12 novembre 1617, route paysanne de Gimcheon
jimin
Je laissai le vent emmêler mes cheveux, puissant. La pluie tombait à verse, trempait nos vêtement et roulait sur notre peau, à Hoseok et moi.
Alors que ma jument galopait toujours plus vite, vive comme le vent qui semblait nous pousser vers la province de Séoul, je lâchai un rire, levant mes bras au ciel.J'adorai ce temps.
Le vent, la pluie, le ciel noir comme la nuit, les éclairs, tout était si puissant, si intouchable, si majestueux. J'étais heureux.
« Bon sang, cette pluie va finir par me noyer. J'ai plus d'eau que de tissus sur mon corps ! » râla mon ami.
Le vacarme de la pluie était si assourdissant, nous étions obligés de crier pour nous faire entendre. Les gouttes formaient un large rideau opaque qui nous empêchait de voir à plus de deux mètres. Pourtant, cela ne nous empêchait pas d'avancer à vive allure, nos chevaux tout aussi contents de se défouler.
« Arrête de bougonner, tu veux ? Ce temps est juste splendide ! » je riai, passant ma langue sur mes lèvres trempées pour y récupérer l'eau gelée.
« Splendide n'est pas le mot que j'utiliserai, mon prince » rétorqua le roux, « Tes serpents sont bien au sec, rassure moi ? »
Je jetai un coup d'oeil sur les trois sacoches isolantes attachées sur la croupe de ma jument. L'eau ruisselait dessus, mais ne pénètrait pas le tissu.
« Oui, elles sont à l'abris. De toute manière, Maât aurait été furieuse et me l'aurait fait comprendre »
Maât était un serpent corail vive et intelligente. Elle était discrète et réservée, mais n'hésitait pas à me le reprocher lorsque quelque chose ne lui convenait pas.
« Hoseok, sais-tu si nous sommes encore loin de la province royale ? »
« Nous ne devons plus être très loin. En revanche Jimin, tu devras te présenter au roi dans cette tenue. Tu es trempé, et tes vêtements sont transparents. Les autres concubins seront pomponnés, bien habillés et secs » me reprocha mon ami en faisant ralentir son cheval, ma jument suivit le rythme.
Un sourire malicieux étira mes lèvres rendues pâles par le froid. Justemment.
« Voyons, Hoseokie. Je ressortirai du lot, et je pourrais ainsi prouver dès mon arrivée que j'ai mon caractère. Au moins, le peuple se souviendra de moi comme le garçon qui se présente face à son souverain avec des vêtements indécents »
Mes sourcils se levèrent en rythme alors que je lui lançai un regard joueur. Je le vis hausser les épaules, à moitié convaincu par mes arguments.
« Et puis, mon corps fera sensation avec les tissus translucides qui le cachent à peine. Tu es bien placé pour le savoir, d'ailleurs. Tu le connais bien, mon corps » ajoutai-je en mordant ma lèvre.
Du coin de l'oeil, je vis l'oeillade enflammée que le roux me lança. Je fermai les yeux en me rappelant nos quelques moments... d'égarement. Hoseok fit arrêter son hongre, me faisant signe de faire de même. Fiévreux, j'obéissais sans trop me poser de questions, déjà bien assez réchauffé.
« Tu me cherches, beauté » souffla l'homme imposant qui ne me lâchait pas des yeux.
« Ah, tu crois ? » je lui lançai un regard innocent.
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𝐼𝑛𝑒̄𝑏𝑟𝑎𝑛𝑙𝑎𝑏𝑙𝑒 𝐶𝑜𝑙𝑜𝑚𝑏𝑒
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