Lui, Mon Ange Déchu

Chapitre 15 : Deuil

Quoi ?

Mais comment était-ce possible ? Pourquoi lui ? Et où était passé Leah dans ce cas ? Je devais vite la retrouver, elle devait sûrement être chez elle.

Je me précipitais alors en dehors de mon établissement qui commençait déjà à s'attirer les troupes de la police et des pompiers. Je réussi malgré les routes étroites à me tirer de cet endroit et à rejoindre le premier arrêt de bus qui se présentait à moi.

30 min. Je devais attendre 30 minutes avant l'arrivée du prochain bus. Putain. Je cherchais un autre moyen de m'y rendre mais impossible. C'était alors qu'une Jeep Wrangler 4x4 noire s'arrêta devant mon arrêt. La vitre teintée se baissa et le visage de mon cher professeur apparu.

"Monte, je vais t'emmener chez ton amie."

Le CULOT. S'il pensait que j'allais monter dans son camion, il se mettait le doigt dans l'œil.

J'ignorais alors ses paroles en tournant la tête et plaçais mes écouteurs dans mes oreilles et m'en alla en direction de la maison de ma meilleure amie.

C'était alors que mon professeur sortit de sa voiture et avant que je ne puisse le remarquer, je me retrouvais sur ses épaules, tel un sac à patate.

"Relâche-moi tout de suite." lui disais-je sur les nerfs.

Ne m'écoutant pas, il me mit dans la voiture, côté passager et me claquait la porte au nez.

"Tu comprends le langage humain ? Le consentement ça te dit quelque chose ?"

"Bon tu te la ferme ? Je t'emmène, point barre. Ne me parle pas si cela te chante mais ne me casse pas les oreilles en couinant comme une pie."

Mais il est sérieux là ? Je viens de voir le cadavre du copain de ma meilleure amie dans les couloirs de mon lycée, entrain de baigner dans une mare de sang, et n'est même pas foutu de me parler comme un humain civilisé ? Quel connard.

Je ne répondis rien et me murais dans mon silence pour le reste du trajet. Je ne pensais qu'à une seule chose : Comment allais-je annoncer la nouvelle à Leah ? Elle allait être dévastée et cette pensée me brisait davantage le cœur.

Enfin arrivée, je m'empressais de sortir de la voiture et claquais la porte sans un seul mot pour l'homme qui se trouvait au volant. Il m'avait peut-être aidé aujourd'hui, mais jamais je n'oublierais l'humiliation que j'avais subie l'autre jour, dans les toilettes du lycée.

Je m'avançais sur le perron de sa maison et m'arrêtais un instant. Je ne sais pas si je peux y arriver. Je pris une bouffée d'oxygène puis toquais à la porte.

La seconde d'après, la porte s'ouvrit à la volée et le visage de ma meilleure amie apparu dans mon champ de vision. Instantanément, les émotions que j'avais refoulé cet après-midi revinrent à la surface. Le choc, le deuil, l'anxiété. Cela se devait se montrer sur mon expression, car le sourire de Leah s'effaça.

"Qu'est-ce qu'il s'est passé ?" Demanda-t-elle.

Les mots refusaient de sortir de ma bouche. Leah attendit plusieurs secondes avant de soupirer et m'inviter à l'intérieur.

Je restais plantée au milieu de son salon pendant qu'elle s'afférait dans la cuisine pour nous concocter un thé. Elle revint avec une théière en main et me força à m'asseoir sur le canapé.

"Bon, tu commences à me faire peur. Qu'est-ce qu'il y a, Lulu ?"

"Leah... S'il te plait, promets-moi de rester calme."

Mon amie haussa les sourcils mais m'écouta. "Euh, d'accord."

"Il y a eu un meurtre au lycée. Elle fit les gros yeux mais me fixait pour me dire de continuer le récit. Son corps a été découvert dans le placard à balais de l'établissement. Au début j'avais tellement peur que ça soit toi puisque tu ne répondais à aucun de mes messages !"

"J'étais simplement malade, rien de plus, ne t'inquiète pas Lulu." me fit-elle avec un doux sourire que je lui rendis.

Après un petit moment de blanc, Leah sortit du silence :

"Luciana, à qui appartenait ce cadavre ?"

Je baissais la tête en direction du sol et commençais à jouer avec le bout de mon pull. Comment devais-je lui annoncer ça ?

Je pris mon courage à deux mains, de toute manière elle le saura un moment ou un autre donc autant lui dire moi-même.

"Je suis tellement désolée... C'était celui de Kevin."

Coup de massue. Plus un seul son ne sortit de la pièce. Leah avait arrêté tout mouvement et ses membres commençaient à trembler. "Non... C'est- ce n'est pas possible..." murmurait-elle avec une voix cassée.

Les larmes commencèrent à dévaler sur ses joues, une à une, sans s'arrêter. Je me levais alors pour aller la prendre dans mes bras et la réconforter du mieux que je pouvais.

"Ça va aller, je suis là..."

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Deux jours après le drame, les chaînes de télé, les journaux et les réseaux sociaux s'étaient emparés de l'affaire. Tout le monde ne parlait plus que de ça. Pourquoi ? Qui ? Quand ? Toutes ces questions étaient désormais dans les esprits de tout le pays. Car oui, l'affaire avait fait le tour de tous les médias possibles.

Suites aux infos, nous savions que le meurtre avait eu lieu dans l'enceinte de l'établissement, entre midi et une heure et par quelqu'un qui avait accès aux clefs du placard à balais ou le corps avait été retrouvé. Suite à cet évènement, j'étais restée pendant ces deux jours à ses côtés pour pouvoir la réconforter et être une épaule sur laquelle elle pouvait se reposer.

Nous avions ensuite décidé de mener notre propre petite enquête de notre côté pour rendre justice à notre ami, car il était sûr que la fac ne nous donnerait aucune autre info sur le meurtre. Ils voulaient seulement sauver leur réputation même si c'était mal barré, soyons honnête. J'avais été interrogé par la police sur la découverte du corps, ainsi que Mr. Jones et les autres professeurs qui étaient sur place.

Trois jours plus tard, l'établissement avait de nouveau ouvert ses portes malgré le scandale et l'enquête en cours. Leah et moi avions mis notre petit plan en marche ; elle s'occupait de récolter des informations par des bruits de couloirs pendant que moi j'essayais d'ne récolter auprès des professeurs puisque j'étais l'assistante de mon prof principal. Mais personnellement, mes recherches n'aboutissaient à rien, personne ne semblait avoir vu ou entendu quelque chose et je n'allais certainement pas demander à Mr. Jones de me donner les réponses à mes questions.

J'étais dans la bibliothèque de la fac lorsque j'entendis des chuchotements venant de la rangée derrière moi. C'était Ryan, le populaire riche de la classe. Il semblait parler à un monsieur, mais sa voix était plus qu'inquiétante.

"Tu dois impérativement faire disparaître ces foutus clefs et enlever toute trace de ton passage dans ce placard à balais." lui hurlait-il à travers son portable.

"Mais papa tu ne comprends pas ! Ils savent tous que j'étais en charge de nettoyer les salles de classes !". Sa vois tremblait.

"Si seulement tu pouvais arrêter de te foutre dans des crasses pareilles... Tu nous mets tous en danger merde !"

La voix au téléphone s'embrouillait de plus en plus et donc pour tenter de mieux entendre, je rapprochais mon oreille de l'étagère quand soudain, un des livres qui se trouvait du côté de Ryan tombait à ses pieds. Surprise, je me baissais pour éviter qu'il ne me voie et sortit directement mon téléphone pour envoyer un message à Leah :

"SOS AU CAFE OLYMPUS TOUT DE SUITE"

Je sortis immédiatement avant que Ryan ne m'aperçoive. Qu'est-ce que je venais d'apprendre...