1. Défis et nouvelle élève

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Par Nozomi Shori

« Je m'appelle Nozomi Shori, j'ai 15 ans et avant d'atterrir ici, j'étais en 3°A. »

Non, ça fait trop prétentieux.

« Salut ! Moi c'est Nozomi, enchantée ! »

Ça peut être super mal vu d'être aussi familière, non ? Je ne les connais même pas.

« Noz... »

-Shori-san ? Tout va bien ?

« Non. »

Je souris quand même à ce drôle d'alien jaune, qui était apparemment mon professeur principal, et à la classe entière qui me faisait face.

-Je... Je m'appelle Nozomi Shori... J'ai 15 ans...

C'est tout ce que je parvins à bafouiller.

Génial.

Ils devaient me trouver ridicule.

-Eh bien Shori-san, j'espère que tu te plairas dans cette classe, et que nous prendrons du bon temps avec toi pour nous entretuer dans la joie et la bonne humeur ! s'exclama M.Koro.

-Vous... vous pouvez m'appeler par mon prénom, Monsieur, chuchotai-je à voix tellement basse, que je doutais pendant un instant qu'il m'entende.

Il hocha son énorme tête de manière imperceptible avant de tendre un tentacule, en direction du fond de la classe.

-Très bien, Nozomi, ta place est juste au fond, à côté de Karma.

« Karma ? »

Je relevais la tête en entendant ce prénom si familier et un mince sourire, le premier depuis le début de cette journée pourrie, s'étira sur mes lèvres en croisant ce regard ambré et espiègle que je connaissais par cœur.

-Eh bien, eh bien, l'une des meilleures élèves que je connaisse dans ce bahut s'est faite envoyer dans la classe des épaves ?

-Tu peux parler ! répliquai-je en m'installant.

-Silence dans le fond ! intervint M.Koro, commençons le cours.

Je me redressais immédiatement sur ma chaise, sous le regard moqueur de mon meilleur ami.

Celui-ci, avachi sur sa chaise, fouilla à l'intérieur de sa veste noire et en extirpa un revolver. Je frissonnais, sachant ce qui allait s'ensuivre. Bien sûr, on m'avait avertie par rapport à la particularité de cette classe et, sûrement au même titre que tous les élèves, fait lire des tonnes de paperasse qui m'expliquaient en long en large et en travers les informations basiques à savoir sur l'espèce de contrat qu'avaient conclu le gouvernement japonais et notre prof.

Malgré ça, tout le monde sursauta lorsque la détonation se fit entendre et je fus stupéfaite de constater le calme olympien du prof : il savait qu'il était destiné à se faire tuer par l'un d'entre nous, d'accord, très bien, mais être aussi peu affecté, c'était à la limite de l'insolence.

Un humain normalement constitué se serait liquéfié sur place, seulement voilà, M.Koro n'était pas humain, et il n'était pas normalement constitué non plus.

-Karma, tu mets un peu trop de temps à dégainer ton arme et à tirer, j'en ai donc profité pour te refaire une beauté, déclara celui-ci.

Ahuri, Karma regarda ses ongles, repeintes à l'effigie d'adorables petits poulpes. Tout le monde éclata de rire, moi y compris, je dis bien l'avouer, mais un ricanement féminin à côté de moi me coupa net dans mon hilarité.

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