Chapitre 9

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   Une semaine s'était écoulée, mes journées étaient un peu plus remplies qu'au début de l'année. La solitude d'une saison terne et froide avait laissé place à la chaleur amicale d'un doux automne. Nous étions la veille de la rencontre entre Nekoma et Karasuno, c'était pour l'équipe une occasion de jouer uniquement pour le plaisir. Les garçons visaient le niveau national comme chaque année et j'étais sûre qu'ils atteindraient leur objectif.

Les cours touchaient à leur fin et l'établissement baignait dans un rayon doré de soleil. Le vent léger d'automne était agréable malgré le risque de s'enrhumer, Kenma n'y manquait d'ailleurs jamais. Quant à moi, je peinais à trouver un moyen de dire à Yaku que je l'aimais. La crainte de me prendre un râteau aussi immense que les mollets de Kuroo m'empêchait d'agir.

Je soupirai tout en y repensant tandis que je marchais en direction du gymnase. J'entendis peu de temps après un ricanement plutôt aiguë venant d'une voix que je ne connaissais que trop bien, Chinami.

Je jetai un coup d'œil curieux sur ce qui faisait rire mon ancienne coéquipière, mon cœur manqua un battement lorsque je vis Chinami accrochée au bras de Yaku, collée à lui d'un air naïf. Je voulais m'enfuir mais il n'y avait pas d'autre chemin pour se rendre au gymnase alors j'avançai malgré une boule au ventre, quitte à me faire ignorer par le libero.

Toutefois, lorsqu'il m'aperçut, son regard sembla s'illuminer. Il vint immédiatement vers moi alors que Chinami se détacha de lui, me lançant un sourire vicieux avant de s'en aller. Je me sentais mal à l'aise devant la situation, la peur de ne compter pour personne m'envahit. Je dis alors à Yaku d'un petit sourire attristé :

« Vous semblez proches toi et Chinami. Est-ce qu'elle... compte pour toi ?

- Eh bien, Kenma avait raison, elle a l'air égocentrique et fausse. C'est certain que je ne pourrais pas l'apprécier. Alors que t... »

Yaku se fit couper la parole par son ami aux cheveux noirs qui s'accouda à ma tête et dit :

« Alors, on n'attend pas Patrick ? »

Le reste de l'équipe était présent. Lev, qui voulait être aussi ringard que son capitaine, ajouta :

« Yaku, ce n'est pas parce que tu es petit que tu as le droit de garder (T/n) pour toi seul ! J't'ai cassé de Paris à Nice ! » [Nda : oui, c'est moi qui suis ringarde.]

Mais cette remarque lui valut un énième coup bien placé. Yaku se tourna vers moi et m'adressa un sourire chaleureux avant de déclarer :

« Pour eux tu comptes bien plus qu'elle ! Et pour moi aussi... beaucoup. » Marmonna-t-il à la fin de sa phrase, j'étais anormalement rouge quand je compris ce qu'il venait de dire.

Kuroo, qui n'avait perçu que la première phrase de Yaku, fit une mine intriguée. Il répliqua :

« Bah, bien sûr que tu comptes pour nous (T/n). Tu fais partie de l'équipe ! »

Le fait qu'il l'affirme de manière si évidente amena sur mes lèvres un grand sourire que je ne pus cacher.

« Ne doutes pas autant de toi, on t'apprécie tous ici. » Dit Kai qui s'avança vers moi pour déposer sa main sur mon épaule avec son sourire serein habituel.

Yamamoto ajouta énergiquement :

« C'est vrai ! Tu es un peu comme une célébrité.

- Plutôt une amie, on ne l'idolâtre pas comme toi, Yamamoto. » Rétorqua Kuroo.

Les garçons portaient le même avis sur ce point et cela me procura un exquis soulagement de trouver mon intégrité au sein de cette équipe. L'entraînement me parut plus savoureux ce jour-là. Je découvris à nouveau un sentiment qui s'était éclipsé entre les pages du passé :

La Lettre (Yaku x Reader)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant