✦༷༷ 2 ༣ཾ྄❥ 𝗥𝗘𝗧𝗢𝗨𝗥

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❥‧₊˚ 𝐄́𝐥𝐞𝐨𝐧𝐨𝐫𝐚

Sous son regard menaçant, je finis par répondre. Je n'ai pas le choix. Je déteste le voir avec ces yeux pleins de mépris, ce regard sombre, presque glacial, qui me donne des frissons. Ses yeux deviennent noirs, comme si des pensées malsaines traversaient son esprit. C'est effrayant... Comme si son amour s'était transformé en quelque chose de bien plus sombre, une sorte d'obsession. C'est ce qu'Ivy m'a toujours dit, qu'il ne m'aime plus vraiment, mais qu'il me possède.

Je vais évidemment dire ce qu'il veut entendre. Je sais trop bien que si je m'y oppose, cela ne fera qu'empirer. Il se mettra à hurler, ou pire... et je n'ai plus la force d'affronter ça. Je veux juste que tout se termine, qu'il se calme, qu'il me laisse tranquille... au moins pour un moment.

— Ivy... je t'ai déjà dit de ne plus m'appeler...

Ma voix tremble à peine, mais je m'efforce de paraître froide.

— Quoi ?! Il est là, c'est ça ?!

Je me mordille la lèvre, levant timidement les yeux vers lui. Il est toujours là, me fixant de son regard menaçant, comme s'il guettait le moindre faux pas. Je sens son impatience, son contrôle.

— Hum... j'espère que tu as compris le message.

Je dis cela d'un ton glacial, mais Ivy me connaît bien. Elle sait que ce n'est qu'un code, un moyen de lui faire comprendre que oui, il est là. Et que je suis forcée de lui parler ainsi. Rapidement, je raccroche pour mettre fin à cette conversation, sentant la pression dans l'air. Je lance le téléphone au bout du lit, comme si je voulais m'éloigner de cette source de problème, m'en débarrasser. Tout ce qui me relie à l'extérieur devient une menace ici... et je veux juste que ça s'arrête.

— Bien. Qu'elle ne te rappelle plus, sinon tu sais ce que je serais capable de lui faire...

Je hoche la tête, obéissante, bien que terrifiée. En réalité, je ne l'ai jamais vu faire du mal physique à quelqu'un d'autre. À part ses insultes et ses cris à mon égard, il ne s'en est jamais pris à moi de façon violente. Mais au fond de moi, je sais qu'il est capable de bien pire, surtout quand il est sous l'emprise de la drogue. Ses menaces ne sont pas à prendre à la légère, et je crains que le jour où il dépassera la limite soit proche.

Je n'ai presque plus le droit de sortir, sauf lorsque mon père revient à la maison. Quand il est là, David semble soudain devenir un autre homme. Il est plus calme, plus permissif, et me laisse un peu plus de liberté. C'est comme s'il savait qu'il devait jouer un rôle devant lui. Depuis une semaine, je prie chaque jour pour que mon père trouve une raison, n'importe laquelle, pour passer à la maison. J'espère qu'il viendra, qu'il sentira que quelque chose ne va pas, qu'il me sauvera de cet enfer silencieux.

Mon téléphone se met à sonner de nouveau, et la panique monte en moi. Je crains que ce soit Ivy qui rappelle, et l'idée me terrifie. Avant que je ne puisse réagir, il attrape le portable avec colère, ses gestes brusques traduisant toute sa rage. Sans même regarder qui appelle, il décroche.

— Quoi encore ?! hurle-t-il d'une voix agressive, son visage déformé par la colère.

Mais quelque chose change en lui après quelques secondes. Son expression se transforme, devenant soudain plus calme, presque respectueuse. Je ne sais pas qui est à l'autre bout du fil, mais vu le peu de personnes qui restent dans ma vie, je devine qu'il s'agit de quelqu'un d'important.

— Très bien, bien sûr monsieur, dit-il, d'un ton complètement différent, beaucoup plus contrôlé.

Il affichait soudain un sourire agréable, presque charmant, et je compris aussitôt : c'était mon père au téléphone. Il allait revenir à la maison ! Enfin, un moment de répit. Mon souhait avait été exaucé avant que les choses n'empirent, avant que David ne cherche à m'écraser pour un détail insignifiant.

Je me retiens de sourire trop ouvertement pour ne pas provoquer sa colère, mais à l'intérieur, je suis soulagée, presque joyeuse. L'idée que mon père soit bientôt là m'offre un peu de lumière dans ce quotidien sombre.

Mon père est rarement présent. Son travail l'emporte toujours loin de moi, et son absence a laissé un vide immense dans ma vie. J'ai grandi en manquant de son amour. Quant à ma mère... elle est encore plus distante. C'était une femme ambitieuse, plus intéressée par l'argent que par tout le reste. Même si mon père est riche, elle l'a quitté pour quelqu'un d'encore plus influent. Je la vois à peine, et je n'ai jamais eu son affection non plus.

Ce manque d'amour m'a peut-être poussé à rester avec David. J'ai toujours cherché la sécurité, un refuge, mais je réalise que je ne la trouve nulle part. Pas avec lui, et pas dans ma famille non plus. Pourtant, je continue de m'accrocher, espérant toujours que quelque chose changera.

Lorsqu'il raccroche, son regard a complètement changé. Il est soudain doux, bienveillant, comme l'homme dont je suis tombée amoureuse il y a deux ans. Un sourire se dessine sur mes lèvres malgré moi. À chaque fois qu'il me montre un peu d'affection, je retombe dans le piège. Je m'accroche à ces moments de tendresse, oubliant momentanément la réalité de notre relation.

Il s'assoit à côté de moi, sa main effleurant mes cheveux avec une délicatesse inattendue, les repoussant doucement en arrière.

— On va aller voir des amis, d'accord ? Et ensuite, je t'accompagnerai chez ton père. Ça te va ?

Je sais bien que mon avis n'a aucune importance. C'est une fausse question, une illusion de choix. Peu importe ma réponse, nous ferons ce qu'il a décidé. Mais je préfère éviter de le contrarier. Alors, je hoche doucement la tête, jouant le jeu. Le mieux est de ne pas le frustrer à nouveau.

— C'est parfait, dit-il en souriant.

— Bien, répondis-je, la voix basse.

Il se lève et part se changer, et je fais de même. Je sais exactement ce que je dois porter. Rien de trop voyant, rien qui puisse attirer l'attention. Je choisis des vêtements couvrants, sinon il pourrait se mettre en colère, et je n'ai pas envie d'affronter ça. Avant, je portais des crop tops, j'aimais me sentir libre dans mes choix vestimentaires, mais tout cela est terminé.

Nous montons en silence sur sa moto, direction la maison de ses amis. Je sais déjà ce qui m'attend là-bas. Ils me jugent, toujours prêts à prendre son parti. Pour eux, je suis la mauvaise dans cette histoire. Ils ne voient que ce qu'il leur montre, et moi... je n'ai plus envie de faire semblant. Je n'ai plus envie de les voir, de sourire faussement, de prétendre que tout va bien. Mais comme toujours, je n'ai pas le choix.

Nous nous asseyons autour d'une table, car c'est l'après-midi barbecue. L'ambiance devrait être détendue, mais je me sens tendue, comme toujours dans ces situations. Parmi les invités, il y a cette brune à la peau mate, incroyablement belle, je dois l'admettre. Elle ne cesse de me regarder avec cet air de supériorité, comme si j'étais insignifiante, comme un rat qu'elle méprise.

Je sais qu'elle est jalouse de ma relation avec David, ou du moins, c'est ce qu'Ivy me disait quand elle avait encore le droit de traîner avec nous. Cette fille était autrefois mon amie. Avant que David et moi ne rendions notre relation officielle, on s'entendait bien. Mais dès que notre couple est devenu public, elle a changé. Son comportement envers moi est devenu froid, presque hostile. Sa jalousie se transforme en aigreur à chaque fois que je suis dans la même pièce qu'elle, et cela rend ces moments encore plus insupportables.

BARRIÈRE | Fp jones & Rafe Cameron Où les histoires vivent. Découvrez maintenant