chapitre 1

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Pdv du docteur

Chère (t/p), tendre (t/p), bien-aimée (t/p)…

Ces mots… Tous ces mots que j'ai maintes fois rêvé de te dire mais qui n'ont jamais pu franchir mes lèvres… Si à présent j'ose les mettre par écrit, c'est parce que je sais que tes yeux ne se poseront jamais sur ces lignes.

C'est risible, n'est-ce-pas. Moi qui adore parler, parler et encore parler, de tout et de rien, aussi bien des mystères de l'Univers que des banalités du quotidien, je perds la voix lorsqu'il s'agit de mes sentiments pour toi. Alors que sur le papier il vient si facilement… Ce "je t'aime" qui te serait parvenu sans problème ce jour-là, sur la baie du Méchant Loup, si par manque de courage je n'avais pas autant tergiversé en débitant des futilités.

J'aurais pu aisément te rejoindre sur cette plage. Je le pourrais, même maintenant, si au lieu d'un soleil j'en brûlais une dizaine, une centaine, une galaxie entière. La tentation est grande, surtout quand le silence dans le Tardis me pèse. Ce qui me retient, c'est toi et la vision que tu as de moi. Tu me prends pour un sauveur des mondes, un héros qui se sacrifie pour le bonheur des autres, alors que je ne suis rien de tout cela. Et j'ai peur que tu voies mon vrai visage, celui d'un vieil imbécile qui regrette après coup et qui est tenté de commettre une énorme bêtise pour réparer ses erreurs.

30 jours selon ma ligne temporelle… Ou plus précisément 728 heures 37 minutes et 41 secondes se sont écoulés depuis que tu t'es retrouvée de l'autre côté de cette barrière infranchissable que l'Univers a osé dresser entre nous. J'y ai posé ma joue, tu sais, sur ce maudit mur d'une blancheur blafarde, dans l'espoir insensé de t'entendre une dernière fois, tout en se rendant parfaitement compte de l'impossibilité d'une pareille chose. Et pourtant, sur le désespoir du moment, j'ai eu l'impression que me parvenait de loin le son de ta voix, de tes cris en pleurs.

Y-a-tu, toi aussi, posé ta joue baignée de larmes? As-tu hurlé mon nom, frappé de tes poings rageurs ce bloc de matière froid et insensible qui nous séparait? As-tu…

La main du Docteur s'arrêta, légèrement tremblante. Les émotions le submergeaient, menaçant à tout instant de le plonger dans une folie dont il ne se relèverait pas. Peut-être même était-ce déjà fait…

Il eut un rire sans joie. Tout ceci était indigne d'un Seigneur du Temps. Tous ces regrets et cet apitoiement sur soi-même… Bien qu'il ait une bonne excuse. Au cours de sa longue vie qui s'étendait au-delà des 900 ans, avait-il déjà autant souffert de la perte d'une de ses compagnes de voyage? Il n'en avait pas le souvenir, d'autant plus qu'il était injuste de traiter (t/p )de simple compagne. Car elle était… Elle était…

Il considéra longuement les lignes qu'il venait d'écrire. A quoi bon tout ce bla-bla, alors que quelques mots suffisaient pour exprimer ses sentiments envers elle.

Il leva à nouveau la plume blanche, cette plume du 51ème siècle dont l'encre restait indélébile pendant plus de 1000 ans. Et il écrivit une phrase, une seule, pour clore cette lettre que jamais (t/p) ne recevrait.

(T/p), tu me manques un peu plus chaque jour.

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Voili voilou pour le premier chapitre en espérant que cela vous plaisent ^^

noyée sous les Regrets (Reader x 10ème Docteur)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant