Kaël
La pression me poussait à serrer le gouvernail plus que nécessaire. Les nerfs à vifs, je devais faire une tête à en faire frémir les plus audacieux. Je transpirais à grandes gouttes depuis les derniers affrontements. Ma sueur m'assaillait de désagréables frissons, bien qu'inodore.
Je ne pouvais cependant pas en dire autant des villageois. Je plissais légèrement le nez. Entre les poussières qui l'irritaient et la vague saisissante quand ils soulevaient leurs aisselles. En plus des autres odeurs confinés...Pense à autre chose, mon vieux.
En réalité, j'étais comme prostré. Mes pensées m'envahissaient par vague prenante et énervante. L'appréhension me crispait chacun de mes muscles et s'accaparait sciemment mon sang-froid.
La réalité me fouettait durement le visage. Six ans. Six ans que nous baignions dans un désordre particulièrement dense.
Pour toujours être leur esclave. C'était tout ce qu'ils avaient souhaité depuis le début après tout, non ? Nous provoquer une haine qui nous pousserait à vouloir triompher par la vengeance.
A deux doigts de sauter d'un pont, pensais-je sarcastiquement. Quoique-
Ils nous avaient pris au berceau de la pré-adolescence. Au final, nous n'étions ni plus, ni moins que la somme de toute cette violence.
Putain de bordel de merde ! Qu'est-ce que ça m'emmerde de ruminer.
Je soufflais un bon coup tentant de contrôler les battements de mon coeur. L'eau éclatante devenait sombre et hostile. Nous évoluions maintenant dans un océan, tant éthéré qu'ésothérique à une vitesse de croisière. Le silence presque vertueux semblait une nécessité dans ce voyage périlleux. Mais aussi, qu'est ce que je me fais chier.
Les hommes de main ne prononçaient mot, songeant certainement aux évènement rocambolesques des dernières heures. Ou dormaient à poings fermées.
L'autre incapable assit à ma droite somnolait comme un paresseux. Mais c'est qu'il ronfle en plus!
Je cognai ma main sur le tableau de bord et le sortit violemment de sa transe.
- Va somnoler ailleurs tête jaune, lançais-je distraitement.
Le garçon aux cheveux roux tirant sur l'orange essuyait la bave qui coulait jusqu'à la bordure de son menton. Il peinait visiblement à revenir à la réalité.
- Ça te dérangerait d'être plus aimable, dit-il les yeux plissés par la fatigue.
- Ça dépend, lançais-je désinvolte. Ça te briserait les côtes d'être plus qu'un inutile.
D'ici, je sentais sa respirations saccadées et sans un mot, il s'en retourna plus remonter que jamais. J'esquissais un léger sourire. Niveau de troll ; dix.
Les yeux fixés sur la pénombre. La discussion, enfin le monologue du sénil me revenait doucement en mémoire. La tente d'un vert malade... leurs haillons en guise revêtements où régissaient une spirale bleu et grise. L'insigne de leur ancienne force armée, selon leurs dires...
***
- Et les gardes frontières, s'interrogea Gabriel.
- Si la situation est aussi critique qu'il le laisse entendre; il ne devrait pas poser problème s'il en reste, répondit Connal.
Jusque-là pas besoin de posséder unegrande maîtrise pour le comprendre effectivement.
- Correct, dit le vieillard. Mais croyez-moi, circulez dans le pays n'est pas un problème en soit. Enfin pas à notre échelle.
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Masters : l'éveil des dominants
FantasyUn monde magique peuplé des créatures les plus fantastiques, atypiques noyaux d'un équilibre solide s'écroule. L'humanité a cédé à ses intincts les plus destructeurs et le temps s'écoule dans un rythme impitoyable. Pourtant, six espoirs naissent des...