Les 7 Épées Élémentaires BxB

Chapitre 24

Les jours défilaient, la voix du blond ne revenait pas mais il avait cessé de tousser à chaque fois qu'il tentait de prononcer un mot, mais surtout, il avait totalement retrouvé sa mobilité et bon sang, que ça lui faisait du bien.

Il se promenait justement dans les jardins royaux, seul pour une fois, profitant de pouvoir enfin bouger librement. Ça lui avait manqué de sentir ses articulations lorsqu'il faisait un pas, il avait envie de danser, des musiques nostalgiques lui résonnant en tête, et c'est ce qu'il fit, commençant à mouver son corps élégamment, lentement. Le blond laissait son corps s'exprimer à la place de ses mots, ses bras dessinant une traînée de liberté dans le ciel à mesure qu'ils se déplaçaient autour de lui. Il balançait lentement sa tête en arrière, courbant son dos en fermant les yeux, qu'il aimait faire ça, depuis combien de temps ne s'était-il pas permit ce moment de répit intérieur ? Sans personne autour pour le juger, pour l'admirer, juste seul avec lui-même pour une fois.

Même sa meilleure amie n'était pas au courant de ses petits rendez-vous en solitaire, elle savait qu'il chantait, mais qu'il dansait ? Ça non.
Le blond était un artiste de bien des façons, par la musique, la danse, le dessin, la plume, l'amour.
Des tas de gens l'admirait pour des milliers de raisons différentes, le blond était parfait pour tant de personnes, il avait parfois du mal à s'y faire. Pourtant il était possessif, parfois un poil trop égoïste, têtu, rancunier mais surtout, il tenait trop peu à sa propre vie.
Il était capable de vivre la pire des tortures pour protéger les personnes qu'il aimait, c'était aussi touchant qu'effrayant pour eux, il avait tendance à ne pas leur parler de ses problèmes pour ne pas les inquiéter, il les surprotégeait, il le savait mais il était tout bonnement incapable de faire autrement. De toute façon il refusait de changer ce côté-là de sa personnalité ô combien il savait que c'était toxique pour lui.

Il soupira lentement en arrêtant sa danse, apercevant l'espace d'une seconde un animal qu'il n'aurait jamais pensé voir ici, un loup. Peut-être manquait-il simplement de sommeil, les bois étaient bien trop près de la civilisation pour que des loups puissent s'y être installés.
Il était vrai que le blond avait besoin de se reposer, les infirmiers venaient à peine de lui autoriser à retourner dormir dans sa chambre avec son homme alors il devrait pouvoir retrouver le sommeil. Ces cauchemars à répétitions étaient revenus, comme de vieux ennemis revenant le hanter, comme s'il n'avait pas déjà assez de tourments, rien que d'imaginer son prince seul à espérer en vain que le blond n'ait pas de problèmes pendant la nuit, sachant à quel point ses rêves pouvaient être violents.

Le blond en avait marre de cette situation, il voulait que ça s'arrête, que tout ça s'arrête, il voulait être heureux, juste être heureux.
Mais il ne pouvait pas, et il savait qu'il ne le pourrait sûrement jamais, alors il faisait tout pour qu'au moins, ceux qu'il aimait le soit, rien qu'un peu.

Il s'assit dans l'herbe, les deux mains posées à plat sur le sol, le regard dirigé vers le ciel, épuisé. Il savait qu'il devait se montrer patient, que seul le temps pouvait soigner ses plaies ouvertes, ses proches pouvaient les protéger mais seul le temps pouvait les résorber. En attendant ce moment, il avait replongé dans ses démons, cet homme, ou plutôt ce monstre qui le hantait toutes les nuits, parfois même le jour, il avait l'impression qu'il était là, à l'observer dans un coin, ses morsures n'avaient pas encore complètement disparues et ça le rendait complètement malade, il le sentait, sur lui, il ne supportait pas ça.

Le blond soupira longuement, se laissant tomber sur le sol pour se coucher dans l'herbe, les rayons du soleil caressant sa peau comme pour le consoler alors que des larmes muettes roulaient lentement sur ses joues. Il ne voulait jamais le revoir, plus jamais.
Il roula légèrement sur le côté pour protéger ses yeux du soleil et être plus confortable, les brins d'herbe lui chatouillant le nez, il ne savait pas s'il trouvait cela agréable ou dérangeant, mais il était trop fatigué pour y faire quoique ce soit, tout ce qu'il voulait, c'était la paix.
Mais ça, il pouvait toujours rêver pour l'avoir, même avec le temps il ne savait pas s'il la trouverait.