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Le silence retombe dans l'entrée. Pénélope a disparu après que je lui ai affirmé que je me chargerai du problème de "L'autre monde".

Assise sur les marches, les genoux repliés contre moi et la tête enfouie dans mes bras, je repense à cette journée.

Au triste fait qu'à mon réveil, je ne m'attendais pas à ce que ce soit mon dernier chez mon père.

Ce fut le dernier réveil dans cette chambre simple. Dans ce lit en bois aux couvertures brunes à poids blanc.
Entre ses murs roses bonbons que je n'ai jamais eu le courage de changer de couleur.
La dernière fois que je regardais par la fenêtre encore décorée des stickers de Noël de l'an dernier.

Hier soir fut le dernier soir où j'ai pu admirer les étoiles fluorescentes si rassurantes sur mon plafond avant de fermer les yeux.

Je me sens comme une gamine enceinte chassée de chez elle. J'aimerais tant demander pardon à mon père. Lui dire que je l'aime et que même si lui non, j'ai assez d'amour pour nous deux. Mais mon ego et mon nouveau statut m'en empêchent.

Il a préféré sa nouvelle femme à sa fille. J'imagine qu'elle doit être contente de se débarrasser de mes affaires à l'heure actuelle.

Le seul aspect positif que j'arrive à tirer de ma situation est que je ne reverrai plus ma stupide belle-mère. Malheureusement, en contrepartie, je ne reverrai plus mon père non plus.

J'ignore comment je vais m'en sortir. Ou même comment je vais revenir à une vie normale comme me l'a promis Pénélope. Je ne pense pas pouvoir revenir en arrière.

Un son de pas vient interrompre mes pensées. Je ne relève pas la tête. Je sais qu'il s'agit de Jack.

Pourtant, les pas ne s'arrêtent pas. Ils me dépassent.

Ne m'a-t-il pas vu ?

- Je suis là Jack ! Dis-je à voix mi-haute, toujours la tête entre mes bras.

Mais rien aucune réponse.

En relevant la tête, je remarque que je suis seule. Personne ne se trouve autour de moi. Ai-je halluciné ?

Mais une sensation lourde au creux de mon estomac apparut. Je ne voyais toujours personne. Et pourtant cette sensation que je ne peux décrire que comme une boule froide grandissante au creux de mes intestins ne fait que grandir.

Puis de nouveau des sons de pas résonnent. Ils proviennent du couloir que j'ai emprunté plus tôt. Cette fois, je me redresse entièrement.

Mon pouls s'emballe. Mes mains deviennent moites et l'air s'alourdit au point de m'écraser les poumons.

- Qui est là ? Demandais-je une voix peu sûre de moi.

- Moi ! S'exclame Jack. Qui d'autre voulez-vous que ce soit ? Me répond-il accompagner d'un sourire montrant ses dents parfaitement entretenues.

- Vous ne m'avez pas vu en passant tout à l'heure ?

- Comment ça ? Je ne suis pas passé.

J'ouvris la bouche pour protester mais la referme aussi vite quand je sentis cette sensation disparaître. Bon j'ai peut-être faim ça doit être ça.

Au même moment, mon ventre émet un bruit de grognement. Comme si mon estomac avait sa propre manière de penser.

- Ho pardon Ariane, il se fait tard et je n'ai même pas eu le temps de vous proposer un dîner. Ça vous dit d'aller manger un truc ? J'invite.

Mon estomac parle à ma place. C'est un grand oui ! J'ai tellement envie d'un bon gros hamburger ! Sentir la bonne odeur de viande et du pain toster ainsi que celle des frites fraîchement sortie de la friture.

Destinée.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant