2. Les lavandes ne ressentent rien et ça fait mal de l'avouer.

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Depuis toujours, les personnes pensaient que j'étais sans coeur, car je n'avais aucune compassion, que je leur parlais de manière monotone et que j'étais égoïste et égocentrique. C'est faux. J'ai toujours été très gentille avec tout le monde.

Même mon frère, Pelage de Noisette, pense que je suis une menteuse. Un jour, il m'a dit que j'étais une coquille vide. Que je ne ressens ni la joie, ni la tristesse, ni la colère, ni la peur. Je comprends pas comment il peut penser ça de sa propre soeur, d'autant plus que quand nous étions enfants, nous nous entendions superbement. Nous jouions ensemble, avec Petit Laurier et Petite Fougère, et rien d'autre n'avait d'importance ! Mais quand nous avons tous commencé à grandir, Pelage de Noisette et Coeur de Fougère me firent comprendre que nous étions différents.

Heureusement, Moustache de Laurier a toujours cru et pensé que j'étais normale comme les autres. Elle avait raison plus que tous les autres, car c'est vrai, je ressens des émotions ! Si on pleure, c'est qu'on est triste, si on rit, c'est qu' on est heureux.

Donc si je me force à pleurer et à rire, ce sont des émotions, il ne faut pas chercher plus logique que cela, c'est un concept facile à comprendre, pourtant, non ?

Quand j'ai vu le corps sans vie de Moustache de Laurier, je n'ai rien ressenti, mise à part un vide. Mais j'ai toujours ressenti un vide, de toute façon, alors ce n'est pas une chose que je peux noter. J'aurais été triste si nos liens étaient plus forts. On était sûrement pas assez proches pour que je pleure. Mais alors pourquoi personne d'autre n'est gentil avec moi ? C'était la seule que j'aimais vraiment, alors pourquoi je n'ai pas pleurer ? Je n'avais qu'elle, mais alors, peut-être que notre relation était fade, car c'était la seule et que je n'avait pour comparaison que la haine des autres.

Mais j'étais quand même déçue. C'était ma meilleure amie, et elle me défendait face aux autres, et on passait des bons moments ensemble ! Une fois, elle m'a même promis que je les gens comprendraient que j'étais normale, et qu'elle donnerait sa vie pour ça ! C'était vraiment une personne gentille.

Quand j'ai juste dis ça à Pelage de Noisette, il est entré dans une colère noire. Je n'ai jamais vu quelqu'un autant s'énerver. Il était foud e rage, et m'a dit des choses horribles, en me disant que je méritais pas l'attention de Moustache de Laurier, qu'il aurait préférer ne jamais me voir ni me connaitre, car j'étais une menteuse hypocrite qui pensait tellement fort à ses mensonges qu'elle à finit par y croire elle même.

Si j'avais des émotions, j'aurais ressenti de la tristesse à ce moment là.

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La lune ronde et pâle donnait des reflets argentés sur la neige blanche. Mes pensées étaient concentrées sur ces reflets durant toute l'assemblée, car ils me semblaient fascinants et tellement beaux et poétiques ! C'est quand notre chef prit la parole que je me suis intéressée à ce qu'il se passait. Le chef du clan prononça distinctement :

« - L'une de nos guerrières à périt. Moustache de Laurier, une brave guerrière... est mort durant un affrontement contre un renard. Il fit une pause. On sentait durant ce court temps de parole qu'il retenait ses larmes, réaction normale au vu du fait qu'il étais attaché à la femelle au pelage bicolore. Il reprit, la voix encore plus tremblante. Elle était brave, et redonnait le sourire aux chats egarés. Je vous conseille de surveiller de près les renards de votre territoire, je ne souhaite pas que cette tragédie se répète. »

Les autres chats des clans poussèrent des cris de terreur, comme si les renards allaient d'un coup débarquer dans la clairière pour tous les assasiner sauvagement au clair de lune. Les chefs ont tous declarer leurs condoléances. Moi je ne comprends pas comment ont peut faire semblant d'être triste pour la mort de quelqu'un que l'ont ne connaissait que de vue. Les gens adorent dire que mentir c'est mal et qu'il ne faut jamais au grand jamais mentir, puis mentir de façon cruelle et sournoise sur la mort d'une personne.

Poil de Noisette et les membres de notre clan tremblaient de tous leur long, et mon frère laissait ses larmes couler comme il le souhaitait. Il pleurait en regardant la lune. Je ne comprenais pas, quand je me suis rappelée que tous ses amis et sa famille l'appelaient « Petite Lune ».

Ça lui allait bien. Ça allait avec ses yeux émeraudes, avec son pelage toujours brillants et doux, ça allait avec les teintes noires et blanches de ses poils épais, et de son allure royale et majestueuse.

Soudain j'ai senti le froid sur mes pattes, pourtant je ne l'avais pas senti avant, comme si son souvenir m'avait ramené à la réalité. Elle adorait la neige. Son pelage etait assez épais pour qu'elle n'ait jamais froid, donc elle montait sur les rochers pour sauter dans la poudreuse, et se roulait dans la neige, et riait des végétants qui s'énervaient contre elle car son pelage était trempé, et finissait toujours par se plaindre de la sensation désagréable de l'après neige en dessous de son pelage. Oui, c'était quelqu'un de merveilleux.

Elle était tellement vivante, joyeuse, active, drôle...

Tellement....

J'avais toujours fait semblant de rire avec elle. Mais j'ai l'impression que si elle était là, actuellement, et que je revivais ces moments avec elle, je pourrais réellement rire.

Je voudrais qu'elle soit la pour me voir pleurer pour de vrai.


Car je me sens enfin libérée.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 08 ⏰

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