En acquérant les affaires restantes de sa mère, Aibelyn découvre un journal intime qui va changer toute la conception qu'elle se faisait de sa vie . Est-ce qu'avoir toutes les réponses à ses questions est synonyme de libération ?
- Qu'est-ce qui t'arrive Aibelyn {se lit èyebeline}? Tu as un talent fou et tu le gaspilles dans l'alcool. Ces derniers temps tu n'es plus la femme aussi rayonnante que j'ai croisé il y'a deux ans ! Clama James
- La femme que tu as connu y'a deux ans ne connaissait pas son histoire et vivait aveuglément, je réponds après une gorgée de bordeaux
- Je ne te reconnais plus...
- Parce que tu ne m'as jamais connu. Tu as connu celle qui répondait à tes besoins sans te soucier des siens...je ne t'ai jamais aimé James. J'étais avec toi parce que c'était censé marcher mais plus on avance plus j'apprends à faire les meilleurs faux sourires , le coupai-je alors qu'il arrêta de manger
- Heureux de voir qu'on était sur la même longueur d'onde. Tu mourras seule Aibelyn Merland, tout comme ta mère, répliqua-t-il avant de se lever
Il balança des billets sur la table histoire de payer la note puis s'en alla en me faisant un doigt d'honneur.
Je ne saurais décrire ce que je ressens. L'alcool embrouille mes émotions. J'aurais peut-être dû y aller avec des pincettes et être plus reconnaissante du fait qu'il venait de me libérer de garde à vue. Je fais quoi maintenant ? C'est quoi la suite ?
Goodbye James.
Je me lève et avec difficulté je me rends jusqu'au parking. Dans mon état je ne conduirai pas alors je dormirai certainement sur la banquette arrière de ma voiture en espérant que mes pensées macabres ne m'empêchent pas de dormir. Cette histoire...avec ma mère, j'ai tant cherché à la connaître en espérant qu'avoir les réponses à mes questions effacerait toute la haine et les ténèbres que je porte en moi. Hélas, je sombre encore plus qu'avant. J'ai grandi sans mère. Sans l'amour d'une mère. J'ai grandi avec un père , un père qui me méprise et ne me considère pas comme sa fille. Je suis une honte pour lui. Le déchet d'une relation qui ne lui a apporté que peine et regret.
«avec des traits aussi similaires que les siens, tu resteras à jamais son fantôme qui me hante à mes yeux.» - m'avait-il dit alors que je n'avais que 9 ans
J'ai grandi sans amour, même si entre-temps mon père s'est remarié et j'ai pû voir pour la première fois le sourire qu'on fait lorsqu'on porte réellement quelqu'un dans son cœur. Ses enfants sont chanceux. Tandis que moi...je viens de perdre la chance que j'avais d'ouvrir mon coeur. Je n'ai jamais reçu d'amour alors je ne sais pas comment en donner.
Pff! Quelle vie! N'est-ce pas ?
Enfin bref, je suis enfin arrivée jusqu'à ma voiture. J'inspire un bon coup et essaie de réunir toutes mes forces avant d'ouvrir la portière de ma voiture. Un coinc...elle ne s'ouvre pas . Je me rappelle que je n'ai pas déverrouillé les portières , c'est vrai. Je saisi alors ma clef et appuie sur le bouton. Je réessaye et rien n'y fait, la portière ne s'ouvre toujours pas . Je commence à tirer sur la poignée telle une folle à bout de nerfs.
- Si elle ne s'ouvre pas , c'est peut-être parce que c'est la mienne , dit un homme sorti de nulle part
- C'est comme ça que vous draguez ? En racontant des âneries ? Je demande biaisée
J'entendis un bruit de clef puis la seconde d'après, le bruit d'un clac provenant de toutes les portières. Shit !
Il vint vers moi.
- La soirée a été longue hein ? Il demanda
- Vous avez une voix très suave , je notifie
- Merci, mais ça ne répond pas à ma question, il réplique
- Qu'est-ce que ça peut bien vous faire ? Je vais y aller, affirmai-je en le dépassant
Il m'arrêta en m'attrapant un bras et me ramena vers lui brusquement. Collée à son torse, notre position donnait l'impression qu'on était parti pour s'embrasser.
- Laiden , tu...
Une inconnue venait d'apparaître devant nous. Elle se stoppa à la minute.
- Tu ne changeras donc jamais, dit-elle en ayant soudainement comme une hausse de confiance en soi puis tapa la pose
Je le repousse instinctivement et m'éloigne. Ça va pas non ?!
- Grey, tu veux bien arrêter de me suivre partout ? Je vous ai dit que j'arrivais , il rétorque un peu furax
- Ouais mais on a décidé de bouger nous. On compte s'amuser cette nuit et toi tu nous retardes. Tout ça pour fricoter avec une nana que tu vas mettre dans ton lit ce soir et ghoster le lendemain, elle ajoute
- Euuuh, ouh ouh ! Je ne sais pas de qui tu parles , mais même dans mon état je sais qu'il ne s'agit pas de moi. Tout ce que je voulais c'était monter dans ma voiture , ton gars ou je ne sais pas ton quoi et toi vous pouvez aller vous faire foutre , ok ? Je réponds
- Tout doux la lionne. Laiden, on t'attend, elle dit avant de s'en aller puis revient sur ses pas - Oh hé ! Elle peut venir, je l'aime bien celle-là! Lâche-t-elle avant de repartir
Je me tourne vers lui pour lui lancer un scarface et lui se contente de hausser ses épaules .
- Tu veux venir ? Il demande
- T'as pas compris quoi dans «vous pouvez aller vous faire foutre » ? Le questionnai-je en retour
- Absolument tout , il dit tout sourire
Je souffle d'exaspération et le dépasse pour finalement retrouver ma voiture. Cette fois-ci je m'assure que c'est la bonne plaque d'immatriculation avant de déverrouiller mes portières .
« À la revoyure Aibelyn Merland ! » - entendis-je venant de loin
Cet homme a vraiment un problème. Et puis d'ailleurs, comment connaît-il mon nom? Encore un autre détraqué ou certainement un collègue de bureau. On est tellement à mon service que je n'en connais même pas ne serait-ce que le quart. En même temps même si nous n'étions pas des masses , le résultat aurait été le même. Je le vois démarrer sa voiture et partir. Bon débarras. Je monte et m'installe à l'arrière. En jetant mon sac , une partie du contenu en sortie et s'éparpilla. En regardant de plus près, une photo attira mon attention. Ma mère. Une photo de ma mère.
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Qu'elle fût belle !
Les larmes me montèrent instantanément. Mon coeur se resserra et je perdis mes forces , ce qui me poussa à tomber à la renverse sur la banquette.
