✦༷༷ 1 ༣ཾ྄❥ 𝗠𝗢𝗡 𝗙𝗜𝗔𝗡𝗖𝗘́

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❥‧₊˚ 𝐄́𝐥𝐞𝐨𝐧𝐨𝐫𝐚

Je passe une journée assez tranquille, mais comme je l'ai appris au fil du temps, la tranquillité dans ma vie ne dure jamais très longtemps. À moins qu'une tempête ne soit sur le point de frapper dans les heures à venir, ce calme ne peut être qu'une illusion.

Je n'ai presque pas parlé aujourd'hui, et David non plus. Il m'a laissé devant la télévision, puis il est sorti sans un mot. Je ne sais pas vraiment ce qu'il est parti faire, et de toute façon, je n'ai pas le droit de poser la question...

Ce soir encore, je dors chez lui, comme presque tous les soirs d'ailleurs. Je cherche toujours à me rassurer... C'est mon fiancé, et je l'aime profondément. Alors, je m'efforce de croire que c'est avec lui que je trouve ce sentiment de sécurité... mais parfois, un doute persiste au fond de moi.

Soudain, mon téléphone se met à sonner. C'est ma meilleure amie qui appelle. Je sais déjà que cela va provoquer une nouvelle crise. Il déteste que je passe du temps avec elle. Il la juge trop "pute", comme il dit souvent, et ne supporte pas notre amitié.

Une vague de stress désagréable monte en moi. Avant même que j'aie le temps de tendre la main vers mon téléphone, il l'attrape. C'est devenu une habitude depuis deux ans... Peu à peu, il m'éloigne de tout le monde, m'isolant chez lui, m'enfermant dans cette vie. Mon père, lui, est souvent absent à cause de son travail. Pour lui, savoir que je suis ici, en "sécurité", est rassurant. Mais il ne voit pas que le véritable danger est juste devant moi.

— Putain !

Il balance mon téléphone à travers la pièce, comme si c'était lui qui l'avait payé. En réalité, je m'étais offert ce téléphone avec l'argent que je gagne en travaillant après les cours dans un restaurant. Même si mon père a de quoi m'aider, j'ai toujours préféré me débrouiller seule. Ou plutôt, la vie m'a forcée à apprendre à me débrouiller seule.

David vient d'une bonne famille, avec des parents qui lui ont toujours donné tout ce dont il avait besoin. Il a deux ans de plus que moi, mais malgré cela, j'ai souvent l'impression qu'il se comporte comme un enfant capricieux.

La peur m'envahit, profonde et incontrôlable. Elle me paralyse, me faisant trembler de la tête aux pieds. J'essaie de la maîtriser, mais je n'y arrive tout simplement pas...

David se met à marcher nerveusement d'avant en arrière, passant ses mains dans ses cheveux, un geste familier qui ne laisse aucun doute sur son état. Il est en colère. Le calme n'aura duré qu'une journée passée devant la télévision. Puis, comme à chaque fois qu'il se sent frustré ou contrarié à mon égard, il commence à crier, sa voix résonnant dans la pièce.

— Tu m'avais dit que tu n'irais plus la voir !

Sa voix éclate dans la pièce, pleine de reproches. C'est vrai, je l'avais promis... Mais Ivy est une vraie amie, la seule qui soit restée à mes côtés malgré tout. Contrairement aux autres, elle n'a jamais pris ses distances, même quand j'ai tout fait pour qu'elle me déteste. J'ai essayé de la repousser, de l'éloigner pour éviter les conflits avec David, mais elle s'accroche, répétant sans cesse que je suis sous son emprise. Et quelque part, je sais qu'elle a raison.

Mais... je n'arrive pas à m'éloigner de lui.

Est-ce que je l'aime ? Ou bien ai-je simplement peur de lui ?

Quand il commence à piquer une crise de colère, comme maintenant, mon réflexe est toujours le même : me recroqueviller dans un coin de la pièce, espérant passer inaperçue, espérant qu'il finisse par se calmer... Mais au fond de moi, je sais que ça ne fait que retarder l'inévitable.

Il frappe violemment le mur derrière lui, sa rage si intense qu'il y fait un trou. Mon cœur s'emballe, la peur monte en flèche. Je crains qu'il ne s'en prenne à moi. Il s'approche rapidement, me saisit brutalement par le bras et me relève sans ménagement avant de me jeter sur le lit.

— Tu vas lui répondre devant moi et lui dire que tu ne veux plus la voir ! C'est compris ?! hurle-t-il, le visage déformé par la colère.

Je tremble, sachant que je suis piégée. Ivy, ma meilleure amie, est une fille libre, indépendante, qui ne cherche pas à se caser. Mais elle a toujours été bonne avec moi. Jamais elle n'a essayé de m'influencer pour que je me détourne de lui ou pour nuire à notre relation. Je ne comprends pas pourquoi il la déteste autant... Peut-être parce qu'elle voit clair dans son jeu et qu'il le sait.

La seule chose dont je suis sûre, c'est que je vais devoir obéir. Je vais devoir faire ce qu'il m'a ordonné : dire à Ivy de me laisser tranquille... de couper les ponts avec elle, même si c'est la dernière personne qui me soutient encore.

— D'accord...

Ma voix tremble, faible et brisée. Je tente de retenir mes larmes, mais c'est de plus en plus difficile. Tout ça devient insupportable, une douleur sourde qui ne cesse de grandir.

Au début de notre relation, tout était différent. Pourtant, même à ce moment-là, je n'ai jamais été vraiment heureuse. Jamais. Il était beau, j'étais belle, et aux yeux des autres, cela suffisait à former le "couple parfait". Mais sous cette façade, il n'y avait que vide et solitude... et ça, personne ne le voyait.

Quand il m'a demandé en fiançailles, tout a basculé. À l'instant même où j'ai prononcé le mot "oui", tout a changé. Dès que nous avons annoncé nos fiançailles à nos familles, l'engrenage s'est mis en marche. Nos parents étaient ravis, convaincus que nous étions faits l'un pour l'autre, que cet engagement était une évidence, surtout parce qu'il avait été mon premier homme et mon supposé "amour sincère". Mais pour moi, ce "oui" a marqué le début de mon calvaire.

Depuis ce jour, je suis obligée de mentir à tout le monde. J'invente des excuses pour expliquer pourquoi je ne peux pas voir mes amis ou passer du temps avec ma famille. Chaque fois qu'on me demande pourquoi je ne viens plus aux rencontres familiales ou aux sorties, je dois cacher la vérité.

Avant, j'étais assez populaire. J'avais beaucoup d'amis, et lui aussi d'ailleurs. Mais il a réussi, lentement mais sûrement, à m'éloigner de chacun d'eux. Petit à petit, je me suis retrouvée de plus en plus isolée, sans personne vers qui me tourner.

Soudain, il me jette mon téléphone à la figure. Le choc est brutal, et une grimace de douleur traverse mon visage, mais je n'ose rien dire. Comme toujours, je me tais.

BARRIÈRE | Fp jones & Rafe Cameron Où les histoires vivent. Découvrez maintenant