• Chapitre cinq : L'article •

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 Les qualifications s'étaient bien passées - Sylvain avait réussi à se positionner P5, ce qui lui faciliterait grandement la tâche pour la course du lendemain

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 Les qualifications s'étaient bien passées - Sylvain avait réussi à se positionner P5, ce qui lui faciliterait grandement la tâche pour la course du lendemain. Retournant dans les tribunes, il trouva Pierre, un large sourire aux lèvres, l'air ravi.

- C'était incroyable ! s'exclama-t-il en le voyant. On a une vue parfaite d'ici !

- Je sais, souffla Sylvain. Lorsque j'étais gosse, je rêvais de suivre les courses d'ici... mais au moment où j'en ai finalement eu les moyens, je me trouvais de l'autre côté, sur la piste.

S'il ne remarqua pas l'amertume de ses propres paroles, Pierre n'eut aucun mal à l'entendre. Cependant, il ne fit aucune remarque et se contenta de suivre Sylvain hors des gradins et en direction du paddock.

- Je dois prendre une douche, annonça le brun, jetant un coup d'oeil à son ami. Mais après ça, on pourrait aller quelque part, si t'en as envie.

Le plus jeune resta silencieux un instant, fixant le pilote avec intérêt. Sa tenue blanche et rosso corsa floquée de sponsors était à la parfaite taille, enserrant ses membres fins sans laisser vraiment de place à l'imagination. Avec son regard trop sombre, et ses cheveux humides de sueur à cause du casque, Pierre se rendit compte que son béguin allait certainement être problématique dans les semaines à venir. Il ne pouvait pas détourner les yeux de son ami, même en essayant, et le noeud au fond de sa poitrine le paralysait.

- Moi, ça me convient, souffla-t-il - il ne faisait pas confiance à sa voix et ses mots pour rajouter autre chose.

Sylvain acquiesça et prit le chemin de la sortie, arrachant un froncement de sourcils au plus jeune.

- On ne va pas vers le motor-home ? réclama Pierre, un peu perdu - après tout, c'était là que la plupart des pilotes prenaient une bonne douche et de quoi manger après des qualifications, des tests ou une course.

Une légère grimace traversa le visage du pilote et il haussa les épaules, un peu mal à l'aise.

- Je suis pas fan de passer mon temps là-bas, avoua-t-il. Je préfère retourner à l'hôtel.

Pierre devina sans mal pourquoi - l'hostilité évidente dont faisait preuve l'équipe à l'égard du pilote phare de Ferrari devait le suivre jusque derrière les portes closes, et il ne voulait même pas imaginer ce que Sylvain avait déjà vécu pour les fuir de la sorte, préférant se renfermer dans une solitude quasi permanente. A cause de cela, Pierre avait le sentiment stupide de vouloir le protéger du reste du monde - mais il n'en avait aucun droit, et ils ne se connaissaient pas depuis assez longtemps pour se permettre quoi que ce soit. Le fait qu'il ait élevé la voix contre cet abruti de technicien dans le garage était déjà de trop... mais il refusait de les écouter cracher sur un homme tel que Sylvain par pure jalousie.

Toute cette situation était bancale à ses yeux, et toutes les nuits passées à discuter par message avec le pilote depuis deux ou trois semaines lui avait laissé l'occasion de voir ce qui se trouvait derrière la carapace et la fureur que Sylvain exprimait sur la piste. Cette solitude dévorante l'avait ébranlé, et il s'inquiétait de voir son nouvel ami dépendre de lui... et qu'il laisse faire, parce qu'il le voulait plus que tout, même si ce n'était pas sain.

𝒚𝒐𝒖 𝒕𝒂𝒔𝒕𝒆 𝒍𝒊𝒌𝒆 𝒇𝒊𝒓𝒆 • (𝘝𝘐𝘓𝘌𝘉𝘙𝘌𝘘𝘜𝘐𝘕)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant