Chapitre 14 (K.S)

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𝓐𝓷𝓭𝓮𝓻 - 𝓓𝓮𝓬𝓮𝓶𝓫𝓮𝓻

« 𝓨𝓸𝓾 𝓳𝓾𝓼𝓽 𝓷𝓮𝓮𝓭 𝓼𝓸𝓶𝓮𝓫𝓸𝓭𝔂 𝔂𝓸𝓾 𝓬𝓪𝓷 𝓿𝓮𝓷𝓽 𝓽𝓸 »

Confortablement calé devant mon volant la vitre baissée, j'étudiais avec attention les détails de l'imposante maison que j'avais devant moi. Une bâtisse assez grande, blanche de style victorien sur deux niveaux avec quelques colonnes et terrasses, un joli jardin bien entretenu, et surtout un perron aux jolis escaliers menant à une porte très large.

Je me suis garé sur le trottoir d'en face, espérant... je ne sais pas. Je ne sais pas exactement ce que j'attends d'elle, mais je veux juste la voir.

Cette rue et ce quartier sont pas très crades, très... petite banlieue chic. Ça ne ressemble même pas à un quartier de New York, ici tout le monde arrose ses putains de petites fleurs, balade son clebs ou nettoie sa façade extérieure pour se faire bien voir par les pouffiasses de voisines hypocrites, et je mettrai ma main à couper que les gens ne ferment pas leur portes à clés ici.

Je ressens une pointe de mépris à cette pensée : c'est une petite ville d'hypocrites, avec un faible taux de criminalité sans doute, où les gens sont naïfs et se sentent à l'aise dans leurs putains petites rues pavillonnaires.

Enfin, c'est l'impression que ça donne en tout cas. J'essaie de pas regarder la lumières des fenêtres et les sons qui émergent de la fameuse maison comme un psychopathe, mais je suis littéralement entraîné pour ça.

Une ombre passe devant la fenêtre la plus à gauche du haut et je tressaille presque comme une meuf. Ridicule.

Tout ça parce que ça pourrait peut être être elle ? Oui. Tout ce que je voulais était de me replonger dans ces yeux ambre qui semblaient s'écouler et s'enrouler autour de moi pour me faire prisonnier. Délicieux, putain.

Puis l'ombre passe par les autres fenêtres. Ça ne peut qu'être elle. Pendant quelques secondes, rien du tout, puis j'entends un grincement. Mon coeur rate un battement.

La porte s'ouvre, elle s'ouvre bon sang, et la femme qui campe dans ma tête depuis plusieurs jours sort, et je remercie les nombreux lampadaires de me permettre de la voir clairement.

Ses sourcils sont comme haussés par un agacement presque pas visible, étant à peu près la seule indication de son émotion. Ses boucles sautillent sur ses épaules et sur ses bras caramel alors qu'elle descend les escaliers, en short léger et en gros t-shirt, l'air insouciante de la météo.

La honte m'envahirait presque quand je réalise que je la regarde la bouche légèrement entrouverte, mais je n'ai pas honte de regarder une création de Dieu aussi belle.

Ses longues jambes de modèle entament un pas tranquille quoiqu'un peu rapide. Je remets ma voiture en marche sans réfléchir et me porte à sa hauteur alors qu'elle est sur le trottoir, en route je ne sais pas ou.

- Il est un peu tard pour sortir, non ?

Aeryn Amor se tourne vers moi dans toute sa splendeur, un sourcil toujours haussé. Ses yeux dorés et dénués d'émotion me dévisagent et me perforent, deux secondes, trois secondes, quatre secondes, cinq... bon sang.

Elle n'a même pas l'air si interloquée que ça, comme si un inconnu l'abordant n'était pas si bizarre que ça. Si elle savait le temps que j'avais attendu devant sa maison, elle aurait peut être changé d'avis, mais elle ne le saura pas.

- Je peux vous aider ? demande-t-elle circonspecte, sans pour autant avoir l'air dérangée.

Je me retiens de poser ma tête en arrière contre mon siège, tant sa voix est apaisante. Elle ne devrait jamais arrêter de parler.

- Non, pourquoi ?

Mon regard est toujours accroché au sien et elle semble toujours s'en battre royalement les couilles. Bon sang. Elle esquisse une petite moue entre sourire et grimace, l'air de dire "t'es con ou quoi ? Pas grave, je te pardonne".

- C'est un petit quartier. Je vois pas ce que vous voudriez faire ici.

- J'ai peut-être quelque chose à faire ici, je me suis retrouvé dans ce coin paumé alors autant faire un tour... je souffle en balayant les environs du regard, histoire qu'elle m'attrape pas en train de la dévorer du regard.

Même pas un peu crédible, mais je m'en fous je lui souris narquoisement et elle hausse encore les sourcils en secouant la tête. Elle se remet même à marcher plus lentement, et je reste à sa vitesse et hauteur.

- En fait, tu peux peut être m'aider. Jusqu'où tu comptes marcher comme ça ?

- Pas tes affaires, souffle -elle, ne s'arrêtant pas pour autant, toujours aussi détendue.

Sa moue arrogante rendrait n'importe qui fou. J'ai l'impression qu'elle sait tout sur tout, et que même moi elle pourrait me prendre de haut. Moi, Kace Salvatore. Pas comme si j'avais des problèmes de confiance en moi, loin de la. Je ne crois pas que quelqu'un m'aie jamais fait douter de moi-même, d'ailleurs. A part elle peut être.

- Je t'accompagne.

Elle arbore un air sceptique et me dévisage encore de haut en bas, l'air de jauger ma voiture, mes habits, mon âme en fait.

- Je vais au supermarché. T'as pas d'autres choses plus importantes à faire, toi ?

La façon dont elle me parle comme si elle me connaissait m'amuse mais me satisfait également.

- Non, rien de très important.

- Très bien. Je vais chercher ma bouffe alors.

- Tu comptes continuer de marcher comme une écervelée ou bien je t'emmène ?

Aeryn roule alors des yeux et continue sa route à pied comme si de rien était. Je décide de la suivre en roulant au pas afin d'être à sa hauteur et de mieux l'observer.

- T'es un vrai psychopathe, me lance-t-elle en s'arrêtant net, tu comptes me suivre en voiture  combien de temps ?

- Si tu savais Amore.

Elle tressaille et s'incline pour passer sa tête à travers la vitre baissée de ma voiture. Nos visages sont proches, et je vois en détail sa bouche pulpeuse. Même sa dentition est bonne bon sang.

- Alors moi aussi tu comptes m'exécuter sur la chaise électrique Salvatore ?

Ses pupilles dorés crient « je t'ai vu ». « J'ai vu comment tu étais content en regardant ses blessures ». C'est vrai.

- Pourquoi pas Amore ? J'adorerais voir tes beaux yeux ambre sortir de leur orbite pour pouvoir décorer mon bureau avec.

Elle m'observe longuement avant de reculer, elle arbore maintenant une moue dubitative et semble plongée dans ses pensés avant d'affirmer :

- Tu viens d'avouer que c'était toi... tu viens de le faire putain c'était toi... c'est quoi t'es... genre au dessus de toutes lois ?

- J'ai rien avoué du tout, j'ai affirmé que j'adorerais te voir sur la chaise électrique pour pouvoir te garder auprès de moi.

Elle me regarde horrifiée et se dirige tout droit vers le supermarché. Quant à moi un faible sourire déforme les traits de mon visage tandis que je l'observe marcher à vive allure sachant très bien que si je voulais je pourrai la rattraper.

—*ೃ༄—

HEY !

Coucou mes chéries 💋! Enfin Kace et Aeryn se retrouvent après qu'elle l'aie tant intrigué ! Puis Aeryn cette blasée de la vie qui ne semble pas alarmée d'être suivie par un inconnu... bref. On verra bien 🤔 bisous mes amours, la suite arrive bientôt !

AMOROù les histoires vivent. Découvrez maintenant