Chapitre 1

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La nuit avait enveloppé la ville dans un manteau d'obscurité, noyant les rues dans l'ombre insondable. J'avais quitté l'université plus tôt que d'habitude ce soir-là, des pensées tourbillonnantes agitant mon esprit alors que je me dirigeais vers mon modeste studio. Les lumières étincelantes des réverbères étaient mes seuls compagnons alors que je suivais les ruelles sinueuses qui me conduisaient chez moi.

La journée avait été épuisante, comme la plupart d'entre elles récemment. L'université était devenue une routine monotone, et je sentais le besoin impérieux de m'évader, ne serait-ce que pour quelques heures. Alors, sans vraiment réfléchir, j'avais quitté le campus et m'étais dirigée vers mon havre de paix, mon studio dans cette partie plus sombre de la ville.

Mes pas me menaient à travers des ruelles désertes et étroites, les briques délabrées des bâtiments environnants créant une atmosphère à la fois délabrée et mystérieuse. Les ombres dansaient, projetées par la lueur faible des réverbères, et une tension palpable semblait flotter dans l'air. C'était comme si la nuit elle-même retenait son souffle, attendant quelque chose d'inattendu.

Au fond de moi, je sentais une vague d'anticipation mêlée à une touche d'appréhension. Mon esprit vagabondait, errant entre mes propres préoccupations et les événements de la journée. Les conversations avec les camarades de classe, les pressions académiques, tout cela me pesait. Et pourtant, à mesure que je m'enfonçais dans ces ruelles obscures, j'avais l'étrange sensation que quelque chose allait bientôt se produire, que le calme précaire de la nuit allait être brisé.

Mes pas me guidaient presque instinctivement, bien que je ne connaisse pas vraiment le chemin que je prenais. J'aurais pu emprunter le chemin plus éclairé et fréquenté, mais quelque chose me poussait à m'aventurer dans ce dédale obscur. Peut-être était ce le désir de rompre avec la monotonie, de trouver un soupçon d'aventure dans cette routine devenue si familière.

Pourtant, alors que je m'enfonçais davantage dans ce labyrinthe urbain, je sentais aussi une pointe de nervosité. Les histoires lugubres et les avertissements concernant les dangers de la nuit me venaient en tête, alimentant cette appréhension grandissante. Mais je chassai ces pensées, me convainquant que c'était probablement ma propre imagination qui prenait le dessus.

C'est alors que j'atteignis une ruelle particulièrement sombre, la lumière des réverbères semblant s'estomper ici. L'air semblait plus épais, plus lourd, comme s'il était chargé de mystère. Mon cœur battait un peu plus vite dans ma poitrine alors que je m'avançais avec une prudence renouvelée. C'était peut-être la combinaison de l'obscurité et de mon état d'esprit qui me faisait percevoir ces ruelles familières sous un jour nouveau.

Et c'est à ce moment-là que j'entendis les bruits, des murmures et des éclats de rire étouffés. Mon instinct de survie me criait de faire demi-tour, de retrouver le chemin plus éclairé. Mais ma curiosité l'emporta, et je me glissai dans l'ombre, discrètement, pour découvrir la source de ces sons.

C'est alors que j'aperçus la scène cauchemardesque qui se déroulait devant moi. Trois hommes sombres entouraient une femme épuisée, sa silhouette effondrée, son visage dans l'ombre. Leurs rires rauques résonnaient dans la ruelle, créant une symphonie sinistre. Mon cœur bondit dans ma poitrine alors que je comprenais la situation. Mes paupières se plissèrent, mes poings se serrèrent involontairement, une colère profonde montant en moi.

L'un des hommes tenait une arme, son éclat métallique luisant faiblement dans l'obscurité. La lumière dans ses yeux et le sourire malsain sur son visage me glacèrent le sang. La femme semblait en mauvais état, sa posture fragile témoignant des horreurs qu'elle avait endurées. Une bouffée de dégoût et d'empathie me submergea alors que je ressentais son désespoir.

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