Chapitre 1

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- Dépêche toi AVRIL !!!

Roh là là ! Je me dépêche de mettre le bordel de mon bureau dans un sac, en vrac. J'attrape une pile de vêtements préparés la veille, que je mets dans un caba. Je regarde une dernière fois ma chambre, décroche la photo de mon chat qui était sur la porte afin de la fermer ensuite.

Arff...

Cette maison va me manquer... Je monte dans la voiture qui m'attendait et nous roulons vers notre nouvelle vie, avec mes parents. Dans une autre région. Loin d'ici.

Je soupire une énième fois, je suis contente et triste. Un sentiment de nouveau me met en joie et un sentiment de regrets me met les larmes aux yeux. Avoir vécu toute sa vie dans une maison et la quitter n'est pas si facile.

Le paysage défile sous mes yeux, changeant au fur et à mesure des kilomètres. On passe du plat à la montagne et ceci pendant de longues heures.

Arrivé enfin sur place, mes parents me font visiter leur nouveau chez eux. Une très grande maison, propre, belle, de nouveaux meubles montés par les déménageurs. Maman à plus qu'à les placer et en quelques minutes le tour sera joué, c'est sûr !
Papa me montre sa salle de "jeu". Billard, baby foot et compagnie sont là, attendant d'être utilisés. Je suis impressionnée et époustouflée, la maison devait être grande, mais autant ? Je ne me rendais pas compte.

Puis vint mon tour. En face de leur palace, une piscine magnifique, des bordures dignes des films et l'herbe coupée comme en Amérique.
Je marche sur le petit chemin, menant à ma propriété. Une petite maison. Enfin, une maison de taille raisonnable était là, très jolie et encore plus de charme ! J'ouvre la porte et découvre un salon avec cuisine ouverte. Tout est magnifique. Tout est meublé. Vraiment, juste à poser nos valises.

C'est ce que je fis. Je déchargeai la voiture des sacs de bibelots et de quelques vêtements. J'avais décidé de donner les vêtements à une association et de m'en racheter d'autres. Car les miens le plaisaient plus et puis, en soi, je ne les ai jamais changés. Maintenant que j'ai un peu d'argent, je vais me faire le plaisir de faire les boutiques, ou plutôt commander. Je déteste faire les magasins.

Dans la soirée, je décide de mettre mes écouteurs dans les oreilles, lancer ma playlist du moment et d'aller me balader dans la forêt. Nos maisons sont entourées d'une forêt immense et quelques hectares nous appartiennent, moi qui adore marcher, ça va bien me servir ! C'est une forêt, mais pas très dense. Elle est assez claire et lumineuse, avec des plaines et des chemins par ci et par là. Enfin, une belle forêt pas trop sombre !

Je chantonne et me détend du déménagement. Je reprends mon sourire peut à peu en observant tout autour de moi . Des écureuils montent en furie quand je passe, d'autres me regarde. C'est si apaisant ici.

Un arbre avec un creux le fit de l'oeil, je trouve ce tronc parfait pour m'y installer. Je m'assois dans le creux et ferme les yeux. Je coupe ma musique pour, juste, écouté la nature et le silence. Le bruit des petits animaux qui bougent, c'est si satisfaisant.
Quand soudain, des craquements de branchages me font sursauter. C'est pas un petit animal ça. Je me lève et observe autour de moi en tournant. Rien. Je me réinstalle.

Plus tard dans la soirée, je pose plus de questions à mes parents sur cet endroit magique.

- C'était une famille ici avant, ils ont décidé de partir et de vendre.

- Je sais que nous avons gagné pas mal d'argent, mais c'était vendu peu cher pour ce que c'est ?! Pourquoi ?

- J'en sais rien. Rétorque ma maman. Et puis on s'en fiche, on a eu la meilleure occasion qu'on puisse avoir ! Le genre d'endroit que tout le monde rêve, non ?

- Oui, m'enfin je trouve ça étrange.

C'est vrai, une famille part sans dire un mot et vend pas cher. Il y a forcément une raison. M'enfin, ça ne me regarde pas en soi.

PDV Elyan

- JE NE SAIS PAS !!

je bou, je crie, je frappe. Je suis hors de moi. Depuis ce début d'après midi, tout le monde me demande ce qui ne va pas et je suis incapable de leur dire car : JE NE SAIS PAS.

J'écrase mon point dans la table en pierre du jardin. Et grogne aussi fort que je peux. Mes canines on fait surface et les oreilles forcent pour sortir. Je lutte depuis 13h. Je lutte de ne pas me transformer. De ne pas céder à cette rage et cette colère ! J'ai peur de ce que je pourrais faire si je me transforme dans cet état. Je pourrais faire des blessés... Ou pire...

- Putain... ELY CALME TOI ! Bordel de merde. Me hurle mon meilleur ami, Artchy.

- Je n'en PEUX PLUS !

Je tape de toute mon âme sur cette pauvre table qui lutte, elle aussi, à tenir debout. Heureusement que la pierre est dure et solide. Mes oreilles sont de sorti et mes yeux brillent de mille feux. Je sens mes os craquer doucement. Je suis à bout. Épuisé. Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive. La pleine lune est déjà passée et ça ne m'a jamais mis dans un tel état.

Et... Je n'ai jamais perdu le contrôle de moi même. Jamais. J'ai toujours vécu en harmonie avec mon loup.

- Artchy je deviens fou. Fait quelques choses ! Je tiens plus !

Mon ami d'enfance d'avance vers moi, les yeux brillants, prenant son énergie intérieure il me lance son point dans la face. Ma mâchoire craque et je tombe à terre tellement le choc était là. Ma rage redouble, faisant ce qu'elle veut de mon corps. Je suis désormais à quatre pattes, grognant sur le blond qui se dit qu'il a sûrement fait une connerie.
Je prends appuie sur mes pattes arrière et d'un élan soudain, je lui saute dessus. En une fraction de seconde, il réussit, lui aussi, à se transformer pour se défendre. Je lui mords l'épaule qui lui fit lâcher un couinement.

Nous nous battons. Pour la première fois. La bagarre pris de l'ampleur et est très bruyante, ce qui interpella nos congénères. Ils réagissent de suite et nous sommes séparés en quelques minutes. Je reste fou. Je suis incontrôlable. Je bou. Je brûle. J'ai envie d'exploser. Mais surtout, j'ai comme un sentiment ou une voix profonde qui me crie de partir et de me laisser faire.

- Mais il est taré lui ! S'exclama ma petite soeur. Ça va pas bien Elyan ? Tu as quoi dans le crâne ?

Je lui grogne dessus et malgré qu'on le tienne, j'essaie de la griffer.

- Aïko bouge de là. Ton frère n'est pas là. Il n'y a que son loup. Il ne t'entend pas. Répondit notre père.

Si je vous entends, mais je suis bloqué. Coincé. C'est une horreur.

- Mettez le en bas, attachez le. Et fermez BIEN la porte.

Mes cousins et oncles m'amène dans le sous sol. Un endroit pas si froid et noir que ça. Il a été rénové de façon à ce qu'on se sente pas emprisonné. Enfin, même si on l'est un peu. On m'attache et me laisse ici. Seul. Afin de laisser mon loup se défouler en sécurité.
Je hurle à la mort. Je ne fais que de hurlé. J'arrache la chaîne à la quelle j'étais attaché et bourrine la porte. Mon loup est complètement ravagé.

Je finis par me calmer à la tombée de la nuit, mon loup s'apaise et je reprends enfin le contrôle. Je suis au milieu de la pièce, allongé, épuisé par cette après midi de torture.

J'ai honte. Et un sentiment de culpabilité me ronge...

AvrilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant