Chapitre 6

12 2 0
                                    


Un chant d'oiseau. Un parfum de fleur sucré et apaisant. Ce furent ce que lui décrire ses sens avant d'ouvrir les yeux.

Il se trouvait dans une pièce des plus simples, où se trouvait uniquement le futon sur lequel il était allongé. Une porte coulissante en papier à côté de lui donnait sur un jardin baigné par le soleil. La lumière crue venant du dehors tombait sur le sol en tatami suivant sa forme carrée.

Quiétude. C'est le mot qui lui vint naturellement à l'esprit pour qualifier l'atmosphère du lieu. Il se dégageait de cet endroit presque vide une agréable sérénité. Mais malgré ce calme relaxant, il ne pu s'empêcher de se demander où il se trouvait. Et puis surtout, il y avait la douleur. Il se sentait mal de partout à tel point qu'il ne pouvait faire un mouvement, à part peut-être tourner la tête.

Au bout de quelques minutes, la porte s'ouvrit, et une jeune fille apportant des bandages entra dans la chambre.

Elle devait avoir autour de huit ans, mais la maturité dans son regard lavande lui donnait un air doux et adulte. Ses cheveux blancs étaient coupés au carré et elle était apprêté d'un kimono bleu à fleurs. Elle lui donna une impression étrange de déjà-vu. Quand elle vit qu'il s'était réveillé, elle eu l'air à la fois surprise et rassurée. Puis elle lui sourit gentiment et s'approcha de lui :

« Vous êtes enfin réveillé. C'est bien. » Sa voix était toute aussi douce que son apparence. Elle entoura la tête du blessé de bandages et se releva. « Je vais chercher le maître. En attendant, reposez-vous. »

Quand elle sortit, il se posa de nouvelles questions : qui était cette fille ? Pourquoi avait-il le sentiment de l'avoir déjà croisé quelque part ? Qui était le maître ? Toutes les réponses viendraient bientôt se dit-il d'abord.

Puis il se rendit compte qu'il y avait un problème. Un problème terrifiant : il ne souvenait pas de quoi que se soit d'avant le moment où il s'était réveillé. Même pas son nom.

Aussitôt, il se mit à stresser. Ça n'était pas normal. Pas normal du tout. Il avait cette sensation affreuse de l'avoir su il y a peu de temps, mais il n'arrivait pas à se figurer ce qu'avait pu être sa vie avant cette pièce calme et ensoleillée. Quant à son prénom, il s'imagina le retrouver avant de le perdre de nouveau dans le tréfonds de son subconscient. Il se douta que cela avait un rapport avec son état physique...

Il était pris dans ces pensées quand la porte s'ouvrit de nouveau. Un homme, il en déduisit qu'il s'agissait du maître, la passa, accompagné dans la jeune fille qui l'avait précédemment visité. L'homme lui fit un puissant effet : lui, il était absolument sûr de l'avoir connu auparavant. Mais dans quel contexte, ça il ne savait pas.

Le maître avait un regard doux et une maladie à en croire les marbrures violacées qui zébraient le haut de son front. Quant il se mit à parler, c'était d'une voix bienveillante qui le mit immédiatement en confiance :

« Tu es enfin rétabli. Quel soulagement. Nous avions bien cru te perdre au vu de l'état dans lequel nous t'avons trouvé.

- Que m'est-il arrivé ? »

Sa question sembla à peine surprendre l'homme, qui répondit avec compassion :

« Un très grand choc, pour que tu en perdes la mémoire. Mais te t'inquiètes pas à ce sujet, les souvenirs sont des choses que ne nous quittes jamais pour de bon. »

Comme il n'y avait pas de nouvelles questions, il poursuivit :

« Tu étais gravement blessé, c'est ma femme qui t'a trouvé. Elle et nos deux filles t'ont tout de suite pris en charge. Tu es resté longtemps dans le coma, alors elles t'ont également veillé tout ce temps. Aujourd'hui, tu te réveilles enfin, alors il est normal que tu aies des questions. »

Passés et mémoires, Muichiro TokitoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant