PROLOGUE
Le vent doit jouer doucement, langoureusement avec les branches des différents arbres, entrainant leurs feuilles dans une danse lascive. Je devine le parfum boisé engendrait par cette rencontre, ces délicats frôlements, peut être des caresses qui rendant la végétation moite d'humidité. Cette atmosphère suave inspire les oiseaux qui a gorgent déployer chantent à tu tête leur mélodieux chants. Je devine tout cela, là d'où je suis. Je sais qu'une forêt entoure le lieu où je suis prisonnière, mais de ma toute petite fenêtre, je ne vois qu'un immense mur de béton de couleur gris qui a des nuances de saleté et vieillesse. Les oiseaux, je ne les entends pas. Ils évitent, ils ne s'approchent jamais de ce lieu isolé, perdu pourtant en plein nature, sur un relief montagneux. Un lieu maudit, qu'on cache à la face du monde. On chuchote, on baisse les yeux d'indignation, la peur de son existence, rappelant que l'être humain peut être gouverné par les vices les plus monstrueux et s'enfiévrer, jouir de leurs actions. Je m'avance devant ma petite fenêtre, une sorte de lueur intense flottant devant mon mur gris me rappelle qu'on est toujours le matin. Encore une longue journée... J'attrape un livre qui se situe sur une pile de ses congénères et monte sur le lit du haut. Cela fait des mois qui je suis seule ici. Toutes mes cohabitantes ne sont jamais restées bien longtemps avec moi et malgré le peu de place que ce lieu dispose, elles finissent toujours par être transférer. Leurs supplications, crises d'hystérie, menaces contre le personnel et finalement d'atteindre leurs propres vies, on a chaque fois eut l'effet escompté : me retrouver seule dans cette pièce lugubre. Mais cela m'important peu, d'être seule. Cette vie de compte pas. Elle n'est qu'accessoire, un bonus qui a mal tourné. Ignorant les bruits de l'extérieur et l'odeur inconfortable de la moisissure, je me plonge dans la lecture de mon livre. Je ne sais combien de secondes, de minutes sont passées quand le bruit de la fenêtre d'observation de ma porte s'ouvre violement, me faisant sursauter. Une paire de yeux que j'identifie immédiatement. La surprise dans ses yeux s'efface rapidement, comme habitué ou resigné.
— Tu as reçu du courrier.
Une main tenant une lettre sort de la bouche de la porte. Je regarde un instant le bout de papier que ma geôlière me présente, me ressaisit rapidement lorsque la main se met a s'agitait d'impatience. Soucieuse de ne pas le contrariée, je descends de mon perchoir et libère l'empressée. J'examine l'enveloppe qui ne contient que mon nom et prénom et remarque que personne ne l'a lu.
— Elle n'a pas été ouverte ? m'étonne-je.
— Qu'est-ce que ça peut me faire, me répond une voix qui s'éloigne.
Je perds mon regard sur l'enveloppe de nouveau avant d'aller m'assoir sur l'unique chaise de la pièce qui m'est dédié. J'hésite un instant avant de l'ouvrir, pour finalement décoller avec délicatesse l'enveloppe qui semble caché un secret que je serai la seule a connaitre dans ces lieux. Je sens tout mon corps frissonner d'effroi en découvrant le contenu. Ma poitrine se serre douloureuse, me coupant le souffle quelques secondes. Chaque mot me pique le corps de lame aiguisé, le rendant moite de sueur. Inconsciemment, je mordis ma lèvre inferieur, je relis une seconde fois cette lettre qui m'est destiné, qui me délivre comme un aveu inavouable ou me prédit un funeste destin.
"J'aimerai être un monstre.
Oublier le dégout de moi-même. Être réelle. Oublier l'ombre de mon être qui m'anime chaque jour et s'évertue à m'oppresser lentement, à chaque instant, de plus en plus. Renaître de mes entrailles pourries par l'empathie et les faiblesses de cette âme pure qui me possède.
Ne plus respirer le même air qu'eux, ces êtres qui ont oubliés ou n'ont jamais eu de conscience. Ces êtres immondes qui semblent vivre librement, ne refrénant pas leurs instincts les plus sombres. Il n'y a pas en eux cette voix belliqueuse, omniprésente, cherchant constamment à calmer la bête qui est en moi.
Je voudrais sortir de mon agonie.
Libérez-moi de mes chaînes. Que ma souffrance éclabousse les murs, les miroirs de leurs âmes. Qu'elle coule entre mes doigts, comme le sable du temps qui gouverne leurs misérables existences.
Mon âme contre le goût du sang, que son odeur m'asphyxie, me ramène à la vie. Ce feu qui me brûle, ne peut-il pas embraser leurs chairs pour soulager mon cœur éprit d'une passion sombre ?
Ce n'est pas la peur qui me retient. Non, juste cette voix qui me parle, se matérialise en ce sentiment de culpabilité qui me ronge.
Je souffre, je meurs par ma bienveillance. J'halète, j'étouffe par cette empathie vicieuse qui m'étreint de sa fausse bonté.
Réveillez-moi, réveille-toi face obscure de mon âme. Que le monstre en moi me dévore, se délecter de mon innocence, de ma pureté.
Mais toi, oui toi...
Tu es ma délivrance. Tu m'as trahi, l'unique personne à posséder ma confiance.
Quand je te vois, mon sang bouillonne dans mes veines, propulse le venin de la haine qui sera mon salut.
J'imagine mes mains sur ta magnifique gorge, te privant du même air que je respire. Ton sang réchauffera la peau de mon corps glacé, exaltera les folies de mon cœur.
Toi, oui toi.
Ma délivrance...
Je sens déjà l'odeur de ta mort qui chatouillent délicieusement mes narines.
Grâce à toi, je sens le monstre sortir de sa cachette...prendre vie en moi."
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Ma vie contre la tienne
Science FictionN'avez-vous pas une fois dans votre vie souhaité changer votre vie ? Devenir une autre personne ? Et bien, c'est l'histoire d'Agathe, une femme d'une quarantaine d'années qui purge une peine de prison pour les meurtres de son mari et de ses deux der...