Prologue

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Prologue

– Simon, gare-toi ici.

– C'est pas ici qu'on est censé s'arrêter Raph.

– C'est toi ou moi qui donne les ordres ?

– À tes ordres Capitaine. Comme tu voudras.

Le prénommé Simon soupire et arrête la voiture au beau milieu de l'allée. La terre est plus sèche que jamais. Des bâtiments en ruine les encerclent et les surplombent de toute leur hauteur. Ils se sont sûrement écroulés le jour du fameux tremblement de terre, peu de temps après l'apparition du virus. À l'image d'une apocalypse, avec une fin du monde qui approche.

– Tout le monde descend, et plus vite que ça.

Tous se hâtent de sortir du pick-up d'occasion. Il est rouillé et a perdu sa couleur d'origine, un gris argenté lumineux. Il est recouvert de poussière, de sang séché et plusieurs rayures s'étirent le long de la carrosserie.

Ils se demandent tous ce qu'ils font dans cet endroit, n'ayant pas été informés de la destination de leur expédition. Ils se dévisagent tous dans le plus grand des blancs avant que Raphaëlle ne brise le silence.

– On n'a pas toute la journée, suivez-moi.

– Capitaine, quelle est la raison de notre venue ? se risqua à demander l'un d'eux.

– Les scientifiques m'ont demandée de leur ramener un contaminé pour poursuivre leurs expériences. D'après ce que nous savons, cette zone en est infestée, explique-t-elle.

– Pourquoi tu ne nous en as pas parlé plus tôt ?

– J'étais occupée et sans vouloir vous mentir, l'idée de vous parler de m'enchantait pas beaucoup.

Elle prononce ces mots sur un ton morne accompagné d'une expression blasée. Sa réponse ne semble étonner personne. Ils ont l'habitude d'entendre Raphaëlle parler ainsi. Toujours aimable. Toujours souriante. Toujours de bonne humeur. Un vrai plaisir de vivre avec elle.

Ils entrent dans un des immeubles écroulés en passant par une petite faille. Ils sont tous armés de pistolets ou mitraillettes et vêtus de cargos et de simples tee-shirt plus ou moins sales. À leur ceinture sont accrochées des grenades, qu'ils utilisent uniquement en cas d'urgence ou de danger extrême. C'est plus de la prévention qu'autre chose. Mieux vaut prévenir que guérir, comme aime si bien le rappeler Simon.

Ils marchent lentement et nous pouvons à peine percevoir le bruit de leurs pas. Ils savent ce qu'ils font, on ne peut le nier. Ils ont l'habitude. Depuis toutes ces années, c'en est devenu leur métier.

Ils débouchent dans une pièce spacieuse, sombre et vide. Le plafond menace de tomber, et rien, pas même une fissure, ne laisse apparaître la lumière du jour. Ils allument leur lampe de poche, leur permettant de ne pas se retrouver dans le noir total, encore que l'on ne peut voir qu'à deux ou trois mètres devant soi. Heureusement que la peur du noir n'existe pas ici. On ne se préoccupe plus de ce genre de futilités. La peur de mourir ou de se faire contaminer est bien plus importante.

Au fond de la pièce, apparaît un trou. Très étroit, mais assez large pour qu'un humain puisse s'y faufiler.

– Il n'y a personne ici Capitaine, annonce un membre du groupe.

– Tais-toi, lui répond la dite Capitaine.

Il ne bronche pas et continue d'avancer, sans même savoir ce qu'ils cherchent.

Brusquement, un homme sort de ce trou. Il ne semble pas au mieux de sa forme. Il avance vers eux en boitant. Extrêmement maigre, on dirait qu'il n'a pas mangé depuis plusieurs semaines. Il balbutie quelque chose d'inaudible. Du sang coule depuis sa bouche. Ses yeux rougeâtres inspirent la peur. Ses vêtements sont déchirés. On peut rapidement deviner qu'il est en pleine période de contamination. Ce n'est plus un humain, mais plutôt un zombie. Un contaminé.

Raphaëlle fait signe à ses compagnons de le capturer. Mais une horde de zombie débarque dans la pièce. Enfin zombies, le terme le plus approprié serait contaminés. Des contaminés qui ressemblent à des zombies. Ils ne possèdent plus d'yeux, leur teint est banc, leurs mains semblent démesurément grandes et ils détiennent des ongles longs et pointus, comme les sorcières. De vrais monstres assoiffés de chair et de sang.

La surprise peut se lire sur le visage de Simon, qui ne s'attendait pas à se retrouver dans cette situation. Toujours prévoir l'imprévu, c'est la règle d'or.

– C'était pas prévu ça. On fait quoi cap'taine ?

– À ton avis ? On les butte et on se tire.


Contaminés ( SOUS CONTRAT D'EDITION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant