~Akame à la fête ~ Akame ~

2.

La maison hantée.

~

Kazuya venait tout juste de sortir de la maison devant laquelle l'attendait Jin en souriant. Comme chaque années depuis leur cinq et sept ans, ils se rendaient à la fête foraine de leur village.

C'était la première fois qu'ils iraient sans leurs parents, Jin avait désormais quinze ans et il avait refusé de se « coltiner » les « vieux ». Alors comme un grand il était venu chercher son ami et ils venaient de prendre joyeusement le chemin.

« Cette année il y a une maison hantée !

- Ah oui ? » Demanda le cadet avec appréhension.

Jin hocha la tête avec un grand sourire, affirmant qu'ils devaient absolument y aller !

Le châtain ne dit alors rien, il détestait déjà les films d'horreur alors que son ami insistait pour qu'ils en regardent, alors Kazuya finissait systématiquement blottit dans ses bras. Il échappa un soupir discret sans pour autant lui parler de ses craintes et ils arrivèrent enfin à l'entrée de l'endroit où la musique résonnait gaiement.

Jin attrapa son ami par la main et chercha à travers les allées ce dont il avait parlé. Le châtain essayait de le retentir en lui montrant d'autres attractions du doigt.

« Jiiiin. Viens dans le truc qui tourne ! Et ça là-bas ! Et le truc dans les airs !

- Après ! » Répétait-il.

Le jeune garçon n'eut d'autres choix que le suivre docilement et son aîné ne s'arrêta qu'une fois devant la façade effrayante du château hanté. Kazuya déglutit avec difficulté et bégaya qu'il ne voulait pas, mais son ami l'entraîna quand même, lui offrant sa place.

Il l'entraîna avec empressement par la porte ou le chemin commença à se faire noir. Le châtain tremblait et essayait de contrôler sa respiration, détestant les endroits clos et tout ce qui avait pour thème « horreur ». Jin riait en avançant, découvrant des morts-vivants en plastiques, ainsi que toutes sortes de bêtes affreuses.

« Regarde Kazu ! » S'exclama joyeusement l'aîné en brandissant une fausse araignée.

L'interpellé avait mis fermement ses mains sur ses yeux, refusant hermétiquement de voir. Il sentit alors une légère caresse se faire sur son bras et il échappa un petit cri, sursautant tout en donnant des coups dans les airs.

Il fut alors bien obligé d'ouvrir de nouveau les paupières, ne voyant plus Jin dans la lumière diffuse rougeâtre.

« Espèce d'imbécile tu te caches où !? »

Sa voix avait tremblée et l'angoisse le saisit alors qu'il se résolut à avancer seul dans le parcours.

« Jinou ? »

Il espérait qu'il se manifeste rapidement pour qu'ils puissent ainsi sortir, mais seul les bruits terrifiants des « fantômes » se firent entendre.

Inspirer.

Expirer.

Chaque pas était un vrai défi et il regrettait vraiment d'être sorti de sa maison. Il détestait vraiment ressentir cela, les larmes lui montèrent aux yeux et il se mordit nerveusement la lèvre.

Il détestait Jin à cet instant.

Sa crise de panique ne fit que s'accentuer quand quelqu'un l'attrapa subitement, hurlant un « aaaah » tonitruant. Kazuya crut mourir sur place et se débattit, réussissant à s'éloigner de son « agresseur » qui n'était autre que Jin, hilare.

« Tu devrais voir ta tête ! »

Le châtain se doutait bien qu'il devait être blanc et épouvanté. Son petit coeur battait furieusement et il ne réussit pas à retenir les larmes de couler toute seule, son angoisse et sa peur beaucoup trop vive.

Jin fut décontenancé et s'approcha instinctivement de lui, son estomac se serrant à la vue de ses pleurs.

« Kazu, bébé, pleure pas... » Murmura-t-il en l'attirant dans ses bras.

Son cadet s'accrocha à lui avec force, tremblant, les joues ruisselantes. Son ami l'entraîna contre une paroi et caressa ses cheveux mi-long, lui promettant de se faire pardonner, lui chuchotant d'autres mots réconfortants.

Le brun s'en voulait de lui avoir fait peur et de finalement ignorer à quel point il détestait ce genre d'endroit, surtout en se retrouvant seul. De longues minutes passèrent avant que Kazuya se calme et Jin essuya ses joues mouillaient.

« Ça va mieux ? »

Le plus jeune hocha légèrement la tête et son ami lui sourit.

« Je suis désolé. »

Il posa lentement ses lèvres sur les siennes, une tendre caresse, comme la douceur d'une plume. Kazuya rougit alors, mais ferma les paupières pour profiter de cet instant, toute l'angoisse s'envolant subitement. Il ne resta que de l'amour innocent entre eux.

Le brun finit alors pour s'écarter et Kazuya vit, malgré la mauvaise lumière, qu'il rougissait également en lui souriant. Le plus jeune avait les prunelles pleines de joie et il se mit sur la pointe des pieds pour embrasser sa joue.

« Ça va beaucoup mieux !

- On va manger une barbe à papa alors ? »

Kazuya hocha joyeusement la tête et ils sortirent de l'attraction, main dans la main, la peur totalement envolée laissant place à leur joie.