Chapitre 1

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"Il se raprocha d'elle, doucement, comme si elle était un petit chat apeuré. Et, lentement, en posant une main sur son épaule, il murmura à son oreille :
   «- Tu es si belle quand tu rougis»"

- Ahhhh ! m'exclamais-je en rougissant à mon tour, enfouissant ma tête dans mon livre.

Pourtant, ce n'était pas la première fois que je le lisais. Mais, comme la fois d'avant, et celle d'avant encore, je ne pouvait s'empêcher de sentir mon coeur s'accélérer et mes joues s'enflammer à chaque chapitre. Il faut dire que Monsieur Aubry était un sacré charmeur. Le genre d'homme que l'on voudrait voir sortir des pages de son livre. Grand, le regard à la fois mystérieux et doux, il possaidait un charme indiscutable et un sens de l'humour certain. C'était un grand romantique quand il le voulait, mais la plupart du temps, il savourait le regard mi-désespéré mi-amoureux que lui lançait Amélie, quand il se rapprochait d'elle pour lui faire perdre tous des moyens.

Amélie était une jolie fille. Une fille que j'aurais aimé être. Je crois que je ne me suis jamais vraiment trouvée belle, ou attirante. J'avais fini par me convaincre, que mes cheveux blond et mes yeux verts laisseraient les hommes indifférents pour toujours. Et, lorsque je me regarde dans le miroir, mon sourire forcé ne m'aide pas à ameliorer le peu d'estime que je me porte.

Alors, je me plongeais dans les livres, m'imaginant tantôt être Amélie, tantôt Rose, ou encore Marie-Jeanne. Je rêvais du jour où, à tout hasard, un homme poserait son regard sur moi, et ne pourrait plus me quitter des yeux. Mais à vingt-trois ans, mon rêve semblait devenir de plus en plus irréalisable.

Je soupirais, et referma mon livre brusquement. Je relevais la tête et me reconnectais au monde autour de moi. Assise sur un drap blanc qui me protégeait de l'herbe verte, je me concentrais sur le bruit des oiseaux, et de la rivière qui coulait tout près. Il n'y avait rien, selon moi, de plus agréable que cette eau qui ruisselait en été, et qui apportait de la fraicheur face au soleil qui me dorait la peau. Aujourd'hui, ça allait encore, le temps était doux. Une petite brise souflait, et quelques nuages dans le ciel m'apportaient de l'ombre.

A ma droite, j'avais déposé mon panier, ou je transportais quelques fraises, et les premières pêches du verger. Je me saisis d'un fruit rouge et le savoura, un sourire aux lèvres. Demain, mon amie Juliette arrivera de la ville sur les coups de midi. J'avais hâte de la retrouver et de l'emmener ici, comme à chaque fois que je l'acceuillais chez grand-mère, pour que l'on discute au bord de l'eau. On enmmenera avec nous de quoi prendre le goûter, et elle me racontera sa vie de jeune mariée.

J'avais d'autant plus hâte, que je ne l'avais pas vue depuis mars, quand elle avait prononcé ses voeux de marriage à l'église du village voisin, et qu'elle était partie pour la ville avec Louis, son mari. Je m'alongeais son mon drap, et prenais ma longue tresse pour la mettre de côté, car sinon, elle me faisait mal au dos, à force de m'appuyer dessus. J'observais les nuages, aux formes rondes et régulières. Ce soir, il ne faut pas que je rentre trop tard. Je dois préparer le souper pour grand-mère et moi plus tôt que prévu, pour me coucher rapidement et me réveiller aux aurores. Je n'avais encore rien fait pour la venue de Juliette. Il fallait que je fasse son lit et prépare sa chambre. Je voulais aussi cuisiner un bon repas, et surtout, je devais passer un coup de balais dans toute la maison et faire la poussière. Tout cela me prendrait du temps.

Il faut croire que j'avais préféré lire, et prendre du temps au bord de la rivière à écouter le chant des oiseaux. Je restais là encore un temps, observant les nuages changer de forme lentement. Puis, quand le soleil commençait à être bas, je me redressait et rangeais mes affaires dans mon panier. C'était la fin de l'après midi. Il devait être dix-sept heure passée. Du temps que je rentre, j'en avais pour une demie heure. Le chemin de retour était toujours décourageant, car je devais remonter la grande colline qui me menait à la maison.

Soleil, amour, étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant