Chapitre 13: Provocations

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Deux jours s'étaient écoulés depuis que j'avais vu une facette dont je ne connaissais pas de Mr. Jones. Une facette que j'aurai préféré ne jamais connaître. Je le détestais à présent.

Ne pouvant plus me contenir, je décidais alors d'appeler Leah pour lui en parler.

"Allo meuf ? Ça va ? Je t'ai pas vu depuis 2 jours."

"Non ça va pas. Faut que je te parle." disais-je.

Je lui racontai alors tout ce qui s'était passé depuis l'incident avec Luke, la soirée ou Mr. Jones était venu chez moi, le lien qui s'était créé entre lui et moi et comment mon professeur avait tout ruiné il y a quelques jours.

Il y eu un silence pendant un instant. Leah resta bouche bée quelques instants à l'autre bout du téléphone.

"J'espère que c'est une putain de blague. Je vais le tuer quand je le vois lundi, attends seulement."

J'esquissais un petit rire à ses mots. "Alors, t'es pas surprise qu'il y ait eu quelque chose entre notre prof de psycho et moi... ?" demandais-je, l'air de rien.

"Franchement, pas du tout. C'était visible à 100 kilomètres. Même un aveugle pouvait le remarquer."

"Super, merci meuf." répondis-je avec le sourire.

"Plus sérieusement, il veut juste jouer avec toi, y'a rien de sérieux pour lui. Alors ignore le, montre que ses manigances ne t'atteignent pas, reviens en cours comme si de rien était, trouve-toi un mec et montre-lui que tu t'en fous de lui."

Ses paroles me firent l'effet d'une douche froide, comme si je me réveillais d'une illusion que je m'étais créée de lui. Je crois que j'avais juste eu besoin d'attention à ce moment et j'avais seulement idéalisé chacune de ses actions. Leah n'avait pas tort, il était temps que je me réveille.

Grace à ce nouvel état d'esprit je continuai ma semaine tranquillement. Mr. Jones et moi continuâmes de nous ignorer mutuellement, même si je ressentais de temps en temps son regard se poser sur moi. Mais je redoutais cependant le jour de notre réunion prof/assistante, vendredi, qui arriva bien plus vite que je ne l'avais imaginé.

La sonnerie mit un terme au dernier cours de la journée, et je me levai en direction du bureau de Mr. Jones, sans aucune motivation. Je ne pris pas la peine de toquer et rentra directement dans la pièce. A ses yeux écarquillés, je vis que mon action l'avait surpris, mais il s'en remit rapidement et me fit signe de m'installer.

"Assis toi, on va commencer avec les dossiers personnels."

Ainsi débuta notre petite réunion, sans aucune familiarité échangée. L'ambiance était froide et professionnel, ce qui changeait beaucoup de ce à quoi je m'étais habituée. Je n'aurais jamais cru que notre routine aurait pu me manquer. Cette pensée m'amena un sentiment de nostalgie.

Alors que je me penchais, les mains posées sur son bureau, face à lui, je vis ses yeux scruter mon décolleté, comme un adolescent pervers.

Il se fout de moi ? Sa Kaitlyn ne lui suffisait pas ? C'est ce qu'on allait voir.

J'esquissai un sourire de gagnante.
Les hommes, le sexe faible.

Il y a 2 semaines, cette scène aurait pu me procurer du désir, mais dans le contexte présent, c'était pitoyable. Cela ne faisait qu'attiser ma haine envers lui.

C'était alors qu'une idée me vint en tête. Amusons-nous un peu.

Je poussai mon stylo dans sa direction, mine de rien, et en profitai pour me pencher davantage vers son visage, jusqu'à que mes seins se posèrent entièrement sur son bureau, lui donnant un accès complet sur mon décolleté.

Mr. Jones sembla se figer, portant désormais toute son attention sur la vue qui s'offrait à lui. Sa respiration se fit plus irrégulière et lorsque nos regards se croisèrent, j'en profitais pour l'abattre.

"Vos yeux sont censés être rivés sur les dossiers et non sur mon décolleté, Mr. Jones."

Il eut un mouvement de recul et je ressentis à son aura qu'il était frustré. Ma phrase venait de l'irriter au plus haut point. Mes propos étaient illustrés par le stylo serré entre sa main veineuse, sur le point de se briser. Cependant, je décidais de m'arrêter là et retournais à mon travail, mon objectif atteint. Je lui avais tenu tête et prouver que je pouvais être aussi cruelle que lui. Je pouvais ressentir que l'air de la pièce avait changé.




Une fois notre réunion terminée, je m'apprêtai à sortir du bureau, quand une main m'attrapa par le poignet et me plaqua violemment contre le mur. De son autre main, il m'attrapa le visage et le serra entre ses doigts. Je rencontrai ses yeux, plongés dans les miens, et je ne pouvais m'en défaire. Malgré ma colère contre lui, ils avaient un pouvoir hypnotisant sur moi, que je ne pouvais décrire. Profitant de mon immobilité, il passa un regard lourd de frustration sur ma bouche, descendit sur mon cou, toujours sous l'emprise de sa main, et se posa enfin sur mon décolleté, ou il y resta quelques secondes. 

Sa mâchoire se contracta en voyant que je lui tenais toujours tête, ce qui s'avérait être une tâche très difficile, surtout lorsqu'il s'approcha doucement vers mes lèvres mais finalement, se détourna pour atteindre mon oreille gauche. Ce simple petit geste accentua la proximité de nos visages. Le souffle lent, il me chuchota d'une voix rauque :

"Tu pensais sincèrement pouvoir mettre un pied en dehors de ce putain de bureau après m'avoir provoqué de la sorte ?"

"Et toi tu pensais pouvoir m'impressionner avec ton putain d'air angélique et manipulateur ?" lui sortais-je sans aucun remords.

Cette phrase provoqua en lui un sentiment nouveau que je ne pouvais encore déchiffrer. J'eus l'impression à ce moment précis qu'un éclair traversa son regard sombre et pendant un instant, son masque d'indifférence tomba. Juste l'instant de quelques secondes.

Mes yeux se posèrent sur ses lèvres ou son bel arc de cupidon ressortait. C'était comme si ces derniers m'appelaient pour que je puisse mettre fin à la distance qui séparait nos deux visages.

A cet instant, mon corps parla à ma place. Ma tête s'inclina, désormais effleurant le bout de ses lèvres et c'est là que nous respirions le souffle addictif de l'autre. Partageant alors la haine, la frustration et le désir qu'on éprouvait l'un pour l'autre, la tension indescriptible qui était née fut briser par la voix glaciale de mon bourreau.

"En y réfléchissant bien, tu n'en vaut pas la peine, gamine. Ton niveau n'égalera jamais celui de Kaitlyn."


C'était à cet instant précis que quelque chose venait de se briser en moi. Le peu de confiance en moi que j'avais acquis venait littéralement de disparaître en une seule phrase. Ses mots crus me remirent les pieds sur terre et je me rendais à l'évidence que je ne serais jamais cette femme.

Je m'étais sentie totalement humiliée par ses paroles blessantes. C'était comme si tout venait de s'effondrer autour de moi.

Avant que ma vision ne commençât à se troubler, je le repoussai d'un geste brusque et quitta la pièce en vitesse.

Lui, Mon Ange DéchuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant