfait.

J'ouvre le flacon de désinfectant et l'approche du visage de Noah. J'applique le liquide sur les plaies de ses mains, puis de son visage, et il grogne sous le picotement.

– Ne bouge pas.

– Mhmm... Léana...

– Oui ?

– Ne me laisse pas seul...

– Je suis toujours là, ne t'inquiète pas.

– Reste... avec moi...

Il est mignon comme ça, avec la levre inférieure saignante, ses cheveux blonds légèrement salis et son regard d'un bleu perçant planté dans le mien.

– Hem, Léana, ce n'est pas pour plomber l'ambiance mais la sonnerie s'est déjà arrêtée, et j'ai un rendez-vous important avec la CPE ; me dit Julie.

– Vas-y, je peux m'occuper seule de lui.

– Tu es sûre ?

– Oui, ne t'en fais pas.

– Merci... souffle-t-elle en s'éloignant.

Me voilà seule, avec le mec le plus populaire du lycée en sang,  dans une pièce de moins de 10m², un désinfectant à la main.
Quelle journée étrange.

Une fois les pansements posés et l'arnigel appliqué, je m'assois à côté du garçon qui va m'attirer, je sens, bien des problèmes.

– Ton mal de tête s'est arrangé ? je lui demande.

– Mhmm... oui... mais je suis épuisé.

– Ça ne m'étonne pas.

– Léana, je peux te poser une question ?

– Oui, vas-y.

– Cet Arthur, tu l'aimes ?

Hein ?

– Hein ?

– Vu les regards que vous échangez, ça m'étonnerait que tu ne l'aimes pas, ou au moins que tu ne craques pas sur lui.

Ça ne m'avait jamais traversé l'esprit que je puisse un jour l'aimer.

– Non, je ne l'aime pas. Je n'y ai même jamais pensé. Nous nous détestons, point final.

– Je vois...

– Pourquoi tu m'as demandé ca ?

– Oh, sans raison particulière...

– D'accord...

Arthur et moi, en couple ? Berk !

**

C'est encore moi ! Si vous lisez ces lignes, alors c'est que mon histoire vous plaît, et cela me fait extrêmement plaisir <3

J'essaye de publier le plus de chapitres possible, mais ce sera sûrement plus compliqué à la reprise des cours, et j'en suis désolée d'avance.

Sur ce, place au chapitre suivant !

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