✦༷༷ 3 ༣ཾ྄❥ 𝗕𝗔𝗚𝗨𝗔𝗥𝗥𝗘

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❥‧₊˚ 𝐄́𝐥𝐞𝐨𝐧𝐨𝐫𝐚

Franchement, qu'elle se le prenne, ça ne me dérangerait pas... peut-être même que ça m'arrangerait, ou pas. Je sais que je finirais par me sentir seule, encore plus isolée dans cette foule.

Quand nous sommes entourés, David m'ignore toujours, comme si sa jalousie maladive se dissipait dans l'air. Il s'éloigne avec les autres garçons, riant et discutant, tandis que je reste là, à le regarder. Je sais déjà que c'est mon heure, le moment où je vais devoir faire face aux commentaires désobligeants des autres.

— Depuis que tu es avec David, il a totalement changé, lance une voix à côté de moi, tranchante comme une lame. Tu devrais vraiment arrêter de l'isoler de tout le monde.

Je tourne la tête vers la source de cette déclaration, et je vois cette brune à la peau mate qui m'observe, le mépris dans ses yeux. Je me sens piégée, incapable de défendre ma relation. Les mots semblent rester coincés dans ma gorge.

Et voilà, ça commence... Je bois ma bière d'une traite, sentant déjà la douleur sourde d'un début de mal de crâne, à cause de ses commentaires incessants.

— J'arrive pas à comprendre comment il s'est amouraché d'une gamine comme toi...

Je n'ose pas répondre. Je me retiens, bien que ma nature impulsive me crie de répliquer. Mais je sais que si je m'énerve, David me reprochera de tout gâcher et de porter la responsabilité de la situation. Je ne peux pas me permettre ça.

— En fait, t'es qu'une pétasse, ça doit être ça... Tu te la prends par devant ou par derrière ?

La voix de la brune résonne dans mes oreilles comme un coup de poing, pleine de mépris et de provocation. Je me sens rougir de colère, mais je sais que répondre ne fera qu'envenimer les choses. Je suis coincée dans ce cercle de reproches, entourée de regards qui me jugent, et l'angoisse monte en moi, oppressante.

C'était la goutte de trop. Je ne réfléchis même pas, et dans un geste de colère incontrôlable, je lui balance ma bière au visage avant de me lever de la table sans aucune délicatesse.

— La pétasse va te tuer ! je crie, furieuse.

Je monte sur la table, prête à lui asséner un coup de poing. La rage me consume, et je ne peux pas laisser passer ça.

— Oh, mais t'es malade ! Tu vas me le payer ! rétorque-t-elle, prête à se défendre.

Je vois qu'elle est aussi impulsive que moi, mais avant que je puisse lui rendre la monnaie de sa pièce, David et ses potes arrivent en courant. Il attrape cette fille par le bras avec force et la tire en arrière, la séparant de moi. Je la vois se cogner le genou contre une chaise, mais cela n'importe guère à David, qui continue à l'éloigner de la confrontation. Mes « poufiasses » se mettent à ricaner, et je sens la colère monter encore plus en moi, mêlée à une humiliation que je déteste. Je n'en ai pas fini avec elle.

— Je t'ai déjà dit d'arrêter tes conneries ! s'écrie-t-il, sa voix résonnant dans la pièce comme un coup de tonnerre.

Je ne dis rien et baisse simplement le regard, évitant son regard accusateur. Je sens la chaleur de la honte me monter aux joues.

— Tu vois pourquoi je ne te laisse pas sortir ?! reprend-il, les bras croisés, la frustration palpable dans sa voix. Parce qu'à chaque fois, c'est comme ça. Tu te comportes comme une sauvage et tu me fais honte devant tout le monde...

— Désolé... murmuré-je, la voix presque inaudible.

Il a raison. Je sais que je me comporte mal. Cette réalisation me pèse, et je me sens piégée entre ma colère et ma culpabilité. Je déteste le fait qu'il ait raison, mais je ne peux pas ignorer la vérité. Mon cœur se serre à l'idée de décevoir encore une fois, et un sentiment de tristesse m'envahit.

BARRIÈRE | Fp jones & Rafe Cameron Où les histoires vivent. Découvrez maintenant