Chapitre 8

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CHAPITRE 8 :

« Il y a des rencontres qui te feront fleurir le cœur à jamais. »
Jessica Simard.

Harry Styles.

Le poids des mots peut parfois être plus lourd que des litres d'eau. On ne sait pas toujours comment les paroles d'une personne peuvent nous atteindre, mais lorsqu'elles le font, on peut tomber comme se relever. On peut se noyer et pleurer jusqu'à ne plus posséder de larmes, on peut rire aux éclats sans pouvoir s'arrêter, et beaucoup d'autres. On ne sait jamais à l'avance comment nous allons réagir suite aux paroles d'autrui.

Parfois, c'est le silence qui nous accueil, une réaction qui ne se fait pas, que nous ne parvenons pas à avoir, qui n'existe pas. Pourtant, nous savons que cette réaction en dit long sur ce que l'on ressent. C'est trop lourd pour être interprété par des gestes, des expressions, alors on ne réagit pas. On reste neutre. Pourtant, nous ressentons ce cœur qui s'emballe, celui qui se compresse, celui qui peut se briser, cet estomac qui se retourne et qui nous donne la nausée.

Alors dans le fond, nous ne sommes pas si neutres que ça.

Je ne suis pas si neutre que cela face aux mots de Louis, même si mon visage n'exprime pas tant d'émotions, mon cœur se compresse et mon ventre se tort.

« Tu ne voudrais pas que je te ramène chez toi ?

- Les cours ne sont même pas finis Harry. »

Je hausse des épaules, simplement, en pensant que ce n'est pas le moment de retourner en cours après tout ça, mais qu'il n'est plus nécessaire non plus d'en parler pour le moment. Car je sais que cela doit être éprouvant pour Louis, parce qu'il s'est confié sur ce qu'il n'a jamais dit à personne, il s'est ouvert alors que ces derniers temps il ne possède pas cette envie de se livrer aux autres, de communiquer. Il m'a fait confiance, et je ne veux pas briser ce petit fil qui vient s'accrocher à un morceau de mon corps pour ne plus me lâcher, espérant que personne d'entre nous ne viennent le couper, le briser.

« On s'en moque. J'ai la flemme de retourner alors que nous avons quasiment tout loupé.

- Mais pourquoi tu veux me ramener chez moi ? Tu peux directement rentrer chez toi tu sais. », dit-il en secouant la tête de gauche à droite.

« Pas après ce qu'on s'est dit, j'ai pas envie de te laisser seul.

- Je ne vais rien faire si c'est ça qui te fait peur, Harry. », dit-il sérieusement en fronçant les sourcils pendant que mon cœur se retourne.

Peut-être que je ne voulais pas me rendre compte de ce pourquoi je tiens à être avec lui. Peut-être que je n'ai pas tellement envie de me rendre compte de cette peur qui grandit doucement mais sûrement, de le voir un jour disparaître à jamais.

Comme j'ai peur chaque jour de voir l'un de mes proches mourir, parce que la vie est volatile. Elle va et vient. Elle s'émerveille après neuf mois mais peut vite s'éteindre en quelques secondes, soudainement, et c'est terrifiant. Tellement terrifiant de savoir que tout peut s'arrêter ainsi, que nous pouvons parler à une personne, se disputer avec elle, lui dire qu'on l'aime, alors qu'elle peut disparaitre dans les minutes ou secondes qui suivent.

C'est tellement terrifiant de vivre dans la peur constante que la mort nous guette au loin, mais si proche à la fois.

Je suffoque parfois en y pensant, je me réveille en pleurs après un cauchemar de ce genre, mais il m'arrive aussi de cauchemarder alors que le soleil est haut dans le ciel, seul face à moi-même, face à mes pensées en me répétant des situations rythmées de « et si » ; et si c'est aujourd'hui que mes parents quittaient ce monde, comment est-ce que je ferai ? Est-ce que je pleurerai ? Comment les gens autour de moi réagiraient ? Quelles chansons devrais-je choisir pour leur enterrement ? Est-ce que je serai capable de les rejoindre pour que nous soyons de nouveau réunis ? Est-ce que je serai capable de tout surmonter seul, sans Luana, sans mes parents ?

INDÉLÉBILE {L.S}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant