Je regarde la lune, elle est presque pleine et elle éclaire légèrement la forêt, juste assez pour que l'on puisse s'orienter. Pourtant, quelques branches ou roches suffisent à me faire tomber. Je n'arrive pas à être attentif. Je ne cesse de regarder derrière nous, voulant être certain de ne pas être suivi.
Nous courons depuis presqu'une heure et je n'en peux plus. Je sens que chaque cellule de mon corps est vide d'énergie. Chaque pas est comparable à de la torture et mon corps ne pourra pas pouvoir endurer tout ça encore bien longtemps. Tout ce qui me pousse à continuer, c'est mon instinct de survie, mais même avec cet instinct, je vais finir par tomber.
Je sais que mon père pourrais encore continuer longtemps, mais ce n'est pas mon cas. De toute façon, je ne sens plus les chasseurs depuis longtemps déjà. J'en parla à Loukas, et comme réponse, il me dit qu'un village se trouve à environ deux kilomètres d'ici et que l'on devait s'y rendre le plus tôt possible peu importe. Malgré mon état, je décide de continuer ayant peur de la réaction de mon père si j'arrêtais.
Pendant que l'on court, je ne peux empêcher de regarder le ciel. Il n'y a aucun nuage pour cacher la lune ou les étoiles. On voit même ma constellation favorite, celle du scorpion. C'est à couper le souffle.
Soudainement, mon père tombe à genoux et se met à hurler. Immédiatement, je le rejoins voulant l'aider mais ma vision se brouille et un bruit strident fait bourdonner mes oreilles. Je plaque mes mains contre mes oreilles afin de faire cesser ce bruit, mais sans résultat. Je crois que je cris, je ne suis pas certain, tout ce que j'entend c'est ce bruit sorti de l'enfer. Je comprend maintenant pourquoi mon père était dans cet état. Je m'effondre à mon tour pour ensuite apercevoir des silhouettes s'approchant de nous. Je sens que mon esprit quitte mon corps peu à peu. Je me dis que, ça y est, je vais rejoindre ma mère.
* *
*Je suis réveillé par un liquide froid qui m'a été balancé au visage. Je ne comprend rien. J'ai mal à la tête, ma vision est brouillée, je ne peux pas bouger et je n'ai aucune idée d'où je suis. J'entend des voix au loin, je n'arrive pas à savoir ce qu'elles disent, elles sonnent seulement comme un écho. Qu'est-ce qui m'arrive?
Petit à petit, mes sens semblent revenir à leur état normal. J'ai réussi à entendre quelques mots comme « meute » et « Loukas ». Mon père est donc sûrement ici aussi. J'essais de sentir son odeur, mais tout ce que je sens, c'est du sang, beaucoup de sang.
Sans que je ne m'y attende, quelqu'un m'empoigne le cou, pour ensuite m'électrocuter avec je ne sais quoi et me relâcher. L'effet est immédiat; je reprend conscience complètement. Pourtant, je ne sais toujours pas plus ou je suis, ni qui sont les gens en avant de moi. Cependant, j'ai de forts doutes qu'ils soient des chasseurs, je ne les reconnais pas. De plus, ils ne peuvent pas être des loups-garous, puisque je l'aurais sentis.
Pris de panique, je tente de m'enfuir, mais des chaînes me retiennent au sol. Plus je tente de les briser, plus je m'affaiblis. De l'aconit tue-loup (une plante toxique pour les loups-garous, qui peut les affaiblir, les rendre inconscient ou même les tuer en grande dose) se trouve un peu partout dans la pièce. Conscient que mes efforts ne font que me nuire présentement, je m'arrête et en profite pour regarder ceux qui me tiennent prisonnier.
- Alors, le petit loup est fâché? Dit un des trois homme avec une moue. Celui qui avait parlé était nettement plus grand que les autres, sûrement le leader du groupe.
Les deux autre rient à sa remarque et je commence à grogner. À peine avais-je commencé que je reçois un violent coup sur la mâchoire avec une barre de fer. La douleur est infernale, mais j'essaie de ne rien laisser paraître.
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La bête en moi
WerewolfJ'ai perdu ma mère et ma liberté dans la même nuit. Des hommes mystérieux nous on capturés pour que l'on puisse décimer la meute qui terrorise le village de Gaplan depuis quelques semaines. À qui est-ce que je peux faire confiance dans cette nouvell...