Chapitre 2

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Mes yeux s'ouvrent lentement et tandis que j'esquisse un léger mouvement pour me replacer dans le lit, je pousse un soupir suivi d'un gémissement de douleur. J'ai vraiment l'impression d'avoir été écrasée par un camion. Je me demande bien où est-ce que je me trouve, à présent... La porte de la chambre s'ouvre lentement, laissant entrer un fin rayon de lumière en provenance du couloir. Cela me permet de discerner les environs et de constater que je suis revenue dans la chambre...

- Ah, vous êtes réveillée ! dit une femme en passant son visage dans l'entrebâillement de la porte.

- Qu'est ce qui m'est arrivé ? marmonnais-je en me tenant la tête.

Elle entre à l'intérieur de la chambre, d'un pas rapide en laissant la porte ouverte. Elle s'éloigne pour aller ouvrir les volets tout en me disant :

- Nous nous sommes beaucoup inquiétés pour vous. Vous avez été légèrement percutée par une voiture et vous avez dormi dix ou onze heures.

Voilà le pourquoi du comment... en tout cas, j'ai bien mal. Signe que je suis bel et bien en train de vivre ceci. Réellement...

- Ne vous inquiétez pas, vous avez juste quelques contusions. Rien de très grave et je vous recommande de prendre du rep...

- Où est-ce que je suis ? marmonnais-je en essayant de me relever à l'aide de mes coudes, en l'interrompant.

- Dans la chambre de ma fille...

J'ai cessé de prêter attention à ce qu'elle continue de raconter par la suite, n'entendant qu'un bruit de fond de sa part. Je n'ai qu'une idée en tête.... partir d'ici. Je termine de m'asseoir en poussant de légers râles de douleur tandis qu'elle s'empresse de me dire :

- Mademoiselle, vous ne devez pas vous lever. Mon mari est médecin et il m'a conseillé de vous dire de bien rester au lit et...

- Non, ça va allez..., l'interrompis-je en posant mes pieds sur le sol.

- Je me permets d'insister parce que c'était tout de même un sacré choc. Ces nouvelles voitures sont assez volumineuses et lourdes... les gens devraient faire plus attention en conduisant ces appareils ! Le nombre d'accidents sur la route ne cessent d'augmenter, vous savez ?

Elle ferme la fenêtre, me tournant momentanément le dos et je susurre :

- Et ce sera bien pire dans les prochaines années. Je suis vraiment navrée...euh...

- Madame Katherine Morrison, enchaîne-t-elle en pivotant vers moi, un léger sourire sur les lèvres.

- Je suis navrée mais, je ne peux pas rester ici. Je.... Vous avez dit que vous vous appelez comment ? dis-je tandis qu'elle vient se placer en face de moi, sur une chaise.

- Katherine Morrison, répète-t-elle en croisant ses jambes.

Mais... c'est le même prénom que mon arrière grand mère. Je pose mon regard sur elle et c'est comme si je la voyais enfin parce que je n'avais pas pris le temps de la regarder jusqu'à maintenant ; c'est la même femme qui se trouve dans un portrait chez ma grand-mère Alison. Alison ? Le prénom de la jeune fille que j'ai vu ce matin ? Mais comment est-ce que c'est possible ? Le regard de Katherine est toujours fixé sur moi, avec un drôle d'air - un mélange d'incompréhension qu'elle essaie de masquer par une sorte de masque de politesse exacerbée – et quand sa voix se fait entendre, cela me fait me sortir de mes pensées.

- Si vous voulez partir, je ne peux décemment pas vous laissez sortir vêtue de cette... manière, me dit-elle en désignant mes habits de la main avec un geste vague.

Je baisse immédiatement les yeux vers mes vêtements. Qu'ont-ils, mes vêtements ? Elle se lève de sa chaise pour se diriger, toujours d'un pas rapide, vers l'armoire qui m'a servie de cachette. Elle l'ouvre, je la regarde en train de farfouiller dedans pendant quelques longues secondes avant de finalement en sortir une robe et de se tourner vers moi en la mettant en avant ; cette robe est vraiment magnifique ! Elle vient déposer le vêtement bien à plat sur le lit avant de me dire :

The King - en pause Où les histoires vivent. Découvrez maintenant