Prise entre deux feux

Chapitre 4 : - Bonjour les conseils et bye bye Toulouse

« L'éducation se sème chez l'enfant mais doit se cultiver toute la vie » ; Paul Carver.

*A TOULOUSE, DANS LA MATINEE

Moussa est tout excité. Il range ses dernières affaires dans ses valises et vérifie s'il n'a rien oublié, sous le regard envieux de son pote :

-Tu sais bro, je suis chétif. Je peux donc me faufiler dans l'une de tes valises.

Moussa amusé, répond :

-Je sais que tu vas t'ennuyer sans moi, mais tu commences les cours sous peu et tu auras largement de quoi faire. Tu auras à peine le temps de te tourner les pouces.

-Ouais, ça c'est clair. Tiens man, ce paquet c'est pour Fifi.

-Hum j'aime ça. Je le lui remettrai en mains propres.

-Thanks bro.

Il prend le présent et le range soigneusement dans son sac :

-Bon je pense que je n'ai rien oublié hein...

-Oh que si.

-Ah bon ?

-Réfléchis bien...

-Je ne vois vraiment pas. J'ai fait le tour et tout est OK. Alors dis-moi de quoi il s'agit ?

-Tu as oublié ton pote khana.

-Ce que tu peux être con parfois, rires.

-Ah mais c'est vrai !

-Le temps passe vite, je serai de retour avant même que tu ne réalises mon absence.

Moussa fixe l'écran de son téléphone et dit à Doudou :

-Mon taxi est là. Tu m'aides à descendre les valises stp ?

-Oui bien sûr.

Doudou descend une valise et Moussa en fait de même. Une fois en bas de l'immeuble, le chauffeur de taxi se charge de ranger les valises dans la male arrière. Les deux potes se font un « check » puis se donnent la main gauche. Moussa monte ensuite dans le véhicule. Il est aux anges.

Doudou quant à lui se rend à la station de bus, direction chez lui...

*A DAKAR, AU DOMICILE DES NIANG

Papa Niang est assis dans le salon et boit son café, pendant que son épouse se lime les ongles :

-Thérèse, ta fille est venue me voir, pour me parler d'aller en France ! je ne sais pas qui lui a mis cette idée dans la tête mais je ne suis pas du tout d'accord avec ça. Elle peut parfaitement réussir ici.

-Personne ne lui a mis cette idée dans la tête !

-Je ne veux pas qu'elle parte, avec ou sans bourse !

-Je pense qu'elle en est consciente, mais nak Aladji, il faut que tu mettes un peu d'eau dans ton vin. Ta fille te craint et ce n'est pas bien. Les filles sont proches de leur père habituellement, mais toi tu as creusé un énorme fossé entre la tienne et toi. Ce n'est pas une bonne chose.

-Tu remets en cause ma manière de l'éduquer ?

-Non loin de là. Je te prodigue juste un conseil. Fifi te parle à peine ! c'est bonjour, bonsoir et c'est fini ! aucune affinité. Tout cela parce qu'elle a honte de toi et qu'elle te craint d'un côté. Et pourtant, tu es son père...

-Je veux juste qu'elle soit une bonne personne et qu'elle ne pense pas à faire certaines choses. A chaque fois que je sors et que je vois l'accoutrement de certaines filles, je suis écœuré. Regarde la fille du vieux Bâ : son père est imam, elle a reçu une excellente éducation, elle a même appris le Coran et pourtant on l'a engrossée. De nos jours, il faut être radical avec les enfants sinon rek, ce ne sera que des problèmes.