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Lorsque mes yeux s'ouvrent, la pièce est encore plongée dans l'obscurité.Le croissant de lune éclaire faiblement la chambre, me permettant d'y deviner les formes des objets qui m'entour.

Je ne sais pas l'heure qu'il est mais mon intuition m'indique les alentours de trois heures du matin et si tôt, le sommeil me fausse compagnie.

Décidée, je me lève rapidement de mon lit. Trop rapidement même. Ce qui me force à me rassoir et attendre bêtement que le peu de vision que j'avais me revienne. À la nouvelle tentative, je parviens nettement mieux à me redresser avec la grâce d'un buffle et à marcher aussi droit qu'un homme sous l'emprise de l'alcool.

Confiante, je marche vers la porte... enfin je crois. J'avance en levant les bras devant moi afin de ne pas me manger un mur ou pire dans la face. Ce serait légèrement embêtant. À force de persévérer, petit pas par petit pas, je touche enfin l'encadrement de la porte.

Le contact de la poignée froide contre ma paume me provoque un frisson inexpliqué. Avant d'ouvrir, je prie tous les Dieux que je connais en espérant qu'un d'eux m'entendent et exauce mon souhait.

- Pitié faites que cette porte ne fasse aucun bruit...

En ouvrant cette dernière, le soulagement m'envahit. Aucun son ne s'est fait entendre. Je me hisse rapidement dans le couloir dépourvu de lumière. Où je vais ? Aucune idée mais j'y vais.

Pour me concentrer sur autre chose que l'idée de cette ombre qui m'enveloppe, je compte le nombre de pas que je fais de ma chambre jusqu'aux escaliers. La main gauche collée au mur frais et mes pieds nus sur le sol en bois, je me concentre sur mes pensées mathématiques.

Douze pas entre les deux.
Arriver devant les marches que je reconnais grâce au tapis qui les drape, je les descends en les comptant eux aussi. Arrivée au bout j'affirme en avoir compté vingt-sept. L'air devenant oppressant, je n'ose même pas retourner. Pas le choix, je continue.

Un soulagement tout de même quand je me rends compte que la luminosité donnée par la lune qui se glisse dans tout le hall. Mon cœur s'apaise en retrouvant la douce lumière, mais j'en veux plus encore.

Sans me préoccuper du reste du monde, j'ouvre les portes étonnamment pas fermées à clés et m'échappe du palais. Toutefois, je ne vais pas très loin, je marche le long du mur extérieur en regardant chaque ombre de chaque plante.

Mon chemin s'arrête net devant de grands murs de feuilles.

- Le labyrinthe...

Je reconnais vaguement son entrée. Alors que je suis sur le point de m'enfoncer dans ce labyrinthe qui hante mes rêves, Pénélope m'arrête.

- Arrêt ! M'hurle t-elle.

- Il y a quoi dedans ? C'est là que tu es morte ?

Elle ne répond pas un instant, s'approchant un peu plus de moi éclairant de sa lumière spectrale les quelques centimètres autour.

- Tu n'es pas encore prête pour voir ce qui s'y cache. Tu devrais rentrer et vite avant qu'il ne te sente.

Son avertissement me donne un frisson qui me parcourt les bras comme de petites aiguilles. Je ne me sens ni en danger, ni observée ou autres.

- C'est n'importe quoi Pénélope. Si tu essaies de me faire peur pour te venger de tout à l'heure sache que ça ne marche...

Je me fais couper par un son effroyable. Un grognement bestial tel un ours retentit entre les murs végétaux. Mon sang ne fait qu'un tour. Mon visage doit être aussi effrayé que celui de mon ancêtre. Ses yeux se sont arrondis, sa bouche est fermée comme si de la colle avait accroché ses lèvres entre elles.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 30, 2023 ⏰

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