Chapitre 1: Solitude interstellaire

57 8 16
                                    

Une dizaine d'années plus tard, Zephyr était devenu un pilote galactique, mais la vie ne l'avait pas épargné. Du haut de ses 1m80, il arbore des cheveux châtain lisses qui retombent négligemment sur son visage. Il s'habille toujours de manière décontractée, enfilant des vêtements qui semblent lui tomber sous la main, sans se soucier d'un style vestimentaire particulier. Ses yeux marrons, encastrés dans un visage marqué de creux au niveau des joues, reflètent une lueur d'ennui et de désillusion. Ses oreilles, de taille moyenne, sont parmi les rares traits de son corps qui échappent à la dégradation du temps.

Son cou imposant, témoignant de sa musculature robuste, porte les traces d'un passé mouvementé. Il s'efforce de garder son corps en forme malgré les épreuves, mais il est conscient des ravages que les derniers événements ont laissés, entraînant l'apparition d'un léger embonpoint.

Loin de l'image d'un héros brillant, Zephyr passe ses journées à se morfondre devant la télévision ou les informations, noyant ses déboires dans l'alcool. Il noircit les pages de son journal de bord avec des croquis abstraits et des pensées désordonnées, tentant en vain de donner un sens à sa vie chaotique.

Un jour, alors qu'il se trouve sur MODOR, une planète éloignée de la Bordure Extérieure, il entend parler d'une nouvelle technologie d'intelligence artificielle en temps réel développée par MELA. Cependant, il ne montre guère d'intérêt pour cette découverte et poursuit ses emplettes comme prévu. Le marché galactique est animé et coloré, rempli d'étranges créatures venues des coins les plus reculés de l'univers. Des échoppes offrent une myriade d'objets exotiques, des artefacts anciens aux gadgets futuristes, en passant par les ingrédients les plus rares et les plus étonnants. Malgré son apparence terne et usée, Zephyr se sent étrangement chez lui parmi cette diversité cosmique, se fondant dans l'anonymat de cette foule cosmopolite.

Mais l'argent manque cruellement à Zephyr, et il se voit contraint de puiser dans les économies que son père avait mises de côté pour le jour où il devrait partir. Les derniers souvenirs de son père le hantent alors qu'il fouille dans un vieux coffre poussiéreux, dénichant les crédits précieux qui lui permettront de survivre dans cet univers impitoyable.

Dans un éclat de souvenirs, Zephyr se retrouve propulsé dans un lointain passé, aux côtés de son père bien-aimé, Ryker. Un sourire nostalgique se dessine sur son visage tandis qu'il se remémore ces instants d'insouciance.

Flashback :

Le soleil éclatant se reflète sur les feuilles verdoyantes du jardin familial, créant un spectacle chatoyant de lumière et d'ombre. Zephyr, âgé de neuf ans, court joyeusement aux côtés de son père, Ryker, dans une course effrénée entre les grands et petits feuillages. Les rires résonnent, mêlés à la douce mélodie des oiseaux.

"Attrape-moi si tu peux, papa !" s'écrie Zephyr en riant.

"Je vais te rattraper, mon fils !" répond Ryker, espiègle.

Les deux complices se laissent porter par cette complicité unique, comme si rien d'autre n'existait dans l'univers. Leurs rires fusionnent dans une harmonie parfaite, se fondant dans le doux murmure de la brise.

Soudain, Ryker remarque que le son joyeux de la voix de Zephyr se tait. Une ombre d'inquiétude traverse son visage. Il accélère le pas, suivant son instinct paternel. Et là, il le voit : Zephyr gît au sol, se tenant le genou, les larmes aux yeux.

"Zephyr ! Mon petit garçon, ça va ?" s'exclame Ryker, se précipitant à son côté.

"Ça fait mal, papa..." gémit Zephyr, luttant pour retenir ses sanglots.

Ryker prend doucement son fils dans ses bras, apportant réconfort et soutien. Ils se dirigent vers la maison, où il prodigue des soins attentionnés à l'égratignure de Zephyr.

L'Amour ProgramméOù les histoires vivent. Découvrez maintenant