J'avais proposé à Kamëlya si je pouvais manger avec elle, et elle m'avait répondu que le gorille que j'étais devait manger par terre. Elle fait une fixette sur ce surnom. C'est fatiguant.
— J'aurai une belle vue sur tes cuisses, souffla-je un sourire au bord des lèvres.
— Pervers, clama t-elle en se tournant vers Cassidy qui lui parlait.
— Comme tu m'ignores, je vais me venger, clama-je assez fort pour qu'elle se tourne vers moi.
— J'ai trop peur. Le gorille va se mettre en colère, me titilla-t-elle.
Je me lève et avance jusqu'à sa table, elle baisse sa tête sur son assiette en m'apercevant.
— Tu te soumets à ton King Kong, fis-je remarquer en mettant ma main sur son menton pour lever sa tête vers moi. Elle rougit.
— Bah dit donc on perd le contrôle, Williams ? me moquai-je en retirant ma main de son menton dès que ses yeux croisent les miens.
— T'as bien fait de retirer tes doigts sales de mon beau visage, clama t-elle en faisant un signe de la main comme pour balayer ma silhouette.
— Tu me boudes ? demandai-je en la sentant se crisper.
— Bien-sûr, souffla-t-elle.
Je me penche vers elle et écrase Will qui est assis à côté d'elle.
— Aïe baltringue, on fait attention, hurla Will en me poussant violemment sur une autre table.
Je ne lui laisse pas le temps d'ajouter quoi que ce soit que j'envoie mon poing dans son ventre.
Entendre les petits cris qu'il produit sous la douleur me procure un sentiment de supériorité. Je tire sur ses cheveux pour le faire tomber de sa chaise. Il gémit comme un porc qu'on égorge.
En lançant une rumeur sur Cassidy, il avait signé son arrêt de mort. Et en m'insultant il est déjà mort.
Je le tire jusqu'à un mur et le plaque sur celui-ci. Will avait fait le caïd en me poussant, il allait assumer comme un caïd. Et au diable ma tante et les flics. Personne ne peut m'arrêter. Personne.
Certes Will est grand et fin et se glisse facilement entre ses adversaires, au basket. Mais en bagarre, il ne se glisse nul part.
Je cogne sa tête d'idiot sur une table à plusieurs reprises. Son nez sort un liquide rougeâtre. J'en ai plein les mains. Merde.
J'essuie mes mains avec une serviette qui traîne dans ma poche et pendant ce petit temps, il en profite pour me coller un coup dans la mâchoire.
Je recule de plusieurs pas en arrière. Ma mâchoire me fait un mal de chien, j'avance jusqu'à ma table et continue à manger comme si de rien n'était.
Je mache ma viande en maudissant cette idiot.
Je retourne ma tête en direction de Kamëlya et vois qu'elle n'a pas bougé de sa chaise, elle poursuit sa conversation avec Cassidy.
***
Je prends une profonde inspiration, conscient que même si ma tante ne porte pas ma mère dans son cœur, elle finira par tout dévoiler. Elle me l'a répété à maintes reprises : elle ne me couvrira pas éternellement. Malgré tout, une mince lueur d'espoir persiste alors que je la fixe de mes yeux implorants.
— Warren, je suis ta tante, et ça me peine de te voir sombrer de cette façon. Ce n'est pas en te battant que tu feras revenir ton frère...
— Peut-on conclure un marché, tatie ? demandais-je avec un sourire malicieux.
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Brisés
RomanceDans un futur sombre, le monde devient sous l'emprise des Blacks, où l'apparence règne en maître, les exclus sont prêts à commettre les pires atrocités pour gravir les échelons sociaux. Les Blacks, incarnations de la perfection, de la richesse, et d...