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Stacy

Trois jours. Trois jours que je ne l'avais pas vue. J'ai pourtant eu plein d'occasions de lui parler, mais elle finit toujours par partir avant que je puisse prononcer un mot. J'ai tout fait foirer. L'ambiance romantique m'a trompée. Elle ne me voyait pas du tout comme je la voyais. Mes efforts n'ont servi à rien. Je ne suis que l'amie de son frère, maintenant.

— Stacy ?

Gave me dévisage. J'ai dû encore rêvasser. Lui qui m'a invité dans sa chambre pour réviser. C'est si difficile de cacher ce que je ressens, surtout devant lui. Je peux encore sentir le poids de cette question : "Tu m'aimes ?" Je regrette d'avoir été aussi directe avec Oriella.

— Vu qu'on n'est pas trop dans le cours, je voulais te parler d'un truc. déclara Gave.

Je sais exactement ce qui va se passer. Gave va rompre notre amitié. Je n'aurai plus aucun lien avec elle.

— Tu as toujours été là pour moi. Je t'en suis très reconnaissant.

Et voilà. C'était la fin. Notre amour n'aurait pas duré plus de trois semaines. Le monde que j'avais bâtis autour de Oriella s'effondrait, laissant derrière un vide amer.

— J'ai des sentiments pour toi. M'avoua Gave.

Et voilà. J'allais... Attendez ! Quoi ? Le sol sous mes pieds semblait se dérober. Mon cœur battait la chamade, troublé par ces paroles. La surprise m'a frappée, en ayant le même effet qu'une décharge électrique.

— Je ne sais pas quoi te dire, balbutiai-je.

— Je sais que tu as toujours eu des sentiments pour moi. Je suis désolée de ne pas les avoir vus plus tôt, mais maintenant, nous pouvons être ensemble.

Il prit ma main, les yeux pétillants. À en juger son discours, on dirait que... Me dites pas que tout ce temps, il croyait que je craquais pour lui ? Je suis définitivement nulle en signaux. La fille que j'aime ne voit pas mes signaux alors que son frère les capte mal.

— Je vais être franche avec toi. déclarais-je. Je suis amoureuse de quelqu'un, mais cette personne n'est pas toi. Excuse-moi si je t'ai donné de faux espoirs.

Je me rapproche pour le rassurer, mais il recule vers la fenêtre. Le silence s'installe entre nous, lourd. Je le vois hésiter, partagé entre la déception et l'espoir, et cela me brise le cœur. Gave à toujours était là pour moi, et le fait de lui infliger cette douleur me pèse.

— J'ai besoin d'être un peu seul. indique-t-il.

— Je comprends.

À le voir se détourner comme ça, je réalise que notre amitié, risquait de s'effriter à jamais. Avec un soupir résigné, je me lève, prête à respecter son besoin d'espace. Un mélange d'amertume et de tristesse me gagne. Je savais que, quoi qu'il arrive, l'amour n'était jamais simple, et cette vérité me suivrait longtemps.

Par AmourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant