A peine suis-je élancée dans le secteur numéro un que l'espoir me comble, ce n'est que la première ligne droite du circuit et elle ne peut me promettre victoire. Pourtant, pour une première course, le fait d'être à la cinquième place me glorifie au plus haut degré. Un sourire de fierté s'assoit sur mes lèvres tandis que je gagne confiance sur le bitume. Un grésillement puis surgit la voix de mon ingénieur : "Continue comme ça, pousse, pousse." Je réponds d'un "oui" essayant de ne jamais me déconcentrer sur ce qu'il ce passer devant moi.
Pendant que j'essayais vainement de doubler mon adversaire, la première chicane me pousse à freiner. Néanmoins cela en vaut la peine puisque je parviens à prendre mon virage en extérieur me permettant de doublait mon adversaire. J'hurle dans mon casque, toute la peur coinçait dans mes tripes disparaît, moi qui avais toujours trouvé cela honteux de hurler alors que personne n'entendait, je comprenais ce besoin de s'exprimer.
"Bien joué, tu peux être fière mais ce n'est pas finis. Il te reste encore vingt-six tours, tout peut arrivé."
Il ne mentait pas, je n'étais pas encore sortie d'affaire, ma place n'étais pas encore assurée.
Cela eu le don de me réveiller, je ne devais pas laisser le reste des pilotes me rattrapait, il fallait que je me défende. Et il me fallait décrocher mon premier podium pour ma première course.
Le deuxième secteur semble donné plus d'effort car il commence par un virage en épingle, un virage très serré. Je contrôle que les pneus adhèrent vraiment au moment où je commence après la soi-disant "épingle à cheveux" aussi bien que la garde au sol, la stabilité des suspensions. L'adrénaline qui coule dans mes veines m'empêche de penser comme il faut quand je prends le virage et diminue légèrement ma vitesse. Le début du virage se passe bien, jusqu'à-ce que le principe d'un virage en épingle me rattrape.
"- Mais bon sang, ça se ferme, je hurle, seul dans mon casque."
Mon estomac me sert alors que je décide que je préférerais mourir plutôt que de perdre ma place dans le parc fermé et de décevoir ma famille. Je freine de l'avant, essayant de dosait au maximum sur le levier. Je ferme les yeux juste un instant.
Moment où je me vois étendu sur le sol, après avoir foncé dans un des murs de protection. Mon corps gisant sur le sol sans vie, alors que ma mère s'effondre à mes côtés me suppliant de rentrer à la maison. Cette toute petite seconde m'arrache le cœur alors que j'ouvre à nouveau les yeux l'instant d'après, vivante.
Au moment où je quitte le virage, j'entre dans la zone de vitesse. La peur et l'excitation qui m'ont submergé durant ma vision me poussent à utiliser mon accélérateur au maximum lorsque je gagne du terrain. Mon objectif à l'esprit, j'essaie de rester au même rythme, de ne pas freiner par l'anxiété ou le manque de courage. Il ne me reste qu'un secteur pour connaître mon premier temps.
Mon adversaire qui occupe la troisième place , tente de se détacher le plus possible du reste des concurrents, de moi. En dépit de son habileté, lui et moi sommes côte à côte. Mon cerveau surchauffe, je pourrais l'avoir à la prochaine épingle pourtant ça me semble impossible, trop fou. Je dois procéder correctement et ne pas essayer d'aller trop vite comme je l'ai fait tout à l'heure. Plus nous nous approchons du visage serré plus mes pensées et mes membres se crispent, tandis que seulement cinquante mètres nous séparent de ce tour je décide de ralentir pour le prendre en extérieur et ainsi pouvoir accélérer de nouveau à sa sortie. Utilisant la même stratégie que moi, je me retrouve derrière ses pneus, assez proche pour ressentir la chaleur qui émane de son pot d'échappement.
La fin de l'épingle me laisse sans voix, je peux reprendre de la vitesse, la ligne droite me tends la main, main que j'accepte. Une énième fois je torture mon accélérateur, je sens que je suis capable de le dépasser, de m'assurer une place sur le podium d'aujourd'hui. Alors je tente de faire ce que je fais le mieux, dépasser, gagner.
L'un contre l'autre, la bataille est déchaînée, des légers coups de guidons pour s'éloigner, se ralentir.
Et puis tout ce passe très vite, j'entends le bruit de pneus qui grincent, ses pneus, il vient de crever. Heureusement pour lui, la pitlane se trouve à quelques mètres de lui, il arrive à peine à y entrer avant de perdre le peu de vitesse qui lui rester.
Malgré que ce n'est pas quelque chose qui devrait me rendre heureuse puis qu'il n'y a pas eu de vrai combat, je ne peux pas empêcher ce sentiment agréable et chaleureux de se prolonger dans mon être, le bonheur. Même si la distance entre moi et le deuxième pilote était assez conséquente, l'adrénaline et l'espoir me donnaient l'impression d'avoir des ailes.
"C'est bien pour nous, il hume, premier tour, chrono de 1"45"117."
Les vingt-deux prochains tours se passent à merveille, je défends ma place comme-ci c'était ce qu'il m'avait de plus précieux sur terre, peut-être que cela l'était.
Alors que je pensais ne jamais finir par apercevoir mon adversaire pour la deuxième place, il surgit dans mon champs de vision.
Près de l'épingle, plusieurs stratégies me viennent en tête mais j'opte pour l'overtake, risqué surtout de ma part. Lors des entraînements ou des courses nationales l'overtake me posait beaucoup de problème surtout dans ce genre de virage.
J'accélère, me colle juste derrière lui, m'incline de sorte à prendre mon virage de la meilleure des manières et je viens le dépasser de l'intérieur, roues contre roues. J'ai beau tenté de garder ma place, la pression est trop forte, je n'y arrive pas. Une partie de moi est déçu pourtant réussir un overtake comme celui-ci me rends fière.
J'espère que le public est sans voix parce que moi aussi.
La ligne droite nous éloigne l'un de l'autre mais le virage qui suit me laisse gagner du terrain, mes yeux ne lâche plus celui qui m'empêche de grimper les échelons. Le reste des tours se font de la même manière, on se rapproche lors des virages mais s'éloigne rapidement lors des lignes droites.
La dernière ligne droite finit par apprit je prends une profonde inspiration, je ressens l'adrénaline, l'excitation, l'espoir et la joie. Je ne baisse pas ma garde, continuant à presser l'accélérateur avec toute ma force.
Je viens de remporter mon premier podium.
Je freine aussitôt que je franchis la ligne d'arrivée et on part ranger ma moto, je cours vers le parc fermé. Où les trois premiers doivent se retrouvaient après la course.
J'ai les larmes aux yeux et alors que j'allais parvenir à destination, j'entends une foulée de pas derrière moi avant d'être volée du sol, par les bras de Maxime, mon meilleur ami. "Je savais que tu pouvais le faire, Zel", chuchota-t-il d'une voix remplie de fierté.
Quand Maxime me regarde, j'ai l'impression de briller et j'aime ça , c'est rassurant, enivrant. Je le sers encore un peu, humant son odeur corporelle avant de lâchées prises et de partir au parc fermé.
Comme si le destin venait à ma poursuite, je découvris avec stupéfaction que le garçon dont j'avais tenter de volé la place n'était autre que le misogyne du couloir.
"Pourquoi ne m'as-tu pas dit que tu n'étais pas qu'une fan obsessionnel ? Me demande-t-il avec un sourire mesquin?»
Je ne voulais pas particulièrement lui répondre, mais je n'allais pas me laisser marcher sur mes pieds, on était peut-être dans un monde d'homme mais j'étais là pour faire toute la différence.
"- Je ne pense pas que j'ai des comptes à rendre à quelqu'un comme toi, répondis-je simplement prenant une voix toutes aussi désagréable que la sienne."
Alors qu'il allait rétorqué le vainqueur arrive nous rejoins avant de me donner une embrassade et de me sourire.
"- Félicitations, c'était vraiment une belle course, sa voix était douce et apaisante."
Je le remercia aussi gentillement que possible avant de prendre place sur le podium et d'être acclamée.
Le misogyne ne pu s'empêcher de chuchotait à mon égard : "- Frérot, elle doit avoir mal à la gorge, nan ?"
Je le dévisagea lourdement avant de continuait de fêter mon podium avec ma famille et mes amies, me demandant comme était-il possible d'être aussi irréfléchi.
Comment pouvait-on pensait ainsi en 2023 ?
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We are born to ride
Fiksi RemajaDans une vie où seule compte l'adrénaline, la victoire, la vitesse et le risque. On y trouve toujours compromis.