Chapitre 2 : Les Bois (partie 2)

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Amanda se réveilla avec une envie pressante. Elle regarda du côté du berceau et vit son petit frère dormir profondément.

Elle lui sourit tendrement, puis se dépêcha de se rendre aux toilettes. Après avoir fini, elle tira la chasse, et se lava les mains. Dans le miroir au-dessus de la vasque, elle s'observa quelques instants. Elle avait le visage bouffi et le nez rouge. Elle fit la moue, mais en même temps après avoir pleuré comme une madeleine la veille au soir elle ne pouvait pas s'attendre à être fraîche comme la rosée du matin... Elle se mit un peu d'eau fraîche sur la figure, s'essuya et reparti dans la chambre afin de se recoucher.

La pièce était plongée dans le noir, elle jeta un coup d'œil à nouveau au berceau avant de s'allonger dans son lit de fortune. Plus par réflexe que quoi que ce soit d'autre...

Quelque chose était étrange... Amanda fronça les sourcils.

On aurait dit que le berceau était vide...

Mais ça ne se pouvait pas. Elle était partie à peine cinq minutes !

Elle se pencha sur le berceau et se mit à toucher le matelas, calmement au début, puis frénétiquement par la suite, car ses mains ne rencontraient aucun obstacle ! Pas de bébé !

Amanda alla allumer, et fixa le berceau, mais il était vide !

Quand elle était aux toilettes, elle n'a entendu personne, ni le petit pleurer ou un adulte se lever ou descendre les escaliers... Mais peut-être que sa mère ou son beau-père ou même ses l'un de ses grands-parents avaient entendu le petit et étaient descendu à la cuisine lui donner son biberon, de manière discrète pour ne pas réveiller tout le monde ?

Ça devait sûrement être ça... Pas la peine de s'inquiéter...

Elle s'apprêtait à aller vérifier son hypothèse quand elle vit quelque chose à travers la fenêtre. Elle s'avança et observa plus attentivement l'extérieur, ses yeux s'exorbitèrent, elle le voyait !

Peter marchait à quatre pattes et s'enfonçait dans la forêt dans son petit pyjama blanc à flocons bleus !

Sans réfléchir plus que ça, elle descendit les escaliers à toute vitesse, enfila ses rangers qu'elle n'avait pas rangé, prit la première veste qui se trouvait accrochée sur la rampe d'escalier et sorti en trombe dehors, en claquant la porte derrière elle.

Elle courrait et se rendit là où elle avait vu Peter pour la dernière fois : à l'orée de la forêt. Il avait peut-être eu le temps d'avance d'un mètre ou deux le temps qu'elle sorte mais il devait être dans les parages ! Un bébé à quatre pattes ne peut pas aller bien vite !

— Peter ! cria-t-elle.

Pas un bruit. Juste le silence de la nuit. Et quelques oiseaux nocturnes ici et là.

Amanda senti des sueurs froides dans son dos. Elle hésita quelques secondes, puis se décida à y aller. Elle ne pouvait pas laisser son petit frère dehors et en plein hiver !

Elle entra à son tour dans la forêt.

Elle marchait à tâtons dans l'obscurité, les feuilles jonchaient le sol, la lune éclairait partiellement le chemin à travers les troncs d'arbres presque parfaitement aligné. Elle était mal à l'aise, le simple bruit d'une brindille qui craqua sous sa chaussure la fit sursauter. Mais elle ne s'arrêta pas pour autant, la sécurité de son petit frère en dépendait !

— Peter ! Ouhou !

Elle criait son nom, mais elle se demandait si c'était vraiment utile, à son âge il ne parlait pas...

Mais il pouvait peut-être faire des bruits de bébé, ou comprendre qu'on l'appelait et venir à elle ?

Elle n'en savait rien, mais il fallait bien qu'elle fasse tout ce qu'elle pouvait !

Elle continua d'avancer, s'enfonçant un peu plus à chaque pas dans les bois.

Tout en marchant son cerveau turbinait à toute allure : « comment Peter, un bébé de 10 mois qui sait à peine se tenir debout, a-t-il pu descendre les escaliers, et ouvrir la porte d'entrée ? »

La réponse était simple : c'était tout simplement impossible.

Il fallait qu'elle rentre à la maison. Elle le savait et sentait au fond d'elle, que peut importe où se trouvait actuellement Peter, elle ne le trouverait pas dans la forêt. Il était d'ailleurs sûrement dans son berceau.

Pourtant, ses yeux ne lui avaient pas joué de tour ! Elle avait bien vu Peter, un bébé au cheveux châtain, portant le même pyjama que son petit frère, à savoir blanc avec des flocons de neiges bleu, se diriger vers la forêt...

Elle fit demi-tour, et marcha d'un bon pas pour rentrer. Elle se retournait fréquemment, pour voir ce qu'il se passait derrière elle. Elle se trouvait stupide d'agir de la sorte, mais elle avait l'impression d'être suivie.

Alors qu'elle commençait à apercevoir sa maison dans la pénombre, un bruit étrange attira son attention. Un bruit de papier froisser. Elle regarda à ses pieds, et vit qu'elle venait d'écraser ledit papier.

Elle s'accroupit, et récupéra le papier tout en rangeant une mèche derrière son oreille.

C'était un dessin. Un dessin plutôt simple, enfantin, au crayon de papier en noir et blanc. Il y était représenté plusieurs sapins, une dizaine, et un homme ou plutôt un bonhomme bâton. Mais déformé. Tout en long, avec de très grand bras et de très grande jambe.

Et sans visage.

Amanda fronça des sourcils et retourna la feuille, cherchant d'autres informations, mais l'envers était vierge.

Elle se redressa, mais resta figée sur place. Elle avait l'impression que quelqu'un la fixait. Une énième fois elle se retourna, tout en se disant que c'était inutile, c'était seulement l'ambiance de la forêt qui la rendait parano...

Elle ouvrit de grands yeux, devint pâle comme un linge : l'homme déformé du dessin n'était qu'à quelques mètre d'elle !

Elle cria et se mit à courir le plus vite qu'elle put. Elle voyait sa maison devenir de plus en plus proche, elle pensait qu'elle pouvait l'atteindre !

Mais l'homme étrange se télétransporta juste devant elle.

Un cri effroyable se fit entendre dans la forêt, et Amanda disparu dans la nuit...


AmandaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant