Chapitre 5 (A.A)

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Le regard dans le vide je tente d'observer les lieux qui m'entoure qui auparavant me paraissait si chaleureux, c'est ironique quand on sait ce qu'il s'y passe mais les tribunaux m'ont toujours attirés, l'ambiance et l'effervescence qui y règne.

Cependant aujourd'hui l'atmosphère y est pesante j'ai l'impression de redécouvrir les lieux, je me sens écrasé par toute cette pression environnante. 
Je tente de remettre de l'ordre dans mes idée lorsque la greffière et mon maître de stage m'intime de rentrer dans la salle.

Le président d'assise d'une voix sévère affirme :

- Vous rentrerez un à un dans la salle d'audience pour des questions de sécurités, les appareils électroniques devront être donnés au garde sur votre droite. J'attend de vous un engagement absolu envers la préservation de la confidentialité de cette affaire.

Le vieux appelle ensuite nom par nom chaque personne qui doit occuper un rôle dans le procès. D'après ce que j'entends, il leur fait un petit questionnaire sur leur activité, et ils semblent tous répéter quelque chose. Un serment sans doute, ou alors on devra signer un contrat ?

Hum. Je sais bien que le serment prend en droit la forme d'une affirmation solennelle pour attester de la véracité de ce que je dis. Mais bon. Rien ne m'empêche de parler de tout ce que j'entends ici n'est-ce pas ? Ce qui est plus fâcheux serait les conséquences. Genre, est-ce qu'ils vont me retrouver, me flinguer ou m'ignorer ? J'imagine que ça dépend de qui sera l'accusé.

Ces gardes du corps de merde par exemple, quelqu'un doit bien les avoir amenés ici mais je ne comprends pas pourquoi. M'informant que je suis la prochaine à entrer, ils me prennent mon téléphone et ma montre connectée d'un geste si brutal que je dois les repousser d'une tape sur la manche.

- Faites attention, je siffle agacée. Vous voulez arracher mes vêtements aussi ?

Le gros bodybuilder se retourne vers moi en grognant comme un chien énervé.

- On va vous fouiller avant que vous ne rentriez.

- Vous l'avez déjà fait avant. C'est juste pour me toucher hein ? je lance d'une voix forte, faisant se retourner plusieurs jurés qui attendaient leur tour.

Le garde du corps se prend une salve de regards désapprobateurs et des exclamions et soupirs choqués retentissent.

Il me lâche bien vite ce clochard.

En fait, la première fois il ne m'avait effectivement pas entièrement fouillé, il avait raison. Mais bon. C'est pas comme si cachais un couteau suisse dans mon soutif Victoria Secret pour aller à une simple audience, donc ça m'a fait chier qu'il essaie de passer ses grosses main sur moi encore. Beurk.

Il posa ses mains là ou maman avait dit qu'on ne devrait pas...

Ouais non, il peut dégager ses mains. Tant pis pour eux de toute façon. Si j'étais une terroriste ils seraient vraiment foutus, quelle bande de cons.

- J'appelle Madame Amor à entrer dans la salle d'audience, tonne la voix du président.

En franchissant les portes de la salle d'audience, l'ambiance écrasante me submerge instantanément. Le silence pesant est rompu uniquement par les murmures étouffés des personnes présentes. Les jurés, au regard sévère, semblent scruter chaque geste et chaque mot prononcé.

Mon cœur bat la chamade, mais je m'efforce de garder mon calme.
Je me dirige vers l'estrade des jurés sous le regard appuyé du président d'assise, il s'inclina pour attraper le dossier que je lui tendait, énumérant ainsi les informations présentes.

- Madame Amor, 19 ans étudiantes de deuxième année en droit ayant sauté une classe à l'université d'Harvard. Vous êtes ici pour un stage en tant qu'assistante greffière présidé par Mr et Mme Alleney. C'est bien cela ?

- Oui... c'est bien cela.

Je suis tellement impressionné face à tout cela que je ne parvient pas à cacher mon trouble et mon anxiété face à toutes ces mesures.

- Très bien à présent compte tenu du cadre exceptionnel de cette affaire il serait judicieux que vous prêtiez serment pour assister à l'audience, comme chaque personne ici présente.

Je trouvais toutes ces foutues mesures, règles et restrictions tellement absurdes. Bon sang on ne parlait que de deux hommes qui en étaient venu aux mains, cela ne mérite pas une telle protection c'est d'un ridicule.

Me rendant compte que je me tiens toujours devant le président d'assise, je refoule mes pensées afin de lui fournir la réponse qu'il attend.

- Moi, Aeryn Amor je jure de bien et fidèlement remplir mes fonctions, d'assister et de représenter les parties avec zèle, dans le respect des règles de déontologie et de confidentialité, je jure de ne révéler aucun élément des débats ou des informations confidentielles que je pourrais recueillir dans le cadre de cette audience.

Quand on apprend par cœur les formulations des contrats, articles et lois ça sert.

- Bien, installez vous.

Je m'installe donc sur une table présente à côté de celle des jurés en attendant Mme Alleney.
Après cela la salle d'audience commence à se remplir, le jurys, les jurés, les avocats du partie civil..

Vient enfin celle que j'assiste, Mme Alleney. Une femme à silhouette maternelle un petit peu ronde, chaleureuse enfin aussi chaleureuse qu'on peut l'être dans un tribunal en grosse robe noire.

- Tu dois être Aeryn n'est-ce pas ? Ma petite stagiaire. Il paraît que tu es très prometteuse, tu sais. John dit que même dans un amphithéâtre de 300 personnes tu sais te faire remarquer !

Ah bon ? Si je peux gratter ce que mon prof dit sur moi ça m'intéresse. Encore mieux si elle peut le convaincre de me foutre des bonnes notes à mes partiels.

- Haha, il a dit ça ? Je préfère ça plutôt qu'il me remarque quand je n'ai pas dormir de la nuit, effectivement, je lui souris, dévoilant mes charmes.

Et ça marche. Elle m'offre un visage rayonnant.

- Allons, ne te laisse pas trop aller sinon il ronchonnera ! Bon, je vais t'exposer tes taches enfin je présume que tu connais déjà mon rôle, j'assiste le magistrat, et toi tu vas aujourd'hui seulement m'assister en tant que support écrit, tu n'auras pas besoin de parler ne t'inquiète pas.

Elle est mignonne. J'aurai bien aimé parler devant tout le monde pour me donner un genre en fait, mais bon on ne peut pas tout avoir.

- Oh et une chose... fait Mme Alleney en plissant les yeux sur un ton de confidence. Tout, absolument tout ce que tu noteras sera à rendre à la fin de l'audience. Tu ne repars avec rien, pas un bout de papier gribouillé. C'est surtout pour cela que tu écriras sur papier comme au bon vieux temps.

Ils sont vraiment paranos.

- Oui, je trouve ça stupide mais c'est particulier aujourd'hui apparement...

Le magistrat chargé d'animer le procès semble (enfin) venir à bout de son questionnaire sur chaque membre du jury, et appelle le public de l'audience.
Et enfin la dénommé victime : Marcus Lemercier et l'accusé : Kace Salvatore...

AMOROù les histoires vivent. Découvrez maintenant